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À l’instigation de son amie d’enfance Sacha, un avocat, Pierre, troque la robe noire pour le clavier d’un ordinateur. Ils écrivent à quatre mains des romans policiers à succès. Par ailleurs, tout va bien pour eux dans leur vie privée, chacun de son côté est heureux en amour. Jusqu’au jour où Sasha demande à Pierre de lui rendre un service… Un service qui devra demeurer un secret.
Au travers de cette histoire, joliment écrite, où la narration se fait à la première personne du singulier, mais pouvait-il en être autrement ? c’est toute la question du choix qui est posée. Faut-il penser comme Sartre que nous avons « le choix de nos choix en tant que créature libre et responsable » ? Ou se rallier à l’opinion de Freud pour qui notre moi croit être libre de choisir mais, en fait, il est toujours sans le savoir contraint soit par le surmoi (les interdits) ou par le ça (les désirs refoulés). C’est là l’idée même du « Destin » chez les Grecs anciens. Entre ces deux concepts diamétralement opposés, il reste de la place et l’auteur s’y engouffre pour notre plus grand plaisir.
Au-delà de la portée philosophique du récit, on partage, avec plaisir et effroi, les différents stades par lesquels passe le héros. On appréhende la dialectique sérielle qui découle de son choix qui n’en est pas tout à fait un d’ailleurs. On suit les divers mensonges, à soi-même d’abord, à l’entourage ensuite, auxquels Pierre se condamne. Qu’aurions-nous fait à sa place ? Dès lors, on n’a qu’une hâte, connaître le dénouement. Et l’on n’est pas déçu.
Richard Louis est l’auteur de romans policiers, la série des MAC, pour Michel-Arthur Chevalier, chef des cuisines de Matignon et membre d’une brigade d’intervention confidentielle sous les ordres directs du Premier ministre. « Sans conséquence » est sa première incursion dans la littérature blanche. Une belle réussite pour ce coup d’essai.
L’auteur, Richard Louis, ce n’est un secret pour personne, est issu d’une famille de gourmets et de restaurateurs, il n’est donc pas étonnant qu’il nous propose cet ouvrage de « sérendipités » culinaires. Hormis sans doute quelques professeurs de lettres, nul ne sait ce que signifie ce mot barbare. En français, dans son acception très large, il s’agit du « rôle du hasard dans les découvertes ».
Si l’histoire de la tarte des sœurs Tatin est bien connue, ce tour de France, avec quelques incursions aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Italie et en Amérique du Sud, se révèle passionnant. Des bêtises de Cambrai pour le Nord, aux pets de nonne pour le Centre, en passant par le champagne à l’Est, le roquefort au Sud-Ouest, les crêpes dentelles de l’Ouest ou encore la sauce béarnaise de la région parisienne, on découvre ce que les erreurs de dosage, de cuisson, voire les accidents en cuisine ont produit de meilleur.
Chaque « sérendipité » est agrémenté de recettes complétées par le « grain de sel » de l’auteur.
Un délice !
Pierre a rangé sa robe d'avocat pour écrire en duo avec son amie d'enfance Sacha. Ils enchaînent les succès avec une série polar jusqu'au jour où l'amie en question lui fait une demande qui les pousseront dans des trajectoires qu'ils ne pourront plus désormais éviter...
Ce roman nous précipite dans un tourbillon incontrôlable et irrévérencieux. En le lisant, on ne se rend pas compte tout de suite dans quoi on s'engouffre, et les zones d'inconfort et de turbulence que l'on va devoir traverser.
Nos personnages vont se frôler, s'attirer, se pousser dans un jeu malsain, malheureusement irrattrapable. On est totalement happé par l'intrigue, et par le roman à l'intérieur du roman qui fait diversion.
"Je renversai presque le verre que j'étais en train de porter à ma bouche quand je sentis le pied déchaussé de Samantha remonter contre ma jambe. Que faisait-elle ? Elle n'allait tout de même pas me draguer devant ma femme... Et la sienne !"
L'écriture est habile, maîtrisée, ne laissant rien au hasard. On parle d'amour, d'amitié, de choix, de limites, de responsabilité avec une précision stupéfiante. L'exploration est dérangeante, périlleuse. Les caractères sont aussi contraires que tranchés. Les sentiments, les émotions s'emmêlent pour libérer leur fiel obstacle.
Dés lors, plus rien n'est possible. On assiste à l'enlisement, la perte de contrôle, jusqu'à la débâcle perverse et ultime. Les dialogues apportent beaucoup de relief et de vivacité. Le cheminement est totalement addictif et immersif. On se laisse prendre au piège, on se raccroche à ses illusions, et on s'en remet aux cieux.
L'auteur nous adresse en sourdine ce " à qui la faute ?", qui ne pourra plus que nous hanter...
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