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Marco est seul chez lui en train d'essayer de faire ses devoirs quand deux policiers frappent à sa porte pour lui annoncer que sa mère est morte. Ils ne sont pas plus tôt partis que la porte s'ouvre à nouveau. sur sa mère vivante. En vérité, ce n'est pas sa mère qui est morte, mais la femme officielle de son père, avec qui ce dernier a contracté un mariage blanc il y a dix ans. Mariage resté secret : son père avait alors besoin d'argent et a été mis en contact avec une jeune roumaine, à la recherche de papiers. Contre 1500 euros. Marco est un ado en révolte, un de ceux qui ont envie de faire tout sauter. Le dernier conseil de classe de 3e s'approche et on doit décider de son orientation : CAP ? redoublement ? Mais l'annonce de la mort de cette jeune femme vient occuper sa tête, et il ne comprend pas pourquoi : « Les mêmes questions tournaient en boucle - à quoi ça rime ? Pourquoi je me soucie de cette fille ? comment se fait-il que je ne tienne pas à l'oublier alors que je viens à peine d'apprendre son existence ? qu'est-ce que ça peut me foutre ? ». Peut-être est-ce le visage rayonnant de cette jeune femme, Anka, qu'il découvre sur son permis de séjour, quand son père récupère le sac qu'on a trouvé à ses côtés, sur un banc du parc Longchamp. Car elle est morte sur un banc, sans domicile et tuberculeuse à 29 ans. Alors, dans un double mouvement, on va remonter jusqu'aux sources de cette histoire « méchante et brutale » qui a mené cette jeune femme à mourir dans la rue.
Comme un enquêteur, Marco part à la recherche de ceux qui ont pu la connaître et des lieux qu'elle a fréquentés : le dernier studio où elle a vécu et dont elle s'est fait virer brutalement un matin par le propriétaire, l'épouse d'un notaire qui l'employait comme femme de ménage etc. En parallèle, de courts textes écrits à la troisième personne racontent par flash-backs de brefs épisodes du parcours de cette immigrée.
À nouveau, Guillaume Guéraud nous bouscule. Roman noir, très noir, car personne ne sort blanchi de cette histoire, qui dresse un tableau saisissant d'une ville, Marseille, violente et pauvre, magouilleuse et sans scrupules. On s'enfonce dans cette histoire le souffle suspendu, sur les pas de cet adolescent criant de vérité. Ce nouveau roman est de la force de Je mourrai pas gibier. Incontestable.
Du très grand Guéraud.
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