On aime, on vous fait gagner l'ouvrage de la romancière sino-américaine Jenny Zhang !
Elles ont 7 ou 9 ans à New York. Elles s'appellent Christina, Lucy, Frangie ou Annie... Elles partagent des lits à punaises et des parents chinois qui luttent chaque jour pour les nourrir, leur payer l'école et les faire grandir dans le rêve américain. C'est leurs voix qui nous parlent, spontanées, crues, bouleversantes, elles racontent une enfance dans les marges, le racisme et la violence quotidienne, et l'amour immense des parents qui les protège et les étouffe.
C'est ainsi qu'elles apprennent à sortir de l'enfance avec une audace et une soif de vivre qui éclatent à chaque page.
Des gamines inoubliables qui font valser les clichés de la littérature d'immigration, dans ce premier roman d'une énergie folle qui laisse le lecteur étourdi.
On aime, on vous fait gagner l'ouvrage de la romancière sino-américaine Jenny Zhang !
L'histoire commence de façon très crue et déprimante. Une famille chinoise immigrée à New York vit dans un taudis qu'elle partage avec les cafards. Pas de toilettes dans le logement, il faut traverser la rue pour aller à la station en face ou c'est sale, malodorant et souvent bouché. Cette famille déménage souvent, de taudis en taudis.
Par soucis d'intégration, les parents donnent à leur enfants des prénoms occidentaux à utiliser à la place de leurs prénoms chinois.
Christina, qui trouve que le hamburger est le repas le plus fantastique au monde, nous raconte, du haut de ses sept ans, son Amérique, celle des immigrés, avec humour et une intelligence rare mais aussi avec un langage fleuri.
Puis c'est le tour de Lucy, terriblement sexualisée et narcissique alors qu'elle est encore une enfant. Sa famille à elle est généreuse et accueillante envers les asiatiques sans le sous qui arrivent en Amérique et ça l'insupporte. Elle se sent flouée de tout.
Frangie elle, ne raconte rien. C'est une victime...
Puis Annie nous fait faire un tour dans l'enfance de ses parents à Shanghai en 1966 où les descriptions qui nous sont données de la Chine font froid dans le dos, avant de revenir en 1996 avec la difficile adaptation à la vie américaine.
Et Jenny quinze ans, qui fait partie de ceux dont les parents ont réussi à grimper l'échelle sociale.
Mande qui prie Dieu pendant que ses parents athées se disputent, et qui trouve que sa vie est difficile parce que tout le monde l'embête.
Stacey et sa Nainai (grand-mère) à l'amour étouffant et vampirique.
Puis retour sur Xiao ning ning de son nom chinois…
Je leur ai, à toutes, trouvé des personnalités surprenantes, fortes, parfois caractérielles, avec un sens du détail acéré.
Ce qui m'a perdue un moment, c'est le changement de personnage au deuxième chapitre car rien ne l'indique au début. En fait, chaque chapitre donne la parole à une nouvelle fille.
Une narration particulière, des dialogues parfois étranges, des pensées encore plus, "Alors je la laissais ressasser à quel point j'aimais mon oncle, plus encore que manger des nouilles au beau milieu de la nuit, ce qui était la chose que je préférais faire.", font de ce roman quelque chose de spécial et souvent attendrissant. Car malgré les difficultés, le chagrin, la peur et les humiliations, il y a dans ce roman beaucoup d'amour. Et aussi des moments drôles qui m'ont bien fait rire.
Le point commun entre toutes ces gamines, outre le fait qu'elles viennent toutes de Chine, ou nées sur le sol américain de parents chinois, c'est qu'elles ont toutes l'air d'être un peu tordues. En réalité ce ne sont que des petites filles en souffrance, essentiellement liée à leur parents. Les pères ne sont pas à la hauteur des ambitions qu'ils avaient envisagées, voire promises, car de par leurs origines ils se heurtent systématiquement à un plafond de verre, et les mères geignardes ne cessent de déverser leur misère de vivre sur leurs filles et provoquent parfois sciemment des conflits de loyauté, par égoïsme. Mais sans doute que pour ces familles, quitter leur pays pour les États-Unis est un bouleversement terriblement violent. Ils ne rencontrent que le mépris, la honte, et la misère alors comment porter ses enfants quand on n'en peut plus soi-même ? Deux cultures aux antipodes l'une de l'autre, dans lesquelles le roman nous immerge vraiment. Une histoire qui nous dit, un temps, que le rêve américain est au mieux une utopie, au pire un mensonge. Mais cette histoire nous parle aussi tellement puissamment de ces gens venus d'ailleurs et qui ont, enfants ou adultes, un tel besoin d'amour, un tel besoin de reconnaissance, un tel besoin d'être vus, de se sentir exister dans le regard et les actes des autres. J'ai trouvé tant de beauté dans ce que nous raconte là Jenny Zhang, notamment sur la famille.
C'est un roman sans concession mais qui force l'admiration. Il nous parle de culture chinoise et d'immigration, de nomadisme et d'adaptation. Je l'ai adoré ! jusqu'aux remerciements, tellement touchants.
Un roman plein de bruit et de fureur, dur et impitoyable, traversé pourtant de moments de grâce, de partage, d'amour. Christina, Stacey et les autres resteront longtemps dans la tête et le coeur d'un lecteur abasourdi par leur capacité à s'adapter, à se battre, à se réinventer. Une très belle découverte.
Je n'ai pas du tout aimé « Âpre coeur » de Jenny Zhang. J'avais lu ou entendu une recommandation pour cet ouvrage et j'ai été très déçu malgré deux ou trois aspects qui ont retenu mon attention et m'ont permis de terminer ce livre.
Le principal problème est qu'il ne s'agit pas d'un roman mais d'un recueil de nouvelles ou d'histoires, comme l'indique le titre anglais « Sour heart : stories ». Ces histoires sont racontées par des fillettes d'une dizaine d'années, parfois un peu moins parfois leur récit les mène jusqu'à l'adolescence, qui ont en commun d'être nées en Chine et d'avoir émigré avec leur famille aux Etats-Unis à la fin du siècle précédent. Ces histoires racontent le choc entre les espoirs mis dans cette émigration et la réalité des difficultés auxquelles ces familles et spécialement les enfants sont confrontées : apprentissage de la langue anglaise, recherche d'un logement décent à des prix abordables, nécessité de cumuler deux ou trois emplois par adulte pour subvenir aux besoins de la famille, racisme, etc. A cela s'ajoutent les inévitables querelles enfantines, les troubles liés aux prémices de la sexualité, les aller-retour avec le pays d'origine ou les visites des membres de la famille restés en Chine (les grands-parents le plus souvent). Ces histoires racontent aussi l'amour qui unit tous les protagonistes en dépit de tous les obstacles mis sur leur route.Tout cela n'est pas inintéressant, juste répétitif malgré les variantes et les différents points de vue qui font quelque fois du personnage principal d'une histoire le personnage secondaire d'une autre.
Ce que je sauverais du livre : d'une part, les scènes de la révolution culturelle, dont la description est particulièrement poignante (même si malheureusement elles ne nous apprennent rien qu'on ne sache déjà), le style d'autre part, parce qu'il restitue exactement la parole, les manières de s'exprimer et le point de vue parfois burlesque de ces enfants
Faire une chronique sur ce livre qui raconte l’enfance New-Yorkaise de petites filles chinoises, issues de l’immigration, n’est pas aisé : il s’agit plutôt d’un recueil de témoignages reçus (et étalés sur le temps) de Christina, Lucy, Jenny, Frangie, Annie … (Christina surtout) elles sont sept à se raconter.
Les « anecdotes » sont sidérantes, parfois à la limite de l’horreur. Des parents aimants mais complètement dépassés par la misère ou la difficulté à s’intégrer. Un quotidien insoutenable où le manque d’hygiène, la faim, la honte et le désespoir font partie intégrante de leur existence. Encore une fois, le fameux « rêve américain » tombe en lambeaux … Le vocabulaire est particulièrement cru, pas de fioritures, ici on appelle un chat, un chat !… Un peu trop même … Cependant il n’est pas possible de ne pas être touché par ce récit poignant qui dépasse l’imaginable. Quel avenir supportable pour toutes ces gamines ? Bref, lorsqu’on ressort de cette lecture, on a vraiment envie de faire une petite pause avec quelque chose de beaucoup plus léger !
Une petite remarque avant de conclure : j’ai eu – par moments – un petit peu de mal à m’y retrouver dans la narration, lorsqu’on changeait de famille …
Ce roman retrace la vie de sept petites filles chinoises qui ont suivi leurs leurs parents. Parents qui ont fait le choix de fuir la misère et l’absence de liberté en Chine pour venir s’installer aux Etats-Unis, pour réussir dans ce pays qui représente une vie faite de richesse, de liberté, de réussite.
Mais là grosse déception, ils n’enchaînent que des emplois sous-payés, vivent dans des taudis insalubres et connaissent à nouveau la misère.
Leurs enfants vont donc devoir s’adapter et même s’ils rencontrent des difficultés tel que le racisme ou la violence ordinaire, ils essaient d’être dignes des sacrifices de leurs parents.
Ce roman va mettre en avant les relations complexes entre parents issus de la migration qui ont tout fait pour s’intégrer et leurs enfants qui ne les comprennent pas toujours ; ces parents, déracinés, qui par pudeur n’arrivent pas à montrer leur amour à leurs enfants.
Je n’ai pas du tout accroché à cette écriture qui relève plus de l’oral et je n’ai pas réussi à entrer dans ce roman qui n’est qu’une juxtaposition d’histoires de jeunes, à l’aube de l’adolescence, issues de la deuxième génération de migrants asiatiques et qui ont du mal à trouver leur place aux USA.
Une histoire en sept tableaux qui ont pour noms : Christina, Jenny, Mande, Anny, Stacey, Frangey, Lucy et qui va nous révéler l’envers du rêve américain.
Cela dit je ne pense pas qu’en France cela soit mieux…
Dans les quartiers de Brooklyn les plus mal famées, ces enfants poussent comme de la mauvaise herbe, pourrait-on dire.
« …mais il était notoire que si je pouvais encore m’améliorer dans l’une ou l’autre langue, mes parents ne le pouvaient pas, ils étaient sur une route qui ne menait nulle part, au pied du mur, alors c’était à moi de devenir vraiment bonne, c’était à moi de briller, et ça me faisait peur, parce que j’aurais voulu rester en arrière avec eux, je ne voulais pas les dépasser. »
Ces enfants ont entre 7 et 9 ans, imaginez ce qui pèse sur leurs frêles épaules !
Ils vivent dans des logements totalement insalubres, pas de toilettes, des punaises et tout ce qui va avec, ils déménagent constamment pour pas mieux. C’est le système D en permanence. Avec pour les parents un seul objectif, que leurs enfants vivent mieux donc qu’ils réussissent.
Ils ont quitté la Chine et ses conditions de vie pour venir en Amérique, ce pays de rêve, est-ce mieux ?
Le premier tableau est celui de Christina, c’est une diatribe, une logorrhée abrupte et sans fin. Elle a 9 ans, mais aussi cent ans, la violence est partout malgré l’amour familial.
Toutes ces petites filles vivent sans protection, elles participent à tout, pas d’intimité, on fouille les poubelles pour la nourriture, les vêtements, les meubles…
Les parents font des confidences car ils sont totalement dépassés ; ils ont besoin de dire encore et encore.
Le lecteur ressent l’urgence, le langage cru est celui des rues, il est là pour renforcer ce déversement dans la fosse commune du monde.
Le premier tableau, celui de Christina est le plus dur, après le lecteur ne s’habitue pas, mais il est dans l’obligation d’accepter d’ouvrir les yeux.
Ce qui dérange, mais c’est aussi un fil conducteur, c’est la culpabilisation que les adultes font porter aux enfants : c’est à cause d’eux que l’on doit faire ceci et cela, c’est pour eux, s’ils n’étaient pas là… Alors le comprend mieux Le doigt d’honneur fait par l’auteur à tous ces systèmes de m…
Le lecteur est aussi admiratif de voir ce que deviennent ces petites filles.
Personnellement j’ai pensé Aux Ritals de Cavanna sauf dans l’écriture celle de Cavanna était plus travaillé et sous-tendue par son humour et sa tendresse.
Voici un texte sur l’immigration qui restera dans les mémoires.
Un seul bémol, j’ai été dérangée par des majuscules après des virgules.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 5 août 2019
Ce roman « Âpre cœur » raconte l’histoire de 7 jeunes filles, elles ont 7 ou 9 ans. Elles s’appellent Christina, Lucy, Frangie, Jenny… elles appartiennent à des familles chinoises immigrées à New York dans les années 1990.
Ce roman décrit leur quotidien bien souvent extrêmement dur (même si certaines familles s'en sortent mieux que d'autres), le quotidien d’immigrés qui ont du mal à joindre les deux bouts et la plupart habite dans un abri de fortune trouvait grâce à de la famille, des connaissances avec de nombreux, trop nombreux déménagements. Ces familles vivent de petits boulots et de débrouille en tout genre afin de « survivre » dans ce pays riche soi-disant cet « eden » (vu de l'extérieur) pour ces immigrés qui ont fuit leur pays à cause de la misère, de la révolution culturelle entre 1966 et 1968.
Malgré l’intérêt d’en apprendre un peu plus sur le triste sort de ces immigrés grâce à ce récit, je n’ai pas « approché » pourtant le premier chapitre avec l’histoire de Christina m’a beaucoup (pourtant histoire éprouvante car cette famille vit dans une grande misère) et je m’attendais à ce que ce livre soit un coup de cœur. Cela n’a pas été le cas, j’ai été perdue dans les histoires car bien souvent les prénoms des jeunes filles ne sont pas cités et puis les histoires s’entrecroisent sans être vraiment liées. Par contre les parties qui se situent dans les années 1966 en Chine, pourtant parties également très éprouvantes à lire à cause de la violence décrite vis-à-vis des intellectuels chinois, m’ont intéressées car j’ai découvert l’effroyable histoire de ces chinois face à cette révolution culturelle en Chine.
Bref pour résumer, j’aurais voulu rester « avec » Christina et son histoire et que l’auteur ne s’éparpille pas dans les autres histoires.
Merci à @Lecteurs.com et aux éditions Picquier pour cette lecture toutefois, malgré des benrichissante et puis une auteur à suivre de près.
Un livre loin des romans tout public : dérangeant, cru, vulgaire, surprenant.
Qui raconte le quotidien de jeunes filles immigrées chinoise aux États-Unis,
Elles connaissent ou ont connu la misère des premiers mois et premières années aux États-Unis, une arrivée sans bien ni travail, un anglais mal maîtrisé.
Une aventure qui va leur permettre de tisser des liens familiaux forts allant jusqu’à un amour presque pathologique, étouffant.
Certaines vont oublier cette misère trop habituées au confort américain.
Leurs histoire sont liés.
De l’interrogation jusqu’à peut-être une prise de conscience,
Ce livre pousse au questionnement, il permettra peut-être chez certains d’avoir un nouveau regard sur des sujets malheureusement parfois tabous, l’immigration, la misère des « mauvais quartiers », la fuite d’une dictature mais surtout de l’avenir offert à ces enfants : sombrer dans la délinquance, la prostitution ou continuer dans le système scolaire américain qui pourtant est injuste.
Un regard sur le racisme,
Ce livre offre un regard sur le racisme, un racisme qui conduit à la jalousie de ceux qui n’en souffrent pas, nous montre le décalage entre les standards de beauté asiatiques et américains.
Il témoigne du doute, de la confusion de jeunes de chinoises.
Leur culpabilité de ne pas correspondre à ce que voudraient leurs familles et la jalousie de ne pas correspondre à ce que veux la société américaine mais surtout la culpabilité de ne pas se souvenir de la Chine et de tout leurs proches restés las-bas.
Il nous offre un regard sur la double culture qui au lieu d’être vécue comme une richesse est souvent problématique : pas assez chinoise pour leurs familles et pas assez blanches pour l’école.
L’auteur Jenny Zhang a su rendre son histoire réelle et cohérente en se basant sur son histoire personnelle, ce qu’elle a pu vivre ou ressentir elle-même issue de l’immigration chinoise.
Ce livre a été très bien reçu et très apprécié aux États-Unis, il cherche maintenant un public francophone. Il traite avec brio de problématiques qui touche bon nombre de jeunes américaines, en effet les États-Unis ont subi d’importantes vagues d’immigration chinoise, mais de part sa manière de traiter son sujet, de plus toutes les communautés d’immigrés peuvent s’y reconnaître, mais surtout il aussi su conquérir un public qui ne se reconnaît pas dans cette histoire grâce à son beau message sur le vivre ensemble dans une société multiculturelle.
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