"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Comment passer de l'art pictural aux maquettes d'architecture, puis à la comédie, à la réalisation et finalement à l'écriture de romans policiers ? Cette question Gérard Chevalier se l'est souvent posée, avec au moins une réponse : grâce à la passion de créer, et d'observer avec une curiosité sans limites. A.V.C. Au vent Cristallin est un livre dont l'inspiration est venue à la suite de tous les accidents de ce type survenus à ses amis. Sans pour autant oublier le suspense présent dans tous ses ouvrages. « L e Médecin-Chef, au bout de mon lit, se dresse telle la statue du Commandeur. - Pardon, je vous dérange. Le ton est froid, l'attitude menaçante. - Je voulais m'assurer qu'un médecin de garde fantôme n'était pas venu vous voir. Quel cynisme ! Le roumain, donneur de greffe contre de l'argent, lui a parlé de la visite clandestine d'un docteur. Il en a déduit que ce ne pouvait être que moi. Comment réagir ? - De qui parlez-vous ? Je n'ai pas vu d'autre médecin en dehors de vous. - On m'a averti qu'un autre praticien se balade dans mon service. Mais soyez tranquille : on va y remédier ! Bonne soirée. La menace est directe. Je traduis par : on va te neutraliser. Et par quel moyen ? Picure de curare ? Lessivage de tête avec des drogues ? Arrêt cardiaque par bricolage maison ? Pierre Le Paugam, victime d'un A.V.C. se retrouve seul à mener une enquête sur ce qu'il soupçonne de pis dans une clinique : un trafic d'organes. Embarquement immédiat dans l'angoisse d'un thriller mené sans aucun temps mort
Pas banale cette enquête menée par un convalescent très diminué par un AVC qui se déroule pour sa très grande majorité dans les couloirs d'une clinique. Gérard Chevalier joue avec le codes et les styles, un peu d'humour, de l'action -au ralenti, rééducation oblige, on pourrait presque revoir la scène de poursuite d'OSS 117, Rio ne répond plus-, du romantisme, du suspense, ... Il écrit un roman dans lequel on ne s'ennuie pas une seconde. Pas le temps. Les bons sentiments cohabitent avec les pires, les gentils avec les méchants, comme dans la vraie vie.
L'humanité, la tolérance et la découverte de l'autre sont largement répandus dans les lignes. Chaque personnage a sa part d'ombre, son jardin secret. La Bretagne est là également dont les paysages apaisent. Et le travail des soignants y est célébré, les chirurgien(ne)s, mais aussi infirmières, aide-soignant(e)s, kiné... tout le personnel médical et para-médical.
Ce qui fait qu'on ne lâche pas le livre de Gérard Chevalier, c'est qu'on ne sait jamais vraiment si Pierre Le Paugam est dans le vrai, si ses doutes seront avérés, s'il ne se fait pas un film pour occuper ses longues journées, si même il ne rêve pas après son accident. Le romancier entretient ce suspense jusqu'au bout et n'hésite pas à en rajouter pour finir en apothéose. Et dans les souvenirs de Pierre qui lui reviennent, des vers de Verlaine -entre autres-, un peu de poésie dans un polar, ça ne peut pas faire de mal.
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