"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Début des années 30. Anaïs Nin vit en banlieue parisienne et lutte contre l'angoisse de sa vie d'épouse de banquier. Plusieurs fois déracinée, elle a grandi entre 2 continents, 3 langues, et peine à trouver sa place dans une société qui relègue les femmes à des seconds rôles. Elle veut être écrivain, et s'est inventé, depuis l'enfance, une échappatoire : son journal. Il est sa drogue, son compagnon, son double, celui qui lui permet d'explorer la complexité de ses sentiments et de percevoir la sensualité qui couve en elle. C'est alors qu'elle rencontre Henry Miller, une révélation qui s'avère la 1re étape vers de grands bouleversements.
Anaïs vient de s'installer avec son mari, banquier, à Paris. C'est une artiste qui écrit surtout dans son journal intime, enfin ses journaux intimes ! Elle rencontre Henry lui aussi écrivain et ensemble et ensemble ils vont s'entraider.
C'est un joli roman graphique d'abord par ses illustrations, fluides aux couleurs douces puis par l'histoire de cette femme qui vit sa liberté dans un monde d'hommes qui n'acceptent pas vraiment des écrits d'une femme.
Une agréable lecture qui donne envie de pousser plus loin dans la découverte de cette auteure.
Ce magnifique roman graphique retrace une partie de la vie de l’écrivaine Anaïs Nin, de son mariage avec Hugo Guiler à ses débuts de romancière. On y découvre une jeune femme brillante et fantasque, à l’imagination débordante et à la vie intérieure bouillonnante. Léonie Bischoff relate ses différentes histoires sentimentales ainsi que sa rencontre avec Henry et June Miller, déterminante pour la carrière d’Anaïs.
J’ai d’abord été séduite par le graphisme aux crayons de couleurs, très élégant. Il ya une ambiance vaporeuse et éthérée qui représente très bien la personnalité d’Anaïs Nin, raffinée et sensuelle. Les fresques érotiques sont sublimes, on dirait qu’elles sont en mouvement. L’ensemble est très doux et un peu insolent à la fois. Vraiment, c’est très réussi.
Je connaissais l’œuvre d’Anaïs Nin à travers ses journaux de jeunesse et j’ai trouvé que ce roman graphique lui ressemblait, qu’il exploitait à merveille son oeuvre biographique pour la rendre plus accessible et artistique.
Je pense que le fait de connaitre un peu Anaïs Nin avant de le lire permet de mieux cerner certains pans de l’histoire mais cette bande-dessinée peut aussi constituer une très belle façon d’appréhender son oeuvre si on ne la connait pas.
Un roman graphique sensible et envoutant.
Biographie dessinée d'Anaïs Nin.
Une femme tout en sensualité qui tombe amoureuse de l'esprit des gens ... Les dessins sont magnifiques, ils laissent la place aux lecteurs de plonger dans un monde onirique et érotique en même temps. Mais attention, bien que les planches soient sublimes, le contenu peut être parfois choquant. On parle d'inceste tout de même ... Excellent moment d'évasion ❤
La librairie BD regorge parfois de trésors vers lesquels on ne serait pas aller de prime abord. Ainsi, mon appétence pour le genre biographique restant limitée, il aura fallu tout l’enthousiasme de mon libraire pour me convaincre d’ouvrir Anaïs Nin, sur la mer des mensonges, avec Léonie Bischoff au scénario et au dessin et publiée chez Casterman.
Il m’a toujours paru d’autant plus difficile de raconter la vie de ces personnes qui sont eux-mêmes des raconteurs, romanciers, écrivains, mais Léonie Bischoff a choisi de s’emparer de la biographie d’une écrivaine du début du XXème siècle injustement méconnue malgré la reconnaissance de son talent par nombre d’écrivains de son époque, à commencer par Henry Miller et Antonin Artaud. Cela a suffi à attiser ma curiosité, les textes d’Anaïs Nin ayant occupé certaines de mes insomnies il y a quelques années, avant d’oublier à quel point leur lecture était émoustillante et jusqu’au nom de cette écrivaine du désir.
Léonie Bischoff offre d’ailleurs une belle place au journal de l’écrivaine dans ce roman graphique dont la tranche blanche détonne dans les rayonnages. Détonante est d’ailleurs un terme qui correspond assez bien à cette bande-dessinée atypique tant dans le trait que le sujet. La dessinatrice a en effet choisi de porter la couleur dans le trait de son crayon, qu’elle a choisi à la mine multicolore, plutôt que par aplat ou par ombres, et c’est dans un camaïeu de couleurs que se dessine Anaïs Nin, femme complexe, sensuelle, audacieuse et angoissée, épouse aimante et amante passionnée.
Ce trait multicolore vient organiser les allers et retours entre le tableau d’une vie de bourgeoise en banlieue parisienne pendant les années 1930, le refuge dans une imagination dévorante et envoûtante et la psyché labyrinthique d’une écrivaine en quête d’elle-même. On assiste à une éclosion artistique et sensuelle d’une femme qui a de plus en plus de mal à rester dans la norme d’un mariage heureux mais ennuyeux, et qui se cache pour vivre et écrire sa passion, notamment pour deux personnes qui vont prendre une place grandissante dans son parcours d’écrivaine et sa vie sexuelle, les deux étant toujours intrinsèquement liés : Henri Miller et June, son épouse au charme irrésistible et dangereux.
L’érotisme est omniprésent, bien sûr, mais il permet une réflexion sur l’époque, le couple et la sexualité, l’inceste, la quête de soi dans l’autre et hors de l’autre. La vie et les écrits d’Anaïs Nin, entre authenticité, mensonges et imagination, nous emmène à réfléchir sur le consentement, le désir féminin, la fidélité et le polyamour : Léonie Bischoff voit et nous donne à voir une précurseure de l’amour libre et d’un érotisme en voie de libération du patriarcat en la personne d’Anaïs Nin dont, après lecture de cette biographie romancée, nous n’oublierons plus le nom. Sous couvert d’un coup de crayon fantaisie et léger, cette biographie romancée et dessinée nous emmène sur des terrains de réflexion encore tabou aujourd’hui. Une très belle découverte que je recommande à un public averti.
Dans la veine de portraits de femmes écrivaines, après George Sand, je re-découvre Anaïs Nin dans un roman graphique qui est à lui seul une oeuvre d’art. Anaïs Nin est une figure emblématique de la littérature et en particulier de la littérature érotique. Muse pour Henry Miller, séductrice et amante, elle a aimé autant les hommes que les femmes. On apprend à travers ce sublime roman graphique l’histoire de cette femme passionnante et passionnée par la littérature, l’amour, les sens et l’art.
Couverture du livre « Anaïs Nin ; sur la mer des mensonges » de Leonie Bischoff aux éditions Casterman
La partie récit nous apprend qui est Anaïs Nin – chantée par Renaud il y a quelques années. Fille d’un couple franco-cubain, elle a vécu à New York après la séparation brutale de ses parents. Eloignée de ce père qui lui fait peur et la fascine tel un double maudit, Anaïs plonge dans les délices de l’imagination en écrivant quotidiennement un journal où réalité et fantasme se conjuguent. Elle épouse Hugo et s’installe à proximité de Paris. Devenir épouse de banquier n’est pas ce qui la satisfait et elle voit dans ce statut social l’abandon des projets artistiques de son époux. De son côté, elle rencontre Henry Miller, son épouse, la psychanalyse. Ces rencontres lui permettent d’explorer cette quête absolue d’imagination et d’arriver à l’ultime projet : écrire comme une femme et être reconnue comme tel sans jamais trahir la féminité et l’imagination de sa plume.
Mais ce qui, selon moi, sublime l’histoire d’Anaïs Nin, une pionnière de la littérature érotique féminine est le dessin de Léonie Bischoff. Les planches de ce roman graphique sont à elles seules des oeuvres. Les couleurs et le trait du dessin nous emportent dans un tourbillon de sensualité, nous font plonger dans les méandres de l’imaginaire d’Anaïs Nin jusqu’à l’explosion de la féminité de cette femme libérée et épanouie. La rencontre entre ces deux femmes artistes, Léonie Bischoff et Anaïs Nin, fait naître un sublime récit de vie et met à l’honneur les arts et les femmes.
En résumé : un sublime roman graphique sur une femme dont le nom résonne mais dont nous ne connaissons peu le parcours de vie. Une belle mise à l’honneur de l’art des femmes
Je comble mon retard avec cette lecture que j’ai vu partout, que tout le monde m’a conseillé… Parfois cette attente et cette pression provoquent une déception. Ce n’est pas le cas ici.
Je pourrais vous parler d’Anaïs Nin, personnage double, unique pour son temps, géniale créatrice ou muse fantasmée, épouse dévouée ou amante désirable… Je pourrais vous parler de la magnifique utilisation du (ou des ?) Rainbow colour, des courbes, des fleurs, des métaphores, des regards des personnages, du désir suintant. Bref, c’est splendide, poétique, onirique, un moment hors du temps.
Mais ce ne sont que des mots, plonge toi dans cette lecture, tu comprendras tout ce que je n’arrive pas à exprimer…
Cette plongée dans la mer des mensonges est absolument fascinante ! Par la forme et le fonds, ce roman graphique revenant sur une période de la vie d’Anaïs Nin est une sacrée expérience visuelle, sensorielle, intellectuelle et sensuelle.
Ou le difficile chemin de devenir soi quand on est différente, et multiple, et amoureuse de l’amour, de l’esprit, du désir...
Le couple qu’elle forme avec Hugo, son mari, la rencontre décisive avec Henry Miller, la découverte de la psychanalyse, la quête chimérique et incestueuse de son père..... : autant de facettes et d’étapes, qui tracent un portrait protéiforme de la femme et artiste, loin des conventions et de la morale.
« Je veux faire de ma vie une œuvre d’art et inventer le langage pour le raconter. »
Rose Jeanne Anaïs Edelmira Antolina Nin (1903 – 1977), n’en fallait-il pas autant de prénoms pour décrire une personnalité avec autant de facettes ?
Quelle femme étonnante que cette Anaïs Nin, issue d’origines si différentes, cubaine, danoise, espagnole, française et ayant été élevée entre Paris et New-York, à une époque, le début du XXe siècle, où métissage et voyages n’étaient pas de mise.
Léonie Bischoff a réussi, dans son roman graphique éponyme, à remettre en lumière cette écrivaine, qu’on ne lisait que sous le manteau, parce que trop sulfureuse, « surtout pour une femme », quand seuls les hommes étaient autorisés à parler, à écrire sensualité, érotisme ou même pornographie.
C’est par l’intermédiaire de ses journaux que cette diariste assidue, commencera à vouloir parler de ses désirs de femme, de cette sensualité dont elle est à la recherche, malgré le tendre amour que lui voue son banquier de mari, Hugo Guiler.
A l’occasion de sa rencontre avec le romancier Henry Miller (1891 – 1980), la jeune femme va commencer à travailler avec lui sur ses écrits, mais également débuter une relation qui va lui permettre d’explorer tout un pan de sa sexualité qu’elle soupçonnait mais hésitait à aborder, voulant rester pour Hugo, une bonne épouse.
Ce sont donc toutes ses aventures avec des hommes ou avec une femme, mais aussi des amours interdites, inceste consenti, qui sont abordées dans cet ouvrage, qui nous dépeint une femme libre mais qui peut donc parfois déranger.
Les dessins réalisés avec cette technique du crayon de couleur polychrome sont très agréables à regarder et apportent de la douceur à cette histoire. La matérialisation du journal par ce double avec des cheveux au vent (allégorie de la liberté) est vraiment très ingénieux et permet un dialogue entre la femme et ses écrits.
La version non expurgée du journal de cette « Vénus Érotica » ne paraîtra qu’à la mort de sa rédactrice et de son premier mari. La seule personne à laquelle elle ne mentit jamais, fut ce journal, puisqu’elle était « capable de trahir l’amour si la passion me transporte vers un nouveau monde ». Anaïs Nin possédait même une « lie box » qui lui permettait de cacher une collection de notes pour éviter de se contredire face à ses amants.
Très intéressante réhabilitation d’une femme libre aux yeux, on l’espère, d’un plus grand public.
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