Tour à tour policier à Marseille, restaurateur à Avignon, chef de cuisine de Matignon et membre de la FIN, la Force d'Intervention Nationale, une organisation secrète anti-terroriste sous les ordres directs du Premier ministre, Michel-Arthur Chevalier, alias M.A.C a vécu mille et une vies.
C'est un nouveau chapitre qu'il ouvre à présent avec Éloïse, son ancienne seconde en cuisine, depuis sa démission et son départ de Matignon. Ils filent tous deux le parfait amour près de Maillane, en Provence.
Leur entreprise de chefs à domicile connaît un franc succès loin des arcanes du pouvoir et des enquêtes policières sous couverture.
Tout semble parfait, mais lorsque Pépé Garcia, leur vieux voisin l'appelle à l'aide, M.A.C enfile de nouveau son costume d'enquêteur. Il va alors remonter la piste de l'historien Robert Della Casa, spécialiste de la Révolution en Avignon, qui vient d'être trouvé mort à son domicile et se lancer à la recherche de documents secrets qui établissaient l'indépendance de l'ancienne ville papale.
Sa quête de la vérité sera semée d'embûches, de cadavres et de révélations fracassantes.
Le personnage central de ce roman est plutôt atypique dans le sens où, hésitant entre deux écoles, il a réussi à faire l’hôtelière et celle de police. Cet homme à la double casquette - ou plutôt à casquette et toque – a également un vécu impressionnant en tant que commandant de police, chef de cuisine à Matignon et membre d’une organisation antiterroriste aux ordres du Premier ministre. De nombreux rappels d’aventures précédentes permettent au lecteur d’avoir une bonne idée du parcours hors normes de MAC, Michel-Arthur Chevalier.
Alors qu’installé en Provence avec sa compagne Éloise, il semble s’être décidé pour l’art culinaire, il est inévitablement rattrapé par un passé pas si lointain lorsque son ami Pépé fait appel à lui. Car l’amitié aussi, c’est sacré pour MAC, autant qu’un bon vin ou un bon plat, les trois allant bien ensemble.
Retrouvant ses réflexes d’enquêteur et renouant avec ses ex-collègues de jeu, il se donne pour mission de faire toute la lumière sur l’assassinat déguisé en suicide d’un historien qui axait principalement ses recherches sur la ville d’Avignon au cours des siècles.
L’action se déroule « en » Avignon et « à » Avignon. La subtilité réside dans le fait que la ville ayant été un État indépendant appartenant au Saint-Siège depuis les années 1300 jusqu’à la révolution, on se rendait alors en Avignon, alors qu’après son rattachement à la France en 1791, on allait à Avignon.
C’est l’occasion de se retrouver sur les bancs de l’école tant les évocations de ce que fut cette ville depuis le Moyen Âge sont détaillées. J’avoue avoir beaucoup appris sur le sujet, mais ne pense pas rester seul dans ce cas.
Des chapitres se déroulant avant et pendant la révolution - en Avignon donc -, illustrent les explications du professeur Richard Louis de façon plus accessible pour le lecteur qui aurait quelque peu décroché en s’endormant au fond de la classe, près du radiateur.
L’intrigue complexe est évidemment liée à ces événements historiques. Quelques protagonistes, avides de pouvoir et de richesse et pour qui tous les moyens sont bons pour arriver à leurs fins, essayent d’utiliser à leur profit l’histoire quelque peu embrouillée de cette région.
La force de l’auteur est d’arriver à doser, tel un cuisinier élaborant un bon plat, tous les ingrédients de sa recette littéraire. Ses personnages principaux sont attachants, le cadre historique très présent sans être présenté de façon didactique, le rythme soutenu, l’ensemble étant généreusement saupoudré de savoureuses digressions culinaires.
Un roman passionnant pour les amateurs de retours dans le passé, addictif pour les fans de polar et gourmand pour les gourmets.
Un excellent cru à déguster sans modération.
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