Entretien avec le romancier, qui passe l’écologie et la condition animale au crible de son dernier thriller philosophique, "Âmes animales"
Un corps est retrouvé flottant dans l'un des réservoirs de l'Oceanarium de Lisbonne. Tous les indices convergent vers la culpabilité de Maria Flor, qui est arrêtée. Un seul homme peut l'aider : son mari, Tomás Noronha.
Pour prouver son innocence, Tomás doit trouver le véritable auteur du crime. Cela le conduit au projet secret de la victime - et aux mystères du tableau le plus ésotérique de Jérôme Bosch Le Jardin des délices. Au bout de la quête se cache l'un des plus merveilleux secrets de la Nature : l'intelligence, les émotions et la conscience des animaux.
Avec Âmes animales, le maître du polar scientifique est de retour avec une aventure qui pointe la bestialité des hommes et révèle l'intelligence animale. S'appuyant sur les dernières recherches scientifiques en éthologie, José Rodrigues dos Santos nous oblige à regarder la face la plus sombre de l'humanité.
Entretien avec le romancier, qui passe l’écologie et la condition animale au crible de son dernier thriller philosophique, "Âmes animales"
Percutant, dérangeant, éclairant.
Après la lecture de ce pamphlet, je ne peux plus dire que je ne sais pas
Ce policier est constitué d'exposés de faits scientifiques. En multipliant les extraits d'études sur les animaux et les propos d'experts, l'écrivain - journaliste et académicien- fait le point sur l'état des recherches contemporaines sur l'intelligence animale.
L'intrigue est un prétexte pour confirmer sa démonstration : les humains se veulent la race supérieure sur la planète terre mais ils se comportent en prédateurs destructeurs d'un écosystème d'une richesse incroyable. La démonstration est implacable.
Ce livre est une réflexion, un roman philosophique qui remet en question l'idéologie de l'humanisme oú l' être humain est au centre d'un univers. Mais, faut-il survivre en dépit des autres? Ou faut-il vivre avec les autres?
Quelques heures après avoir refermé ce plaidoyer pour la cause animale, j'ai à l'instar d'un des personnages principal manger une salade.
Je vous invite a explorer ce livre, non pour la résolution du meutre d'un scientifique par un orque mais pour le cours magistral de 500 pages qui vous apprendra mille chose sur la bestialité des humains envers les animaux. L'avez-vous lu ?
Merci pour ce cours magistral flamboyant
L’enquête policière menée dans ce roman est un prétexte pour soulever une réflexion philosophique et scientifique sur les thèmes de la condition animale et surtout de l’écologie. Si je n’ai pas adhéré à la forme – le roman est présenté comme un thriller qui n’en est pas un-, le fond m’a entièrement convaincue et renforce mes craintes et mes convictions. Âmes animales est un pamphlet écologique d’une force rare, qui dénonce l’impact des activités humaines sur la planète.
Un corps est retrouvé flottant dans un réservoir de l’Oceanarium de Lisbonne. Il s’agit de celui d’un éthologue flamand, spécialiste de l’intelligence animale. Noé Vandenbosch dirigeait une ferme dans laquelle il tentait de prouver que ce que font les hommes, les animaux sont capables de le faire également à divers degrés. Une enquête diligentée par l’inspecteur Caparro établit que le scientifique a été assassiné. Tous les indices convergent vers la culpabilité de Maria Flor, une bénévole de l’association, qui n’est autre que l’épouse de l’historien Tomas Noronha, (personnage récurrent de J.R Dos Santos). Pour prouver l’innocence de son épouse, Tomás doit trouver le véritable auteur du crime.
Abordons tout de suite le point négatif pour en venir rapidement aux aspects positifs de ce roman. Défini en tant que thriller, celui-ci ne tient pas vraiment la route, mais son intérêt va bien au-delà. L’enquête pour meurtre est un prétexte pour développer un sujet écologique de première importance. Alors que l’on s’attend à de l’action et du suspense, on se rend rapidement compte qu’il s’agit plutôt d’un échange de connaissances entre les protagonistes, non pas que cela manque de rythme mais ce n’est pas en adéquation avec l’action qui se déroule dans le récit. Entre la découverte du corps et le dénouement (550 pages tout de même), il se passe à peine une journée. Les scènes d’action sont ponctuées de chapitres où les protagonistes semblent discuter des heures durant de comportements animaliers alors qu’ils sont pourchassés par la police, représenté par un inspecteur ridiculement niais. Tout cela n’est pas crédible et dessert d’une certaine façon le roman mais l’auteur déclare lui-même ne pas pouvoir décrire ce livre « stricto sensu » comme un policier. L’intérêt est autre, et est bien réel.
Le postulat de départ est donc de démontrer la thèse d’une continuité entre êtres humains et animaux, avec force exemples et anecdotes touchantes sur leur sensibilité et leur intelligence. Les animaux ont une conscience, ont des émotions, ont une intelligence, produisent des outils, parlent des langages avec syntaxe et grammaire, ont des accents et des dialectes, sont capables de comprendre la mort et de respecter le deuil, ont des notions d’esthétiques… Personnellement, je connaissais certaines de ces découvertes, mais j’ai beaucoup appris et il est bon de le rappeler à ceux qui ne s’intéressent pas autant aux animaux. A des degrès divers, les animaux sont capables de faire ce que nous humains sommes capables de faire. Cela fait réfléchir sur le rapport que l’on entretient avec eux. Aprés nous avoir présenté ce que les animaux ont de plus humain, l’auteur nous dépeint ce que l’humain a de plus bestial. La façon dont il traite les animaux, dans les laboratoires, dans les abattoirs, dans les élevages industriels est d’une cruauté innommable, avec pour intérêt principal le profit bien évidemment. Dans la dernière partie, Dos Santos développe ce que l’impact de l’elevage intensif industriel a de catastrophique pour la planète. Entrent en jeu des chiffres et des comparaisons sidérantes pour une démonstration d’une logique implacable: seulement 3 % de toute la biomasse de la planète des vertébrés sont en liberté, 97 % sont nos esclaves. Cela nous dit en effet beaucoup sur nous et sur notre rapport envers la nature.
Dans sa note finale, l’auteur justifie par des références aux documents utilisés la véracité des faits qu’il énonce. A l’heure actuelle, cette thématique est plus ou moins médiatisée. Certains en parlent, d’autres taisent volontairement le sujet: l’inaction des partis politiques et la réserve des écologistes à ce sujet est éloquente (trop d’enjeux financiers assurément). On trouve ces infos sur Internet mais encore faut-il les chercher ou s’intéresser au sujet. Ce livre est extrêmement documenté, on parle de roman philosophique mais il me semble plus résolument scientifique tant il est réaliste et complet, tout en restant parfaitement accessible à tous (aucun passage ne m’a posé de problème de compréhension et je ne suis pas une scientifique). Par contre, les réflexions philosophiques sont très présentes dans la note finale de l’auteur, ce qui rend cette conclusion particulièrement intéressante. Entre l’idée biblique que l’animal est soumis à l’homme et la thèse cartésienne que l’animal est une « machine automatique »qui ne ressent pas la douleur. l’humanité s’est largement déshumanisée vis à vis de l’animal.
Récit construit autour du thème de la conscience, des émotions et de l'intelligence des animaux .
Une intrigue où l'animal est le protagoniste du livre associé a une enquête policière avec une démonstration bien documentée.
Par le biais de l’enquête policière l'auteur arrive à nous alerter sur le problème de l'élevage industriel, qui contribue bien plus au réchauffement climatique que tous les moyens de transport de la planète réunis ? pour quelle raison les gouvernements nous encouragent à passer à la voiture électrique, en se donnant ainsi l'air de se préoccuper d'écologie pour capter les voix de l'électorat vert, mais continuent de subventionner massivement la production animale, finançant et encourageant par ce biais le croissance de l'activité humaine qui contribue le plus à la déforestation de la planète, à la consommation d'eau douce, à la pollution, à la fin de la biodiversité et aux émissions de gaz à effet de serre ?”
J'ai apprécié toutes les informations données sur l'intelligence animale ainsi que celles sur l'élevage industriel avec un gros passage sur la maltraitance animale.
Cependant l’enquête policière qui se déroule autour du meurtre d'un soigneur animalier par une Orque. et dont la collège du soigneur est accusée n'est que la trame du roman pour en faire un roman policier.
mais pour moi c'est surtout une revendication de l'importance de l'animal et de ce que l'homme fait du lien avec l'animal domestique et l'animal dans la nature
Je recommande ce livre si vous voulez etre informer sur l'intelligence animale L'auteurnous offre un cours magistral sur la cognition animale qui bouleverse nos certitudes.
l est peut-être temps de porter un oeil nouveau sur les animaux et de s'interroger sur les vrais prédateurs ?
A l'aube du changement climatique cette histoire nous démontre encore qu'il est plus que temps de changer les choses.
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