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Elles ont deux vies ces maisons : une grecque et une turque.
Mais si les maisons pouvaient parler, elles ne parleraient ni des Grecs ni des Turcs, mais de la souffrance des hommes. À travers quatre portraits croisés, Soloup rend hommage à Aïvali, lieu symbolique du double déracinement des Grecs et des Turcs faisant suite à la Première Guerre mondiale.
Chronique précédemment parue sur le blog www.sambabd.net
J’ai découvert Steinkis sur le tard, assez récemment, avec les livres d’Alain et Désirée Frappier sur le Chili d’avant et de pendant Allende. Et je dois avouer que, depuis, tout ce que j’ai lu paru chez cette sympathique maison d’édition, m’a très largement contenté… Tout ça pour vous dire que ce n’est pas totalement un hasard si j’ai autant apprécié Aïvali.
Pourtant, entre un dessin certes très bien adapté à ce genre de récit mais tout de même pas renversant et quelques difficultés à « entrer dedans » à la lecture des premières pages, ce n’était pas gagné non plus. Mais bon, quand on reçoit un pavé de 360 pages de la part d’un éditeur que l’on aime bien au sujet de l’histoire d’un pays (la Turquie) dont la traversée à vélo il y quelques années m’a laissé un excellent souvenir, la moindre des choses c’est bien d’insister un peu. Ce qui fut fait.
Et là, oui, une fois que l’on a passé ces fameuses premières pages où l’on ne comprend pas forcément qui parle de quoi, on est happé par le récit de cette bourgade, Aïvali, dont les vicissitudes de l’Histoire ont chahuté les populations grecques, comme une réponse aux déplacements de populations turques de Crète, le tout, on s’en doute, dans la violence et le drame.
Et c’est bien là que Soloúp (avouez que vous vous demandez comment j’ai trouvé l’accent aigu sur le « u »…) est très fort. En effet, lui le Grec dont l’histoire familiale est liée à ce récit par ses grand-mères, loin de rejeter la faute sur les « Turcs », n’omet pas de faire le parallèle entre cette fameuse « Grande Catastrophe » et l’expulsion également très violente des turcs de Crète vingt-cinq ans plus tôt.. En effet, il a compris que les peuples sont toujours les victimes et non les coupables des décisions de leurs dirigeants.
Au final, il nous offre une BD éclairante et pleine d’espoir. L’espoir que ces deux peuples qui se regardent en chien de faïence depuis chaque rive de la Mer Egée arrive enfin à assumer son histoire vis à vis de l’autre et construire un futur apaisé comme une certaine bourgade de pêcheurs il y a un peu plus de cent ans…
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