Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
Suède, XIXe siècle. Fabian, jeune négociant stockholmois, doit songer à se marier. Il décide de mettre à profit son séjour à la paroisse de Grönhamn pour Noël, et exhorte sa parente et complice de toujours, Henriette, à faire de même.
Par lettres interposées, les jeunes gens déroulent leurs hivers respectifs. Pour Fabian, les jours à la campagne s'écoulent au rythme des activités rituelles : patins sur glace, fêtes de village, réunions en petit comité, visite de l'exploitation... Il ne cache rien à Henriette de ses progrès dans le coeur des deux filles de l'archidiacre, tout en interrogeant le sien.
Sa correspondante offre, comme en miroir, une version plus citadine des fêtes (bal à la Bourse, partie de whist, de traîneaux...). Mais surtout, elle fait état d'une nouvelle arrivée qui polarise leur petit cercle habituel.
L'énigmatique, la fascinante Araminta May...
Roman épistolaire inédit traduit du suédois et présenté par Elena Balzamo (Prix de traduction de l'Académie suédoise 2020)
La pierre angulaire d’une littérature hors pair. Passionnant, aux multiples signaux, « Araminta May ou Une visite au presbytère » est un chef-d’œuvre qui mérite le piédestal dans cette juste-née collection Pépites des Éditions Marie Barbier.
C’est une chance inouïe de lire ce récit fin mais dense, grave et malicieux. Intuitif et avant-gardiste pour l’époque cette du dix-neuf siècle en Suède.
Ce classique est une myriade d’échanges épistolaires entre Fabien, un jeune homme homme de bonne famille et Henriette sa cousine germaine et confidente. Fabien a un devoir à honorer. Selon les vœux de son père, il se doit de trouver une prétendante et se marier.
Henriette lui envoie des signaux. Elle glisse subrepticement dans ses missives des noms de femmes et délivre le quotidien de ces dernières et ce qu’elle ressent. Elle s’amuse, il réagit.
Les missives sont le kaléidoscope d’une jeunesse en proie aux conventions sociales. Et dans un même tempo chercher la perle rare est la preuve d’un libre-arbitre avéré.
Fabien observe les femmes qui gravitent autour de lui. Les diktats d’une époque affûtée aux faux-semblants sont criants. Carl Joan Love Almqvist est un marionnettiste. Ses protagonistes bousculent les codes. Les lettres tourbillonnent et dévoilent une profondeur intrinsèque quasi solaire. Qui est cette anglaise Araminta May dont Henriette dévoile l’aura ?
L’échange romanesque est subtil, pétillant, audacieux. L’intelligence aiguë et élégante, Henriette anime son art épistolaire et en joue à merveille.
« Araminta May ou Une visite au presbytère » est un canevas qui excelle les désirs cachés. Les pudeurs du silence, celui de l’amour. Le plein hiver en Suède immensément pictural et captivant. Existentiel et chaleureux, ce feu de cheminée de 1838, dans le glacé d’une période où les choix étaient prédestinés est une référence. Traduit avec brio du suédois et introduit par Elena Balzamo.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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