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Archaïsme et modernité en Limousin au XIXe siècle, 1845-1880 : Tome 1 : La rigidité des structures économiques, sociales et mentales - Tome 2 : La naissance d'une tradition de gauche

Couverture du livre « Archaïsme et modernité en Limousin au XIXe siècle, 1845-1880 : Tome 1 : La rigidité des structures économiques, sociales et mentales - Tome 2 : La naissance d'une tradition de gauche » de Alain Corbin aux éditions Pu De Limoges
Résumé:

Le Limousin présente, de 1845 à 1880, plusieurs traits originaux et, à première vue, contradictoires. Il s'agit d'une région isolée, assez mal intégrée à l'ensemble national, où dominent archaïsme et attitudes passéistes; et cependant, l'ampleur des migrations temporaires qui poussent chaque... Voir plus

Le Limousin présente, de 1845 à 1880, plusieurs traits originaux et, à première vue, contradictoires. Il s'agit d'une région isolée, assez mal intégrée à l'ensemble national, où dominent archaïsme et attitudes passéistes; et cependant, l'ampleur des migrations temporaires qui poussent chaque année environ 50 000 ouvriers-paysans vers les grandes villes, la nature d'une production industrielle très sensible aux aléas de la conjoncture internationale ouvrent assez largement la province aux influences extérieures. De la même façon, la rigidité des structures économiques, sociales et mentales contraste ici avec la modernité apparente des attitudes politiques.

L'auteur s'est appliqué tout d'abord à discerner les principaux facteurs susceptibles d'éclairer ces contradictions et d'expliquer ce destin original. Il souligne ainsi la grande misère physiologique des populations, l'isolement, la plaie que constitue l'usure, et l'ampleur des migrations temporaires. Il considère aussi comme essentiels la faiblesse de l'emprise des notables, la cohésion des groupes au sein de la société, le retard de l'alphabétisation et, d'une manière plus générale, la pauvreté de la vie socio-culturelle.

Tous ces phénomènes contribuent à expliquer que malgré l'élévation des cours du bétail, l'agriculture demeure essentiellement céréalière, que l'industrie, prisonnière de ses structures artisanales, ne subisse pas de mutation et reste fidèle au modèle que constitue la porcelaine. A cette résistance à l'innovation dans le domaine économique, correspond la lenteur du changement social. La violence des troubles populaires à l'occasion desquels les ruraux en colère puisent dans la tradition gestes et revendications, la persistance en milieu sédentaire de l'ancien régime démographique, la fidélité aux pratiques culturelles traditionnelles témoignent de leur côté, de la lenteur de l'évolution des mentalités.

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