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Un peu déçue par les premières pages de ce livre : je pensais qu'il avait tout d'un bon polar (que j'adore) mais pas du tout, on est en plein roman historique et politique. Dommage, j'aurais aimé que l'on parte du meurtre et que l'on remonte aux meurtriers. On prend le livre dans l'autre sens, c'est à dire aux débuts de Victor Krebnitsky dans le monde de la politique et plus particulièrement du communisme. Et le déroulement de sa vie va nous mener à son meurtrier mais aussi aux raisons de son assassinat.
Les livres historiques m'intéressent énormément, des Tudors à JFK, l'éventail est large. Après, le côté politique, la multitude de personnages dans ce livre, les différents noms qui leurs sont donnés pour brouiller les pistes alourdissent grandement le livre. Au bout de 300 pages, on rame pour se souvenir de qui est qui. Pourtant, j'ai aimé le fait de passer d'un pays à un autre, de suivre cet homme dans sa quête, selon ses idéaux politiques, d'un monde meilleur.
points forts : le contexte historique, le fait que l'on puisse apprendre des choses sur Staline, Lenine, Trotsky (mais aussi les alliances/désalliances entre pays), le fait que le livre soit dans la continuité au niveau des dates (pas de flashback)
points faibles : trop de personnages qui peuvent avoir jusqu'à trois identités différentes, donc trop lourd pour ce livre et pour s'y retrouver
ma note : 3 : car l'auteur a énormément de connaissances sur le sujet et ce qui en ressort c'est qu'il le maîtrise à fond et il nous apprend énormément de choses
Voici un roman qu’on devrait retrouver dans les listes de prix littéraires de cet automne. Romain Slocombe signe ici une histoire qui retrace les années sombres du stalinisme. Sous forme d’un récit apocryphe, on pénètre au cœur du système d’espionnage soviétique.
Le roman commence par un prologue relatant un fait divers : un homme a été retrouvé mort dans une chambre d’hôtel à Washington. L’enquête conclue à un suicide. Cet homme n’est autre que Krebnitsky, transfuge de l’Est, traqués par ses anciens collègues. Puis, le narrateur passe en revue rapidement les différents protagonistes de l’affaire et informe le lecteur d’un courrier en provenance de Lausanne. Un ami libraire lui envoie un manuscrit et des lettres personnelles attribuées à Krebnitsky. Le cadre est posé.
Le roman est principalement constitué des mémoires de Krebnitsky, un espion comme un autre, ni meilleur, ni plus mauvais. Un homme avec sa foi dans le Communisme idéalisé, ses doutes dans l’appareil du Parti mais aussi ses lâchetés face aux choix tragiques que ses supérieurs lui imposent.
C’est l’histoire d’une vie dans l’histoire du Monde. Un roman qui humanise l’inhumain. Mais aussi un roman qui se mérite. J’ai dû me forcer à entrer dans cet univers. Le nombre de personnages, les abréviations désignant les différents services de sécurité soviétiques, la forme même du récit, au début, qui s’apparente plus à un témoignage qu’à un roman, m’ont rebutés au début. Mais tout cela concourt à donner à cette histoire un réalisme parfois à la limite du soutenable et un accent de vérité indéniable. Finalement, il est difficile de quitter Victor Krebnitsky, et son souvenir se prolonge bien après avoir refermé le livre.