Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
« C'est une sorte de migraine colossale nourrie aux OGM et qui aurait bu toute l'eau de Fukushima. Un monstre déchaîné que vous ne voulez vraiment pas fréquenter. Elle touche une à trois personnes pour mille. L'un de ses surnoms sympathiques est «la migraine du suicide».
Sans nier son statut d'épreuve, il s'agit de vivre la maladie comme une aventure, de toucher à la douleur sans pathos mais avec la plus intense douceur : elle est, après tout, le dénominateur commun aux êtres vivants. Ou comment se réapproprier son corps dans sa magnifique imperfection. Et si, à la suite d'un Montaigne, nous redéfinissions la santé comme acceptation souveraine de la maladie ? » L. L.
Loin du témoignage ou du récit nombriliste, une équipée qui virevolte de la poésie à la science, de l'humour à l'amour, corps à corps vibrant qui s'achève par ces mots : aujourd'hui, tout va bien.
Un roman qui a pour thème de départ la migraine. De quoi vous donner mal à la tête...mais c'est le contraire. "Anomalie..." est un roman du troisième type, un voyage au centre de la tête qui suit de multiples canaux comme le sang se faufile dans les artères et devient plus passionnant à chaque page tournée. On finit sur les champignons avec théorie et démonstration. C'est lumineux d'intelligence. Facile, pertinent. Plus qu'original, naturel, poétique et émouvant.
Voilà un livre singulier et pas seulement pour son sujet annoncé, l’algie vasculaire de la face, autrement dit une super migraine, la « migraine du suicide » même, tellement ça vous fiche en l’air. Pourtant, Anomalie des zones profondes du cerveau est très loin du roman geignard et déprimant ; au contraire, il est animé d’une force vitale étonnante.
« Il s’agit de vivre la maladie comme une aventure… »
Ce roman est en effet une aventure aussi bien sur le fond que sur la forme, une épopée inédite qui enchante et transporte en dépit d’un sujet douloureux.
Bien sûr l’auteur évoque les questions communes autour de la maladie, une maladie qui plus est « invisible » pour les autres qui ne comprennent pas, pensent que vous exagérez, vous conseillent de prendre un antalgique quelconque et de passer à autre chose.
« se cartographier comme un continent tout juste découvert. »
Mais Laure Limongi dépasse cette approche restreinte et nous propose une exploration originale qui, à partir d’une maladie peu commune, digresse progressivement comme on fait des arpèges Les récits s’entremêlent, dessinent une cartographie de l’humain soumis à la violence, celle de la maladie certes mais pas seulement, la violence des traitements, de la médecine sans imagination, celle que l’on fait à ceux qui sont différents quoi que désigne ce terme, celle des hommes qui s’arrogent une supériorité sur le reste de la création (qui n’est pourtant pas leur fait). L’humain jusqu’aux origines. C’est tout sauf nombriliste.
« … se réapproprier son corps dans sa magnifique imperfection. Et si, à la suite d’un Montaigne, nous redéfinissions la santé comme acceptation souveraine de la maladie ? »
La présentation des informations fait penser à un réseau neuronal qui relierait dans un désordre factice des bribes de récits d’une malade, de données scientifiques, géographiques, historiques, littéraires, de citations, etc. le tout présenté avec originalité mais surtout une énergie qui vous fait tourner les pages : j’aurais pu lire le roman d’une traite. L’auteur alterne les moments émotionnels et ceux qui relèvent plus du reportage ou de l’enquête : c’est efficace et passionnant, stimulant aussi, une « hache qui brise la mer gelée en nous » ; ce texte renouvelle notre approche de la littérature en réinventant la forme.
L’auteur réussit le pari de marier l’analytique au poétique car ce livre, c’est aussi un univers, un regard, une voix.
Ce roman a dépassé toutes mes attentes ; c’est une perle, mon coup de cœur de cette rentrée littéraire, le livre que je voudrais faire lire à tout le monde. Il sort des sentiers battus et nous fait vivre une autre expérience de la littérature. Il vaut vraiment le détour : foncez !
Chronique définitive "Anomalies des zones profondes du cerveau"
Voilà un roman dont le résumé est difficile à faire…. « Anomalie des zones profondes du cerveau » parle en fait de l’algie vasculaire de la face, une maladie qui touche très peu de personnes, mais qui est d’une souffrance abominable. Une maladie difficile à diagnostiquer, qui ressemble à une migraine mais puissance dix… Laure Limongi nous raconte donc, la souffrance, l’avancé des recherches sur la maladie et sur les médicaments pouvant soigner/atténuer la maladie, le regard des autres,….
Ce roman m’est compliqué à chroniquer. Je ne peux le classer en tant que roman, du fait :
1- Il y a un côté trop scientifique pour que j’adhère.
Effectivement, Laure Limongi évoque des scientifiques, des psychiatres, qui se sont penchés sur la maladie, au travers d’extraits de livres, de conférences,… De plus les noms chimiques des médicaments, ont finit d’achever la non-scientifique que je suis.
2- Le fait que ça ressemble à des miscellanées sur l’algie vasculaire de la face et autres migraines. Un peu comme ces livres que l’on feuillette, où il y a des compilations de phrases, il y a dans ce livre des extraits, des citations de telle ou telle personne,…
3- Ça doit être contagieux, j’ai mal au crâne.
Où je dois avoir trop d’empathie. A lire les effets de cette maladie, j’ai mal dans l’hémisphère gauche de mon cerveau.
Pourtant, l’auteure nous livre quelque chose de très intéressant, surtout pour faire connaitre une maladie ainsi que les traitements possible et impossible, les effets secondaires, les risques pris,… Il y a aussi des petites touches d’humour par-ci, par-là qui rende le sujet un tout petit peu plus léger.
Je n’ai pas accroché sur l’histoire et notamment la mise en forme du roman, que j’ai trouvé un peu fouillis, j’ai eu du mal à trouver un sens à tout ça.
chronique de la page 50:
Pour être honnête, j'ai poussé jusqu'à la page 80... Mais je suis tout autant perplexe devant ce livre. Je ne vois absolument pas où l'auteure veut nous emmener. ça ressemble plus à des miscellanées sur l'agie vasculaire de la face...
> ''L'algie vasculaire de la face est une forme aiguë de céphalée essentielle. Une affection rare concernant une à trois personnes pour mille -en population générale, selon les pays-, extrêmement douloureuse et invalidante. Elle se manifeste sur l'une des moitiés de la tête. Sans en connaître les causes, on évoque une anomalie des zones profondes du cerveau''.
> ...Une définition parmi tant d'autres de la pathologie dont souffre Laure LIMONGI et qu'elle essaie de décrypter dans ce court récit très personnel, sorte d'exutoire à ce mal qui la ronge discrètement, insidieusement, terriblement.
>
> Un livre intimiste donc, où l'auteure jette sur le papier des définitions médicales, des souvenirs, des réflexions, des questionnements; fourre-tout de sentiments où prédomine une question essentielle : ''Pourquoi moi ?''. Il n'y aura pas de réponse malgré le chagrin, la rage, les recherches acharnées. Reste la douleur. Invisible, indicible, redoutée même quand elle fait une pause, épée de Damoclès avec laquelle il faut vivre au jour le jour, qu'il faut apprivoiser et accepter. Laure LIMONGI dissèque la souffrance et raconte le regard des autres sur une maladie qui ne se voit pas. Bien sûr, qui est épargné par la maladie peut compatir mais ne peut pas savoir. Cela donne à réfléchir, égoïstement sur la chance d'être en bonne santé, et plus globalement, sur la façon que l'on a de réagir face à un malade dont le handicap n'est pas décelable.
> Un livre comme écrit dans l'urgence, une sorte d'exorcisme qui parfois s'égare dans des considérations difficilement accessibles, un récit qui part dans tous les sens, et qui, au final, reste trop personnel pour créer l'empathie. Car si la maladie est le coeur du sujet, les considérations sur le langage, les textes sacrés et les champignons ont une logique propre à l'auteure sans doute mais sont difficilement compréhensibles pour le lecteur. Le texte en devient ardu, voire ésotérique...
Le rendez-vous de la page 100
Il s'agit du récit d'une maladie rare : l'algie vasculaire de la face, une migraine extrêmement douloureuse qui atteint une moitié de la tête. Ce genre de témoignage est légion et ici l'originalité tient surtout à la forme. C'est un fourre-tout qui mêle vieux souvenirs, citations d'auteurs, comptes-rendus scientifiques, descriptions de la douleur,etc.
A ce stade de ma lecture, je ''souffre'' moins que je ne le craignais. L'auteure a une belle plume et n'en fait pas trop dans le pathos. Je ne serais pas allée naturellement vers ce ce genre de lecture mais ce n'est pas désagréable.
"Rendez-vous de la page 100 des explorateurs."
Un livre portant sur une maladie rare qu'est l'algie vasculaire de la face et dont les manifestations sont principalement des migraines insoutenables. Maladie dont l'auteure tente de nous faire partager le vécu. Si ce livre ne m'apparait comme pas très original dans le fond, puisque rejoint l'étagère des multiples témoignages sur le cancer, le sida et autres maladies graves. En revanche l'ouvrage se distingue et frappe par sa forme comme si la mise en page du texte avait quelque chose à nous dire de plus que le texte en lui-même. Ainsi se succède des pages entières d'anecdotes personnelles côtoyant des citations d'écrivains célèbres, des pages ne contenant parfois qu'une ligne ou des petites explications scientifiques et journalistique sur les détails de cette maladie et de la médication associée. Le livre m'apparait donc comme original aux premiers abords mélange de témoignage et de petit traité médical. Attendons de voir ou l'auteure veut nous mener....
Si je vous dis qu’un livre traitant d’une des plus fortes migraines qu’il soit pendant plus de 200 pages peut être lumineux, parfois drôle et léger, surtout touchant, mais jamais plombant, vous me croirez folle.
Lisez Anomalie des zones profondes du cerveau de Laure Limongi et on sera deux. A être fou.
Il est difficile de faire rentrer ce livre dans des cases, et c’est ce qui le rend singulier, essai, journal intime, roman, tout cela à la fois. Il ressemble à ces carnets que l’on traine dans nos sacs et que l’on remplit de nos obsessions.
La douleur est universelle et pourtant il n’y a rien de plus personnelle, tant chacun l’éprouve à sa manière, sans possibilité de la décrire avec à chaque fois renouvelé ce sentiment d’injustice. Laure Limongi parvient à la rendre plus palpable, à en extraire la substantielle moelle comme pour apaiser le lecteur, lui prendre la main pour partager l’intime.
Tel un grand bazar, orchestré cependant, le rythme de l’écriture provoque les ressentis de la douleur, de ces phrases courtes et sans souffle pour illustrer la crise à des citations longues et apaisées pour calmer, on respire, on bloque sa respiration et on inspire au rythme de ce que nous offre Laure Limongi.
C’est un livre étonnant et ambitieux, qui offre des passages authentiques et plutôt rares en littérature sur le nœud de la douleur physique.
Explorateurs rentrée littéraire. Rendez vous page 100.
Ce livre est inclassable, comme un mille feuille de sensations et de recherches, comme un carnet que l'on aurait toujours sur soi et que l'on remplirait au fil du temps sur son obsession.
Le sujet (la maladie, la douteur) est lourd, le traitement en fait quelque chose de lumineux. Les changements de style rythment la lecture, permettent le va et vient des émotions, collent au plus près de ce que l'auteur veut transmettre. Un ovni.
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