"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une aventure totalement inédite qui interroge les capacités d'adaptation humaine.
D'août 2016 à fin février 2017, Christian Clot a parcouru en solitaire les quatre milieux les plus extrêmes de la planète. Trente jours pour chaque expédition avec quinze jours entre chacune d'elles. Du désert du Dasht-e Lut, en Iran, aux monts de Verkhoïansk, en Iakoutie, des canaux marins de la Patagonie à la forêt tropicale du Brésil, il est passé de + 60 à - 60 °C et de 2 à 100 % d'humidité, dans des conditions particulièrement hostiles. Une aventure jamais réalisée auparavant, pour étudier, grâce à de nombreux protocoles scientifiques, les capacités d'adaptation humaine.
Aux côtés de Christian Clot, nous pénétrons dans des territoires aussi absolus que splendides, en quête de réponses aux questions qui rythment ses pas : comment réagissons-nous face à des situations qui nous dépassent, lorsque les doutes, les peurs, les incertitudes prennent le dessus ? quelles solutions trouvons-nous lorsque nous nous sentons incapables d'agir face à l'ampleur des difficultés, de la tâche à accomplir ?
« Braver les milieux les plus hostiles de la planète pour éprouver les capacités humaines d’adaptation »
L’auteur est à la fois explorateur et scientifique. Il a créé le groupe de recherche HAIS (Human Adaptability In Situ) qui permet d’étudier sur le terrain et avec du matériel scientifique embarqué, nos capacités d’adaptation cognitives et physiologiques en situation extrême.
Ce récit décrit les quatre traversées extrêmes, chacune de trente jours consécutifs, effectuées aux périodes les plus difficiles.
La première nous amène dans le désert de Dasht-e Lut en Iran où les températures à l’ombre atteignent, voire dépassent les 50° et où le vent souffle en rafales de 70 km/heure. Un milieu hostile, le plus chaud de la planète. Attelé à son chariot, la progression de l’explorateur est lente et difficile. Compliqué dans ces conditions de se reposer vraiment.
La seconde expédition nous fait découvrir les canaux marins de Patagonie ou règnent la glace et les vents violents. On est impressionné par les difficultés de navigation en kayak de Christian Clot qui doit se frayer un chemin dans ce labyrinthe de fjords et chenaux.
Dans la troisième expédition, changement de décor et de températures. Bienvenue dans la forêt Amazonienne chaude et humide. Moitié à pied et moitié en raft sur les bras de rivières, Christian Clot doit se tailler un chemin dans une jungle luxuriante et hostile. Le suivre dans sa lente progression est étouffant et angoissant et on craint, à chaque pas, la rencontre avec un jaguar, rencontre qui, heureusement, n’aura pas lieu.
La dernière expédition et non la moindre, nous entraine dans en Sibérie orientale. C’est dans ce décor sauvage et glacé que l’explorateur qui avance en tractant une pulka, va éprouver ce froid sibérien qui peut descendre à moins 56°. Pas question de tomber à l’eau et pourtant, Christian Clot va connaitre cette mésaventure lorsque la glace se rompt, ce qui aurait pu lui coûter la vie s’il n’avait pas su s’adapter rapidement à la situation.
Au milieu du livre, un carnet de photos a permis à la lectrice exploratrice néophyte que je suis de découvrir la beauté des paysages, les difficultés de l’expédition et le travail de l’équipe scientifique.
Tout au long de cet ouvrage, l’auteur tente de répondre aux questions qui l’assaillent : Comment réagir face à des situations inédites et pleines de risques ? Quelles sont les solutions trouvées face à ces difficultés immenses, seul en milieu hostile ?
Grâce à la volonté d’un homme obstiné, des milliers de données sont été collectées qui permettront de mieux comprendre l’adaptabilité du corps humains soumis à des conditions extrêmes.
L'expérience hors du commun vécue par Christian Clot nous renvoie à notre petitesse et nos incapacités dans une nature qui peut se montrer cruelle et inhospitalière. Je suis admirative face à cet exploit.
Mis à part quelques passages un peu techniques que j'ai moins aimés, ce récit se lit comme un roman d’aventure.
J'ai choisi ce livre lors de la dernière masse critique Babelio, son titre, sa couverture, et le sous-titre surtout m'intriguaient. Ce n'est pourtant pas mon genre de lecture habituelle, mais j'avais un pressentiment. Envie de savoir ! Merci aux Editions Robert Laffont et à Babelio pour cet envoi.
Et quelle bonne intuition ! Ce livre a été une très belle découverte. Christian Clot y raconte son expérience de manière très humble. Il mêle éléments scientifiques et impressions personnelles aux descriptions de la nature et de son expédition.
D'août 2016 à février 2017, Christian Clot a enchaîné quatre expéditions de trente jours, en solitaire dans les milieux les plus extrêmes et hostiles de la planète. Une aventure sans balise, sans moyen de communication, avec juste son matériel et surtout en tête-à-tête avec lui-même. le tout dans le but d'étudier les réactions humaines face à une situation extrême. du désert d'Iran, au froid sibérien, en passant par l'Amazonie et la Patagonie, Christian Clot nous emmène avec lui à bord de son kayak, ou en tirant son chariot. Il nous entraîne à sa suite et nous confie toutes ses pensées lors cette cette aventure solitaire.
"Le principe est de traverser successivement quatre des milieux les plus extrêmes de la planète, de par leur climat et leur variabilité, durant la saison la plus violente, ce qui représente un défi inédit. Mais c'est justement ce qui va m'obliger à me pousser dans mes retranchements, à chercher des solutions que je ne connais pas encore, à prendre des décisions nouvelles, à mettre à l'épreuve ma motivation."
Moi qui n'ai pas du tout l'âme scientifique, j'ai beaucoup aimé les explications de l'auteur quant aux capacités d'adaptation de l'Homme face à l'extrême. J'ai aussi énormément apprécié ses réflexions personnelles, il nous raconte ses moindres pensées, des plus pessimistes aux plus positives et encourageantes. Je retiens notamment le passage où face à la solitude, il se met à se parler à lui-même à haute voix ! Un véritable coup de boost que d'entendre même sa propre voix.
"J'ai toujours agi ainsi lors de mes expéditions solitaires. Je parle et je parle encore, j'exprime mes joies, mes peines, je m'insurge, je me questionne, comme si les éléments allaient me répondre. D'ailleurs, ils le font, en silence, et je l'interprète comme je veux."
Le mental joue beaucoup dans la solitude et même en étant préparé, Christian Clot a dû affronter sa propre personnalité. Allant jusqu'à souhaiter renoncer à certains moments, mais retrouvant la motivation dans des choses qui au premier abord peuvent sembler insignifiantes. Ainsi, une fois, c'est la vision d'un oiseau qui l'émerveillera et lui redonnera la force et la motivation pour continuer à avancer. L'Homme a besoin de s'émerveiller pour trouver le positif de la situation et se surpasser. Et la perception du temps a aussi une grande place dans le comportement de l'Homme.
"Vingt-deux minutes. Si peu dans une vie. Incroyablement long lorsqu'on se débat pour la garder."
Christian Clot nous raconte aussi toutes les difficultés rencontrées, et notamment toutes les fois où il est tombé à l'eau, avec son kayak, ou en Sibérie quand la glace a cédé sous son passage. Des situations dans lesquelles il ne faut pas paniquer, réfléchir, peser le pour et le contre de chaque solution éventuelle et surtout n'imaginer que s'en sortir est la seule issue ! Seul face aux éléments, chaque geste doit être réfléchi. Et la peur, celle-là même qui nous pousse d'abord à renoncer, puis à nous surpasser, à nous adapter pour aller de l'avant. Les peurs nous en apprennent beaucoup sur nous-même. Christian Clot, toujours très humblement partage ses doutes, ses peurs, ses envies de parfois tout laisser tomber, mais surtout il nous explique le cheminement de son raisonnement pour finalement aller au bout de son expérience.
"J'aime mes peurs. Jusqu'à un certain point, c'est grâce à elles que je suis encore de ce monde. J'ai appris à les écouter. Elles sont mes alertes, ma capacité à comprendre qu'un danger existe et que je dois m'y préparer. Des antennes qui accentuent ma vigilance lorsque la situation paraît anormalement risquée. Je n'ai pas souvenir qu'elles m'aient empêché d'agir. Parce que je les accepte, elles ne sont pas inhibantes. Même si j'en avais le désir, je ne pourrais de toute façon pas les supprimer totalement. La peur est une de nos émotions fondamentales « universelles » avec la colère, le dégoût, la tristesse, la surprise et la joie."
En résumé, Au coeur des extrêmes est un livre qui nous apprend beaucoup sur l'humain et ses réactions, sur le cerveau et ses répercussions sur nos actions. La peur est le propre de l'Homme et en même temps, elle est un moteur. Christian Clot nous livre ici une expérience hors du commun. En plus de nous faire voyager dans l'inconnu et l'extrême, il nous met face à la solitude, face à la nature, face aux éléments et nous montre que l'on possède de bonnes capacités d'adaptation, si tant en est que l'on ne succombe pas à ses peurs et à la panique. Une aventure captivante !
"Seul le silence me répond. Un silence chargé d'âmes."
https://ellemlireblog.wordpress.com/2018/07/19/au-coeur-des-extremes-christian-clot/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !