Je plaide coupable devant mes frères ô non, pas devant Dieu, c'est dépassé j'avoue que je me suis trompé, je m'accuse d'être un mauvais esprit doublé d'un arriéré mental puisque je ne comprends pas que le Pape ait pu dire que « rien ne vient diminuer l'élan vital que l'Église connaît maintenant » et que je continue à m'étonner de ce qui se passe dans l'Église actuelle.Que les autres ne s'étonnent pas m'étonne ; mais aussi mon propre étonnement m'étonne, et c'est pourquoi je m'en accuse, puisque j'aurais dû m'y habituer depuis dix ans que j'assiste à « l'élan vital » de l'Église ...Il y a dix ans on aurait pu s'étonner qu'un jour vous communierez dans la main, ou dans de paniers promenés par des jeunes filles en mini-jupes, ou simplement debout, dix ans après cela est devenu normal et banal ; ... sauf pour ceux qui s'étonnent qu'un Pape puisse tout permettre, tout accepter ...Il y a dix ans, on vous aurait pris pour un halluciné si vous aviez prétendu qu'on aurait des messes en jazz, accompagnées de beuglements, et d'autres messes où les fidèles seraient assis à des tables avec leur « président » qui leur offrirait une galette à partager ... Aujourd'hui qui s'en étonne ? Oh, quelques retardataires récalcitrants de mon espèce ...Il y a dix ans, on vous aurait pris pour un maniaque dangereux si vous aviez dit qu'un jour des évêques admettraient que l'on vidât les églises, que l'on retournât les autels et que des prêtres, abandonnant leur soutane, fussent désacralisés, en même temps que leurs messes, pour en faire un repas commémoratif.Qui aurait pu croire, il n'y a pas plus de dix ans, que les prêtres voudraient détruire leurs paroisses et que d'autres, comme le jésuite Antoine, voudraient changer nos cathédrales en salles de conférences ou en un nouveau genre de bordel où l'on s'embrasserait et l'on danserait comme à Strasbourg, à Nancy ou à Saint-Germain-des Prés de Paris ? ... Dans l'Église catholique ? Non et non ! Impossible ![...] Il y a dix ans L'Église était unie ; dix ans après, il n'y a pas de schisme, non, mais l'Église est coupée en deux ; et entre les deux un combat de vie et de mort, entre la vie de l'Église et sa mort.
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