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Désigné 'grande cause nationale', l'autisme est sur le devant de la scène publique en France et, depuis quelques mois, la psychanalyse y est de nouveau l'objet d'attaques violentes - risibles si elles n'étaient pas largement relayées par une presse mal informée. Un projet de loi a été déposé afin d'interdire l'exercice de la psychanalyse avec " les autistes ". Le Nouvel Obs titre " Faut-il brûler la psychanalyse ? ". Agnès Aflalo met au jour les enjeux de ce tollé savamment orchestré : une bataille stratégique pour de nouveaux marchés.
Aux USA, le " spectre autistique " a été étendu sans aucune découverte scientifique, absorbant quantités d'autres diagnostics en psychiatrie, au point de devenir un bric-à-brac hétérogène. La catégorie a été fabriquée pour ouvrir de nouveaux marchés aux produits de l'industrie pharmaceutique - comme " l'hyperactivité " a permis l'explosion des ventes de la pilule de l'obéissance, puis le " trouble bipolaire ", celle de la pilule du bonheur. Faute d'un médicament clairement identifié, la promotion d'un autisme d'origine génétique sert la vente de tests génétiques. Mais, dans la prochaine édition de la classification américaine (DSM-5), la catégorie de l'autisme serait réduite. L'Europe apparait alors comme un nouveau marché : avec les critères importés des USA, on crie à l'épidémie en France ! Et en attendant le test génétique, on préconise déjà le test de dépistage de l'autisme dès 3 ans, pour tous les enfants !
Agnès Aflalo explique comment pour créer des marchés, Big pharma fabrique de nouvelles maladies mentales à partir des affects. La moindre émotion peut ainsi être rentabilisée ; avec un bon marketing utilisant les TCC pour angoisser la cible, on peut vendre des traitements à tous les bien-portants. A ce titre, les enfants sont une proie facile pour doper les ventes.
S'appuyant sur les médias d'investigation américains, elle pointe les conflits d'intérêts des " experts " dans les institutions internationales comme à l'université. Quand elle prône des techniques qui ont fait leurs preuves aux USA, " l'expertise " française ne serait-elle pas sous influence des mêmes lobbies ? Il apparait que les psys français ne sont pas assez dociles pour ériger des maladies mentales au gré des besoins de l'industrie et préconiser des solutions universelles " prêtes-à-consommer ". Face à la marchandisation de la santé mentale, ils préfèrent parier sur l'humain, sur son désir, pour des résultats durables.
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