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Une ferme familiale en Bretagne. Les vies s'écoulent entre terres agricoles et océan. Le père tient à ses champs, la mère à ses livres, les enfants à la plage : trois frères nés à quelques minutes d'intervalle qui essaient de tracer leur chemin.
Une femme aux élans de guérisseuse passe de l'un à l'autre, selon qu'ils ont besoin d'être sauvés ou qu'ils tiennent à nouveau sur leurs pieds.
Les cycles de la terre, les guerres du monde, le charivari du business, l'amour, sa perte, le deuil, les fantômes... la fratrie pour horizon ou tombeau.
À quelques minutes d'intervalle, ce sont les rôles, les destins qui s'écrivent. Peut-être faut-il une vie et beaucoup de chaos pour déjouer les prédestinations ?
P. E. Cayral vit à Paris mais il parcourt inlassablement l'Europe pour vendre des chapeaux. Au départ nous étions quatre est son premier roman.
Ce roman débute avec un incipit fort, la naissance de quatre bébés. Ce moment utérin est raconté à la manière d’une bataille dont il y aura 3 garçons nés et un bébé mort-né. Cette mort marque inconsciemment la vie et les choix des autres frères qui ne savent pas qu’ils étaient quatre au départ.
Le lecteur plonge alors dans la vie de cette famille en Bretagne, entre la ferme et la plage, on voit grandir les triplés. Dans ce roman choral, les personnages s’expriment à tour de rôle : Léa la mère perdue dans ses livres (des pléiades qu’elle relit sans cesse, son refuge), Luc le père occupé par le travail à la ferme, leurs fils PS, Gil et Gus, Fleur/Fuego leur amoureuse, etc.
Grégoire, Greg, est surnommé PS pour « Premier sorti » ; il est donc l’aîné. Il devient militaire et part souvent pour des missions dangereuses de 6 mois. Gustave surnommé Gus travaille dans une entreprise de lingerie dans une ville. C’est le plus sensible des 3 frères. Gil alias Gilles reste à la ferme et reprend l’exploitation agricole. Fleur rebaptisée Fuego par PS est infirmière et va panser les plaies de cette famille. Elle est née à La Réunion et vient faire ses études en métropole, en Bretagne, où un cousin de son père habite. Il y a d’autres personnages, 11 en tout, que je vous laisse découvrir. En tout cas le nombre de personnages ne nuit pas à lecture et on arrive à suivre le fil du roman et des vies de chacun(e).
Ce livre parle des choix de vie, des rôles imposés, du fait d’être prisonnier de ce que les autres projettent sur nous, et puis de l’absence. Le cycle de la vie est aussi la structure de ce roman, à travers les tranches de vie des triplés : l’enfance, la fratrie, l’amitié, le choix des études, les premiers amours, la vie professionnelle, les échecs, les deuils, etc. Un roman emplit d’humanité mais qui peut être sombre par moment, surtout dans les derniers chapitres. J’ai été totalement submergée par les émotions à la fin, ce qui me laisse penser que je me suis également totalement attachée aux personnages.
Dans chaque chapitre il se passe quelque chose mais on peut aussi les lire comme des nouvelles tellement elles sont bien écrites et riches en détails. L’auteur a écrit plusieurs nouvelles avant ce premier roman. Il est habitué des concours de nouvelles qui lui ont donné une énergie pour continuer à écrire.
Lors de la rencontre Vleel, il a indiqué avoir écrit ce roman à partir d’une phrase de Gus : « je cherche à vivre seul, je mange ces cerises confites à l’irrésistible goût de colle et j’achète mes rouleaux de papier toilette à l’unité. »
P.E. Cayral est un pseudonyme. Cayral était le nom de plume de son grand-père qu’il a repris. Et P.E. signifie « peut-être ». Il espère qu’il est peut-être un artiste, comme son grand-père.
Un premier roman original avec une très belle plume, qui figure parmi les 10 finalistes du Prix VLEEL 2022.
Tout commence toujours par une naissance, c’est en tous les cas le début de ce 1er roman. Léa et Luc vont être parents de garçons qui seront nommés Greg, Gus et Gil. Cette naissance particulière racontée de façon originale, parce que dépeinte de l’intérieur, est un moment à la fois fort et extrêmement dérangeant. Ce récit quasi chirurgical crée un véritable malaise qui a bien failli me faire refermer ce livre sans aller plus loin. Mais c’est sans compter sur la curiosité qui m’a poussée à tourner les pages suivantes.
Nous entrons donc dans une famille et allons suivre tout au long de ces pages, une vie familiale avec des parents et des triplés. « Au départ nous étions quatre », nul besoin d’être devin pour comprendre qu’il manque un personnage, le titre parle de lui-même, il n’y a aucune surprise.
Greg, Gus et Gil, tous trois affublés d’un prénom commençant par la lettre G, comme les deux parents avec la lettre L, vont vivre dans une ferme en Bretagne. Les triplés se ressemblent et pourtant chacun d’eux fera des choix différents. Chacun aura son propre destin, sa propre trajectoire. Pour Greg ce sera l’armée, Gil reprendra la ferme familiale quant à Gus il choisira le commerce de dessous féminin. Ce ne sera pas facile de trouver sa voie, son chemin. Ils auront leurs moments forts et leurs moments de doutes, de fragilité.
Nous allons au fur et à mesure de leur évolution faire la connaissance de leurs amis, amies, amours, collègues et allons suivre le parcours de chacun d’entre eux. Nous trouvons dans ce roman tout ce qui, somme toute, fait la vie. La vie, la mort, le deuil, les plaisirs, les amours, les doutes, les souffrances, les manques, bref ce que tout être humain vivant sur cette terre connait un jour et apprend à vivre avec.
Les triplés sont liés, de façon indéniable, par une souffrance, celle de l’absence, elle est leur partie commune. Cette souffrance latente va les poursuivre jusqu’au bout.
C’est une lecture particulière qui laisse un goût très mitigé, une lecture dont le malaise du début ne disparait pas et reste trop marquant. Malgré de beaux passages et de belles descriptions le côté sombre l’emporte.
Le seul poète de cette histoire est cet être que l’on devine, cet être au corps absent mais à l’âme toujours présente et bienveillante. Juste une envie, celle d’ouvrir en grand la fenêtre et de respirer un grand air frais.
Une ferme en Bretagne, avec son poulailler, ses écuries et sa fontaine. Le père s’occupe des champs et la mère réussit à résister à cette vie rurale en étrant « livrovore », « pléïadovore » devrait-on dire. Au départ, elle devait donner naissance à quatre garçons puis le roman choral va nous permettre de faire la connaissance de Gilles, Gustave et Grégoire alias PS, les trois frères. Grégoire est l'aîné de la fratrie d'où ce curieux sobriquet PS dont il a très vite été affublé, pour "Premier Sorti".
Une tension parfois à peine palpable au cœur de cette famille, avec des satellites familiaux ou amicaux dignes de ce nom, des non-dits, des plaies vives.
Une souffrance les lie, les relie sans jamais se dénouer.
Evidemment le premier chapitre est à garder dans les annales : coup de poing primal commenté par des nourrissons pendant leur accouchement !
Premier roman réussi et puissant.
Quand je termine un roman, quand je tourne la dernière page, j’ai toujours l’impression de trahir, d’abandonner les personnages. Après quelques heures, quelques jours vécus en leur compagnie, je les laisse à la solitude de leur destin. Avec le premier roman de P. E. Cayral ce fut encore plus difficile tant chacun d’entre eux est bouleversant.
J’ai beaucoup aimé l’histoire – plutôt triste pourtant – de cette fratrie, cette fratrie de triplés : Grégoire, dit Greg ou encore PS car premier sorti du ventre de sa mère, Gilles, dit Gil, et Gustave, que l’on appelle plus simplement Gus. Les trois frères vivent en Bretagne entre terre et océan avec leurs parents, Luc, qui s’occupe de sa ferme et Léa qui, elle, s’enferme dans ses livres. Et puis, tous les autres qui gravitent autour de la famille. Et chacun de prendre la parole, de dire, de raconter, la vie, leurs choix. L’un reprend la ferme, un autre s’enrôle dans l’armée et le troisième dans la vente de sous-vêtements féminins. Choix de vie, d’amour, de résilience, ou…pas. C’est grave, émouvant, poignant.
De ce roman, en dehors de l’immense tendresse ressentie à l’égard de ces garçons et de leur entourage, j’ai été impressionnée par l’écriture de P. E. Cayral. L’envie m’est souvent venue de lire cet ouvrage à voix haute tant la poésie est présente et le rythme mélodieux. On a là une écriture travaillée à l’extrême tout en restant discrète, élégante et limpide, des mots choisis magnifiquement tressés, des idées joliment évoquées "Une vague brûlante me submergea telle une sève nouvelle : j’eus l’impression de prendre racine comme un épi de printemps, irrigué par le trop-plein de la source et dressé impétueusement vers le ciel." La construction est parfaite, maîtrisée, et rien dans le texte n’est banalité. J’ai trouvé ce récit à voix multiples d’une grande richesse tant par le nombre de récitants que par la beauté et l’intelligence de leurs propos.
Mais, me direz-vous, pourquoi ne parler que de trois frères alors que "Au départ, nous étions quatre" ? La réponse est dans le roman, subtilement insérée, et à l’origine des heurs et malheurs de chacun. Je ne vous en révélerai pas davantage.
Une très belle surprise, un premier roman de grande qualité, un moment de lecture extrêmement fort.
https://memo-emoi.fr
Un rythme slam, scandé
une description chirurgicale dansante
Des phrases courtes qui pulsent
L'alternance des voix capte sans jamais desserrer, puissant il est addictif
Le drame en suspension est pressenti, on l'attend, et tourne les pages
Un roman mystérieux ou l'attente plane, sans réponses mais visible
De très beaux passages d'écriture et de captation d'existence
Des personnages énigmatiques comme la vie un tout manquant un peu de calibre.
Une histoire de fratrie, dans laquelle l’auteur nous fait partager la vie de trois triplés, de leurs parents, de leurs compagnes et de leurs amis.
Liés pour toujours, les 3 G, Greg, dit PS (le Premier Sorti), Gus et Gil partagent une enfance heureuse dans une ferme bretonne puis choisissent des voies professionnelles différentes.
Ils sont le sujet principal de ce roman choral dont l’histoire semble ordinaire mais qui cache un lourd traumatisme impactant la moindre de leur décision.
Des vies qui se croisent, se mêlent et se démêlent au fil du temps, qui s’élèvent parfois mais sombrent souvent vers une noirceur palpable.
La qualité de PE Cayral est son empathie pour ses personnages. Ils sont, chacun à leur tour, narrateur et personnage central de cette histoire de famille qui s’étoffe au fil du roman.
De la naissance à la mort, leurs choix, leurs amours, leurs amitiés les ramènent toujours à ce choc primal qui les empêche de vivre pleinement et d’être heureux.
Ce roman addictif déborde d’humanité mais il est tellement sombre que j’ai eu le sentiment de voir, à chaque page, la mort rattraper la vie. Si je l’ai lu d’une traite sans pouvoir le lâcher, il me laisse un petit goût d’amertume dont je ne me défais pas.
En voilà un bon premier livre et quel début !
Le chapitre inaugural peut perturber le lecteur, mais il est tellement original …
Après cette histoire de famille avec ces triplés, aux destins si différents, se déroule d’elle-même et je n’avais qu’une envie c’est de la finir.
C’est drôle, triste, émouvant à la fois.
Certes, il s’agit encore d’un livre où un chapitre correspond à l’un des personnage, mais j’ai trouvé l’histoire intéressante, et avec quelques originalités dans l’écriture qui m’ont interpellées.
Pas moins de onze personnages se partagent la narration de ce premier roman au titre assez énigmatique, et posera patiemment ses fondations au fil des pages.
C’est l’histoire d’une famille rurale dont le destin sera scellé dès la naissance de ceux qui au départ étaient quatre, mais….
Onze personnages qui ne sont pas tous de la famille, certains sont des pièces rapportées d’autres plus éloignées, ou moins, mais dont il serait dommage d’en révéler davantage.
Le destin des uns et des autres se façonnement depuis la vie-in utero, depuis la blessure originelle.
Par le jeu subtil de changement de point de vue, P.E.Cayral parvient à décortiquer chaque personnage au cours d’une tranche de vie qui n’en finit pas de mouvoir et finalement se désintégrer sans que forcément l’on sente les choses arriver.
Ce roman m’a autant surprise que scotchée de part sa grande maturité, sa construction virtuose et son style travaillé. Son déroulé est surprenant ; en effet, on ne voit pas vraiment arriver les choses, et les évènements. L’auteur possède un certain talent à tenir son lecteur sur le qui-vive en ce qui concerne l’évolution de chacun des personnages.
J’ai apprécié l’écriture de P.ECayral, à la fois fluide, et élégante ; le roman est impeccablement construit, sensible , et finalement bien abouti pour une première !
https://leblogdemimipinson.blogspot.com/2022/08/au-depart-nous-etions-quatre.html
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