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Le récit d'une jeunesse sacrifiée, celle des révolutionnaires égyptiens qui ont ouvert une brèche de liberté au début des années 2010 avant le retour brutal de la dictature.
Kaouthar et Mariam sont deux femmes qui n'ont pas vocation à se croiser. Pourtant, elles ont en commun une lucidité et une soif de liberté rares.
Kaouthar est égyptienne. Elle avait vingt ans lorsque la révolution a éclaté au Caire. Dix ans plus tard, sa vie est un rêve brisé.
Mariam vit à Paris. Fille de parents égyptiens immigrés en France, elle a tout réussi. La révolution égyptienne réveille en elle des souvenirs enfouis, le sentiment obscur mais tenace d'être passée à côté de sa vie.
Un matin, elle disparaît brutalement. Une enquête policière est ouverte. Antoine apprend que sa femme a fui en Égypte. Bouleversé, il se lance à sa recherche.
Au Caire, il rencontre
J'ai beaucoup apprécié ce livre original sur les révolutions Egyptiennes ! Si le fait d'alterner deux histoires qui vont finir par se rejoindre peut dérouter c'est pourtant essentiel, à mon sens, pour comprendre la souffrance de ces jeunes égyptiens. Marion Guénard, qui a vécu au Caire, nous livre de sa belle plume et avec précisions le déroulé tragique des révolutions des années 2010. Ce roman retrace diverses histoires d'amour avec des intrigues qui ne donnent pas envie de le lâcher avant de le refermer .....
A Paris, Mariam est heureuse et comblée. Une brillante carrière, deux beaux enfants. La fatigue vient à peine troubler le quotidien dense mais semble-t-il serein. Ce sont des carnets d’adolescence, découvert par son mari, qui viendront rompre l’équilibre et casser la surface lisse de cette apparente félicité. L’écriture de la jeune fille exprime sa révolte, ses ambitions de revendications politiques, et les souvenirs enfouis d’une vie différente sur la terre de ses ancêtres.
Hors, là-bas en Egypte, après la révolution avortée, les espoirs bafoués d’une jeunesse qui attendait le changement, les quelques résistants luttent clandestinement contre une dictature qui frappe aveuglément pour un geste, pour un soupçon ou sur le coup d’une délation.
Mariam ne réfléchira pas longtemps pour prendre une décision…
C’est un roman nécessaire, qui vient rappeler que les titres principaux des journaux ne reflètent pas la réalité d’un monde où sévissent des régimes qui foulent au pied jour après jour les droits les plus élémentaires.
Porté par des personnages forts de leurs convictions et qui n’ayant plus rien perdre, sont prêts à tout donner.
Malgré une fin un peu courte et abrupte, (mais comment terminer une histoire qui n’est pas finie ?), l’écriture vive et passionnée de l’autrice mène le récit tambour battant et avec une belle fougue.
304 pages Editions de l'Aube 6 janvier 2022
« Au printemps on coupe les ailes des oiseaux » est un texte lumineux qui nous transporte au cœur de cette génération qui a été partie prenante et même initiatrice du printemps arabe en Egypte et qui s’est trouvée ensuite dépossédée de ses rêves de démocratie et de liberté. Avec les différents personnages, nous revivons cette période grandiose où tout semblai possible, même se débarrasser d’un pouvoir honni qui paraissait totalement inamovible. Mais la désillusion est à la hauteur des espoirs suscités. La construction du roman est très intéressante et permet d’appréhender les différents points de vue des acteurs sur place et en dehors en France. Car les différents acteurs du Printemps arabe vont vivre différemment les évènements et cette dépossession, l’un tentant malgré tout de continuer à faire vivre ses idéaux, l’autre se résolvant à passer à autre chose et le dernier sombrant dans la dépression et le renoncement. Marion Guénard parvient à magnifiquement restituer les attentes et les espoirs de cette génération et son désespoir quand le pouvoir militaire, après s’être servi d’elle pour accéder au pouvoir, a repris la main et enterré tous leurs rêves.
Un livre triste mais vivant, sombre mais lumineux, marqué par la désillusion mais en même temps porteur d’espoir. Une vraie réussite en définitive.
"Au printemps on coupe les ailes des oiseaux"…n’ayant rien lu de la quatrième de couverture, je me demandais bien ce que dissimulait ce très beau titre du premier roman de Marion Guénard. C’est au fil de ma lecture que j’ai enfin compris ce qu’il signifiait. De même j’ai trouvé le sens des illustrations de la couverture. Elles m’intriguaient.
"Une porte lourde se referme sur eux… Un cliquetis métallique déchire l’air immobile…Ils pénètrent dans une petite chambre aux murs blancs… Hassan apparaît de l’autre côté. Il est en tenue de prisonnier…Kaouthar voit les traits de son père s’imprimer sur ceux de son frère.", le décor est planté. Kaouthar est égyptienne, elle avait vingt ans à ce moment-là. Ce moment où la révolution a éclaté au Caire, ce moment où la Place Tahrir est devenue le "Lieu" de tous les espoirs. Hassan est son frère, les espoirs se sont envolés.
A Paris, vit Mariam. Elle est la fille d’un couple d’Egyptiens venus en France trouver un monde meilleur. Grande avocate, mariée à Antoine, mère de deux filles, elle semble avoir une belle vie. Mais, tout à coup, elle ressent comme un manque, comme l’impression d’être passée à côté de quelque chose. Et un matin, elle disparaît.
Par chapitre alterné l’auteure nous raconte ainsi la vie de ces deux femmes que tout semble opposer. A travers elles, elle nous narre aussi l’histoire de l’Egypte ou plutôt son Histoire avec un grand "H". Visiblement, elle connaît bien ce pays et ce qu’il a vécu. Il est vrai qu’elle est journaliste, a habité longtemps la capitale et suivi les événements.
Ce roman est un récit sur la désillusion, la désillusion de ces jeunes qui ont cru en un avenir meilleur. C’est aussi un hommage fort rendu à tous ceux qui se sont battus, et pour certains ne se sont pas relevés. Chaque personnage a son importance et notamment Antoine qui part à la recherche de sa femme mais va aussi, lui, élargir sa réflexion. En réalité, il va "re" découvrir celle avec laquelle il vivait sans vraiment la connaître.
J’ai aimé ce roman à un bémol près. J’ai trouvé l’écriture peut-être trop journalistique. Il s’agit d’un roman mais j’ai souvent eu l’impression de lire un article de journal. Les faits sont posés, expliqués et, de ce fait, il m’a été parfois difficile d’entrer en empathie avec les personnages. Je suis restée spectatrice. C’est dommage.
Roman éligible au Prix Orange du Livre 2022
.Engagé, crucial, « Au printemps on coupe les ailes des oiseaux » est un roman politique et engagé.
L’Égypte en lumière, la contemporaine, loin des fresques pyramidales, des couleurs chatoyantes et du Nil qui pourvoit à la douce contemplation.
Nous sommes dans ce vif des intranquillités. Le 25 janvier 2011 en toile de fond, image lacérée et ensanglantée.
La jeunesse se révolte, manifestations et brûlures de cigarettes sur la peau. Plaintes et souffrances, le Caire devenu le berceau des complaintes et des révoltes afin d’obtenir la fin de l’État policier et plus de démocratie.
La place Tahrir est une noria d’oiseaux noirs, comble d’une jeunesse colombes aux ailes sacrifiées.
Ce roman douloureux est le miroir de deux jeunes femmes : Kaouthar et Mariam. L’une habite en Égypte et l’autre en France.
Et pourtant, elles sont dans un même cercle. Elles aiguisent leurs regards au fronton d’une ultime liberté.
Kaouthar est le microcosme des années 2010, avec ses échecs, ses erreurs d’appréciation. Elle est attentive au chaos de sa terre-mère. Enfants pot de terre contre le pot de fer.
Mariam vit en France. Ses parents exilés égyptiens, elle est dans cette ubiquité dévorante. Avocate brillante, deux enfants et un mari aimant. Tout ce qu’il y a de plus conventionnel et de stable.
Mais voilà, Mariam est troublée, résistance et bruit sourd. Femme qui serre ses mâchoires pour ne pas sombrer. Elle va disparaître, quitter les siens. Apprendre à renaître dans son pays originel, rejoindre ses frères et sœurs, bataille rangée. Elle abandonne sa robe d’audience dans les ruelles poussières et dictature. Un symbole invisible, intime mais tenace.
Le récit s’efface. Nous sommes au cœur de la jeunesse égyptienne. Les battements d’ailes, l’espoir en porte-voix.
Tragique, d’une infinie douleur, « Au printemps on coupe les ailes des oiseaux » est un kaléidoscope empreint de persévérance. Malgré l’obscurité, la polyphonie bouleversante, la fraternité ici, pardonne tout. Les alliances imprévisibles, les certitudes abolies.
Écoutez la voix douce de Marion Guénard :
« Chaque respiration est une déclaration de vérité, chaque pas une restauration. »
Ce roman décisif, accompli est un hommage souverain. Une marche vers l’Égypte. On ne peut s’empêcher de trembler. D’imaginer cette foule unie, prête au combat malgré le risque de se brûler les ailes.
Les rêves ne meurent jamais. Il est des livres ainsi, qui sont ce qui fût réellement, d’une contrée d’hommes et de femmes prêts à bouger les lignes et fustiger les injustices. La vérité mise à nue sous la plume majeure et sensible de Marion Guénard.
Si auquel cas, un jour je vais en Égypte, je suis certaine de rencontrer Kaouthar et Mariam, je leur dirai la beauté de ce grand récit.
Publié par les majeures éditions de L’Aube.
Ce livre c'est l'histoire d'un pays, l'histoire d'hommes et de femmes prêts à se sacrifier pour leurs convictions, pour leur liberté.
La révolution égyptienne de 2011, je l'ai suivie aux actualités, de loin… Aussi je dois bien dire que j'avais les lignes directrices en tête mais cela s'arrêtait là. Il était donc important que cette lecture ne soit pas trop destinée à des personnes très au fait des évènements et ce fut heureusement le cas. Mieux, je dirais même que Marion Guénard a réussi le pari d'expliquer tout ceci de manière à ce que ça se fonde parfaitement dans l'histoire des personnages, l'air de rien et j'ai fortement apprécié cela.
J'ai aimé découvrir les différents sentiments qui animent les personnages autour de ces évènements. Il y a tout d'abord Mariam, fille d'immigrés égyptiens, vivant à Paris avec son mari Antoine et leurs 2 enfants, c'est une brillante avocate. La vie rêvée ? Pour beaucoup oui, mais Mariam souffre d'avoir étouffé dans l'oeuf ses aspirations de jeunesse…alors, un jour, sans prévenir personne, elle va prendre une décision qui remettra tout en cause. Antoine son mari, n'a lui, aucun lien avec l'Egypte et pourtant un enchaînement d'évènements va l'emmener dans ce pays dans lequel il va faire des rencontres capitales. Kaouthar, elle, est née et a grandi en Égypte, dans une famille de Frères musulmans. Elle n'hésitera pas à s'affranchir de celle-ci pour rejoindre le mouvement révolutionnaire. 3 vies différentes et pourtant un chemin qui les mènera toutes 3 au coeur de l'action.
J'ai vraiment beaucoup aimé la trame de l'histoire mais j'ai cependant 2 petits bémols… J'ai trouvé que le personnage de Mariam n'était pas assez développé, notamment sur ce qu'il se passe pour elle après sa grande décision et j'ai été très frustrée de la fin. Pour tout vous dire j'ai même cru qu'il y avait un problème avec mon livre et qu'il me manquait des pages…
C'est un livre que j'ai donc apprécié car j'y ai appris beaucoup de choses et parce que j'ai vraiment aimé le style de l'auteure mais qui me laisse sur ma faim.
Je viens de terminer ce roman qui ne laisse pas insensible. Un grand merci à la Masse Critique privilégiée Babelio et les éditions « L'aube » qui m'ont envoyé, en avant-première, ce livre qui doit paraître début janvier.
L'histoire se partage entre Paris où vit Mariam, mariée avec Antoine et mère de deux filles et le Caire où vit Kaouthar, mariée à Ashraf, mère d'un petit garçon. Elles n'ont qu'un point commun elles sont égyptiennes.
C'est un récit peu ordinaire qu'a écrit Marion Guénard, j'avoue avoir été perdue au fil de l'histoire car elle reprend les révolutions qui ont eu lieu en Egypte en 2011 et 2019, événements que j'avais vaguement suivis et vite oubliés. Pour mieux m'intégrer au récit, je suis allée sur internet et me suis documentée sur ces deux événements qui ont bouleversé l'Egypte.
Kaouthar a vécu et participé activement à ces révolutions. Quant à Mariam, fille de parents égyptiens immigrés, elle est à Paris où elle a bien réussi, elle est avocate et très bien intégrée. Malgré tout, un beau jour elle disparaît, laissant sa famille désemparée.
J'ai beaucoup apprécié la très belle plume de Marion Guénard, elle est journaliste et a vécu au Caire plusieurs années. Son roman est bien écrit, bien documenté, elle fait référence avec précision à ces événements, elle nous fait vivre le drame qu'ont connu les cairotes dont certains y ont laissé la vie. Les deux héroïnes et plus particulièrement Kaouthar nous apportent beaucoup d'émotions, je suis encore « secouée » par tout ce qu'elle a vécu et surtout par sa détermination et sa forte personnalité.
Je me suis sentie transportée dans cette ville du Caire que j'ai visitée, j'ai ressenti les odeurs (très particulières), la saleté de la ville, l'insécurité qui règne et rend mal à l'aise.
C'est un très bon roman.
Voici un livre qui nous plonge au cœur du Printemps Arabe, qui, en 2010 a enflammé la jeunesse Egyptienne, a fait vaciller le gouvernement, a vu les Frères reprendre le pouvoir et dépouiller ainsi la jeunesse idéaliste pour en arriver à une reprise en main des militaires. C’est ce que m’a appris ce livre des évènements que je n’ai pas bien cernés à l’époque.
Au Caire, nous suivons Kaouthar qui va participer au mouvement de révolte, puis perdre ses illusions sans jamais cesser ensuite de se battre, mais clandestinement.
En parallèle, nous suivons Mariam, fille d’immigrés Egyptiens, mère de deux enfants, avocate, mariée à Antoine, qui à l’époque des faits a choisi le confort du mariage et la sécurité professionnelle de sa vie parisienne.
Antoine découvre de petits carnets pleins de rébellion écrits à l’adolescence par Mariam et tente d’en discuter avec elle, mais elle se ferme et disparait le lendemain. Il apprend qu’elle a pris un vol pour Le Caire, laissant tout derrière elle. Il va donc aller lui aussi là-bas pour tenter de la retrouver et de comprendre sa réaction.
Un livre qui nous fait découvrir, de l’intérieur ce mouvement plein d’espoir d’une jeunesse éprise de liberté et de justice. Chaque chapitre donne la parole aux différentes protagonistes qui vivent cette lutte afin de pouvoir l’appréhender sous différents angles.
Une fiction donc, qui parle de faits ayant eu lieu et apporte, de par sa grande documentation , un petit éclairage historique pour le commun des mortels.
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