"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
«La France pourrait pour la première fois quitter la place qui fut toujours la sienne à l'avant-garde de l'Histoire. Pis que cela, si l'on en croit certains : il ne lui resterait plus qu'à méditer sur l'irréductible diversité de ses origines et sur les crimes qu'elle n'aurait cessé de commettre.Eh bien ! Cette vision lacrymale et pénitentielle de l'Histoire de mon pays ne sera jamais la mienne ; je ne l'accepterai jamais.Ce que nous vivons aujourd'hui n'est rien de moins qu'un changement d'époque. Au moment où s'affirment les grandes puissances régionales du monde de demain, l'Europe fait preuve d'une incroyable impuissance. Et la France se trouve bien seule et bien démunie, en proie à des déchirements intérieurs. Or elle n'a d'unité que dans son passé, d'avenir qu'en Europe, de raison d'être que dans l'universalité de ses valeurs.»Les analyses de Jacques Julliard publiées précédemment dans Le Figaro sont ici réunies pour la première fois, accompagnées d'une introduction inédite. Le travail du journaliste rejoint celui de l'historien pour dresser le portrait édifiant de la France d'aujourd'hui, mettant en lumière les démons qui l'assaillent et esquissant les défis qu'elle a à relever, sans oublier ce qui a toujours fait sa force : sa vocation à être la patrie de l'universel.
http://encreenpapier.canalblog.com/archives/2019/05/21/37352775.html (encore plein d’extrait sur le blog)
"Il ne faut pas oublier l’hostilité avec laquelle la gauche a accueilli Alexandre Soljenistyne, qui justement se réclamait d’une philosophie des droits de l’homme et de la souveraineté de l’Etat. Cette philosophie universaliste prétendant privilégier ce qui unit les hommes au détriment de ce qui divise aboutit paradoxalement au communautarisme, c’est-à-dire à mettre en avant ce qui distingue les hommes entre eux : leur religion, leur ethnie. L’islamo-gauchisme est l’une des manifestations de ce paradoxe. Il dévoie l’essence de la philosophie des droits de l’homme, héritière de la pensée chrétienne et des Lumières. De l’universalisme, on arrive bizarrement au communautarisme. Nous touchons là, je crois, l’un des aspects les plus inquiétants de cet islamo-gauchisme qui légitime les philosophies différentialistes dans les milieux de gauche, normalement hostiles à ces courants."
p.157
"Ce "souci du monde" fait aussi partie de notre identité. Il n'empêche : que je ne vois pas pourquoi la France serait le seul pays au monde à ne pas avoir droit à une identité."
p.108."
Ce livre est un condensé de réflexion de Jacques Julliard journaliste et historien, sur la politique, l’islam, le monde, la littérature… Certaines de ces réflexions ne datent pas d’aujourd’hui et peuvent s’avérer plus ou moins inexactes avec les évènements, d’autres ne sont que des possibilités, l’histoire n’ayant pas pour fonction de prédire l’avenir, on ne prendra donc que ce qui nous intéresse. On pourra aussi être d’accord ou ne pas l’être, avec ces articles. Quoi qu’il en soit, il faut saluer la démarche de l’auteur, qui de gauche et historien, ne joue pas de ces côtés pour bloquer la réflexion et les débats que le monde actuel impose.
Au contraire même ! Là où la gauche adore jouer du point Godwin, du mensonges et du pathos pour protéger ses petits chouchous que sont les musulmans et les immigrés, l’auteur va à l’inverse du courant, dénoncer cette pratique et l’intimidation par la menace que la gauche impose, notamment par son bras armé qu’est la justice.
Quitte à aller contre le courant. Il va dénoncer aussi la trahison des idéaux de gauche par la gauche, que sont : la laïcité ; l’égalité homme-femme (que les féministes et gauchistes pro-islamistes bafouent et méprisent parce que l’islam est dans leur tête la religion des pauvres et des victimes dixit l’auteur) ; la nation (alors que la gauche ancienne n’était pas étrangère à la terre de France) ; l’école (dont on a baissé le niveau pour permettre aux derniers arrivants de suivre le programme, ceci au nom de la religion égalitaire qui favorise la médiocrité).
Comme vous le voyez, la gauche va donc s’en prendre plein la poire et ce n’est pas pour me déplaire je l'admets. L’auteur va effectivement critiquer l’aveuglement, les mensonges, les raisonnements stupides, les discours honteux, la médiocrité notamment intellectuelle de la gauche, qui est pourtant son parti de prédilection. Il ne va pas oublier la droite dans ses réflexions, puisque la droite s'est accaparée les idées gauchistes anciennes et a fait aussi ses bêtises, mais ce n’est pas le plus présent.
Cependant, toute cette critique, n’est pas là que pour critiquer et dénoncer des faits, elle s’accompagne aussi d’une démarche explicative. En effet, Jacques Julliard va donner son explication sur l’inversement des valeurs de gauche. La religion égalitaire et des droits de l’homme détournés en sont une, mais selon l’auteur, les gauchistes d’aujourd’hui et d’hier tentent à travers leurs actions de s’approprier des combats et des gloires passés, comme l’anticolonialisme actuel qui cherche à condamner la France à une politique pénitentielle éternelle et à devoir abandonner son identité, car dans l’esprit gauchiste seul les « victimes » ont le droit à une identité. (!) L’auteur, n’aborde néanmoins pas le côté psychologique qui pourrait expliquer cette haine de soi, il en laisse le soin aux psys.
Retenons seulement que les islamo-gauchistes dont Edwyn Plenel ou encore Libération et Télérama sont des exemples, sont des crétins qui disent des énormités, mais qui hélas arrivent à figer les débats avec des mots stupides du genre « pas d’amalgame » ou « les heures sombres de l’histoire ». Ils sont aussi en plus, des gens violents tendance collaborationniste (mais ça on le sait déjà tous). M'est avis, si en 39-45 il ne fallait pas habiter à côté d’une personne extrémiste de droite sous peine d’être dénoncé, aujourd’hui la tendance s’inverse est vaut mieux pas habiter à côté d’un gauchiste.
Cette réflexion ne comporte cependant pas qu’une critique de la gauche – même si pour moi c’est ce qui a de plus présent –, elle aborde aussi des réflexions sur d’autres sujets comme Macron, la politique ou encore l’Europe. Une Europe que l'auteur voudrait française & allemande afin que l’on fasse encore partie de l’histoire, car l’Europe des 27 c’est ingérable. S’il a raison pour les 27, j’avoue ne pas suivre pour autant son opinion, car je suis contre l’UE. Cette Europe dictatoriale et envahissante, qui méprise ses peuples et leurs opinions, qui marche main dans la main avec l’islamisme, les lobbys et les passeurs, franchement très peu pour moi. Je veux bien d’une UE, mais pas celle-là. Par ailleurs je ne suis pas si pessimiste que l’auteur, je suis certaine qu’une belle vie en dehors de l’Europe est possible, et elle finira bien par arriver étant donné que l’UE est sur sa fin. Mais passons.
Jusqu’à maintenant, j’ai surtout abordé la réflexion politique du journaliste où l’histoire bien sûr se joint. Toutefois ce livre ne comporte pas que cela. En effet, si l’auteur croit en l’Europe, il croit aussi en la littérature. Bien sûr, ce sujet va lui permettre d’aborder encore la politique, tant les programmes scolaires que la personnalité des grands hommes politiques du passé, qui étaient quasiment tous d’excellents écrivains. Toutefois, et sur l’affaire de quelques pages, il va aussi en faire un éloge dans laquelle la littérature est une clé de l’avenir ; par l’intelligence qu’elle procure (encore faut-il ne pas lire n’importe quoi) mais aussi par ce retrait du monde qu’elle permet. Ce retrait au monde qui permet de réfléchir, de s’interroger, de se vider, de s’oublier, et qui s’oppose de fait violemment à la société trop pressée, trop connectée et lumineuse actuelle. Cette société qui occupe tellement l’esprit qu’il devient difficile de se concentrer sur les problèmes et de réfléchir. "La règle numéro un du totalitarisme est d'occuper en permanence l'esprit des gens, afin qu'ils ne demeurent jamais seuls avec eux-mêmes."
Aborder la lecture, c’est aussi aborder les intellectuels. Là aussi l’auteur à de belles réflexions. Une particulièrement qui m’a énormément plu : un intellectuel doit savoir rester seul. Car seul l’intellectuel est « synonymes de lucidité et de courage », alors que quand ils chassent en bande « ils deviennent le plus souvent un groupe dangereux et dominé par les passions ».
« Individuellement ce sont des défenseurs des droits de l’homme ; collectivement, ce sont des sycophantes. Dans une période récente, on les a vu ouvrir des listes de proscriptions pour dénoncer un écrivain, un collègue, suspect de déviation ou de mauvais esprit. Quitte à le désigner implicitement au couteau des assassins. Lorsqu’ils chassent en bande, les intellectuels se muent en une sorte de Père Ubu collectif qu’aucune sottise, aucune lâcheté, aucune cruauté ne sauraient faire reculer. Je tire une conclusion : ne donnez jamais de pouvoir politique à un intellectuel, vous en faites un flic. »
En résumé, c’est un livre intelligent et hautement intéressant à lire. L’auteur avance ses opinions respectueusement, après on n’adhère ou pas. Toutefois, le fait que cet homme ait atteint l’âge de 86 ans, et a donc vu beaucoup du passé, assure une bonne réflexion sur le présent plaisante à lire et à réfléchir, même si j’avoue que ce n’est pas suffisant et peut-être pas forcément toujours juste.
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