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À toutes celles que tu es

Couverture du livre « À toutes celles que tu es » de Benedicte Rousset aux éditions Editions La Trace
Résumé:

Peu importe les risques encourus. Noémie a besoin d'argent et compte bien s'enrichir illégalement pour changer de vie avec Lili, sa fille, qu'elle élève seule avec l'aide de son père. Comment en est-elle arrivée là ?

Quand Helyette, son arrière-grand-mère, lui parle d'héritage, Noémie ... Voir plus

Peu importe les risques encourus. Noémie a besoin d'argent et compte bien s'enrichir illégalement pour changer de vie avec Lili, sa fille, qu'elle élève seule avec l'aide de son père. Comment en est-elle arrivée là ?

Quand Helyette, son arrière-grand-mère, lui parle d'héritage, Noémie fourre son aversion pour les personnes âgées au fond de son sac et lui rend visite, entrevoyant dans cette formidable opportunité un moyen d'accélérer son départ. Mais on ne se méfie jamais assez des intentions des gens, et plus encore de celles de sa famille. Helyette ne déroge pas à la règle. Quel est ce secret venu de New York au siècle dernier, qu'elle garde enfoui, si intact qu'il n'attend qu'une étincelle pour s'enflammer ?
Et si Noémie l'apprenait, comment vivrait-elle ?
Enfin en route vers la liberté, sa nouvelle collègue de travail vient déranger ses plans en la mettant face à son homosexualité et aux chaînes qui alourdissent et ligotent sa vie.
Des rencontres inattendues... qui vont pousser Noémie à se libérer, en affirmant ses plus profondes revendications.

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Avis (3)

  • Il m’attendait depuis longtemps, presque depuis sa sortie. Et puis les jours ont passé, les livres aussi, d’autres… Hier, je me suis enfin plongée dans le nouveau roman de Bénédicte Rousset "A toutes celles que tu es". J’avais eu le temps d’admirer sa couverture, l’ombre de la statue de la...
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    Il m’attendait depuis longtemps, presque depuis sa sortie. Et puis les jours ont passé, les livres aussi, d’autres… Hier, je me suis enfin plongée dans le nouveau roman de Bénédicte Rousset "A toutes celles que tu es". J’avais eu le temps d’admirer sa couverture, l’ombre de la statue de la Liberté sur fond rose et gris clair : magnifique.

    Magnifiques aussi sont l’histoire, l’écriture, la manière de raconter. Comme dans son précédent roman "Celles qui se taisent", l’auteur excelle dans l’art de parler des choses de la vie, même des plus difficiles, avec délicatesse et sensibilité. C’est ainsi que les pages défilent sans à-coups, au gré de mots choisis et de phrases simplement construites. La fluidité s’en ressent et le texte s’écoule comme l’eau d’une source tranquille. Nulle envie de poser l’ouvrage. Comme une pelote se déroule, une page se tourne, puis la suivante et encore une autre jusqu’à la fin, ce moment magique qui voit une "une oie des neiges [qui] déploie ses ailes."

    Dans ce nouvel opus, nous rencontrons Noémie, en prison, sa petite Lili prise en charge par son grand-père maternel. A sa sortie, Noémie n’hésite pas à compléter son maigre salaire de pompiste par des activités illicites mais rémunératrices. Quand Helyette, son arrière-grand-mère, lui parle d’héritage, il est évident que la jeune femme parvient à mettre de côté son aversion pour les personnes âgées – pour ne pas dire les vieux – et se rend à la maison de retraite. Le reste, vous le découvrirez, comme moi, au fil de la lecture. Bénédicte Rousset s’empare d’un fait divers tragique vieux de presque cent vingt ans pour raconter l’histoire d’une vie. Elle y glisse, par petites touches discrètes, des réflexions sur les travers de la société "Avoir prime sur Être. Pourquoi je me trouve plus importante dans un jeans neuf, griffé ? La société est ainsi faite : on mesure un homme à son savoir, puis il est jugé sur son Avoir." Elle aborde divers sujets, l’homosexualité, les relations familiales, sociales, la difficulté à se comprendre, avec une infinie douceur et beaucoup d’indulgence. Elle nous parle aussi du droit à l’erreur et de ce cheminement nécessaire pour trouver la sortie et prendre un autre chemin. Et si la couverture fait, naturellement référence à l'avenir de Noémie, elle est une belle illustration de sa manière de vivre et de son attachement à ce qu'il y a de plus précieux : la liberté.

    "A toutes celles que tu es", un nouvel ouvrage captivant, émouvant, remuant de Bénédicte Rousset. Le lire, c’est à la fois prendre du plaisir et s’interroger sur ses propres faiblesses.

    https://memo-emoi.fr

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  • Magnétique, maîtrisé à l’extrême, « À toutes celles que tu es » est une révélation.
    Vous savez, ce genre de roman qui octroie toutes les forces nécessaires pour affronter les vents mauvais et les turbulences sociétales.
    L’intimité d’un langage dont chaque mot renforce et excelle le plus...
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    Magnétique, maîtrisé à l’extrême, « À toutes celles que tu es » est une révélation.
    Vous savez, ce genre de roman qui octroie toutes les forces nécessaires pour affronter les vents mauvais et les turbulences sociétales.
    L’intimité d’un langage dont chaque mot renforce et excelle le plus personnage féminin qui soit. En l’occurrence ici, Noémie, la trentaine, mère solo d’une fillette de trois ans, Lili, dont le père est décédé avant la naissance sans qu’il sache pour Lili. Attention ! Dans ce livre pas de pathos, nous ne sommes pas du côté de la sensiblerie.
    « Après quatre-vingt-seize heures de garde à vue pour association de malfaiteurs, je ne cherche pas à nier ou à inventer des histoires qui ne tiendraient pas. Mieux, je décharge mon petit ami… Qu’est-ce qu’on peut être conne quand on est amoureuse. »
    Noémie va affronter ses propres démons. Vulnérable, oppressée, au passé lourd de torpeurs intestines, case prison, l’as de pique. Noémie est de cesse en défi. Elle contre l’adversité en plongeant un peu plus dans la délinquance. Même en prison, elle est de combines. Obtenir le plus d’argent possible. Mirages et mensonges, elle est sa propre proie. A contrario, de dualité vêtue, son enfant lui manque. La solitude d’une femme prise en tenailles , bandeau noir sur les yeux. Son père garde Lili. On aime cet homme figé dans ses inquiétudes . Pudique et maladroit, qui aime Noémie mais mal. Lili est son levier , son havre de quiétude. Elle lui insuffle la résistance face aux adversités et à la perte de confiance en Noémie. Il lui rend visite avec Lili en rythme pavlovien . Et ce durant deux ans, regards baissés, l’amour paternel froissé comme du papier cadeau. Il ne peut briser les coquilles pour deux. Noémie est plurielle, symbole de tout et son contraire. Elle s’épanche sur son passé, son enfance.
    « Adolescente, j’étais dure. Je ne crois qu’au fond papa me craint. Il ne m’affrontera pas… Un enfant ne nous est donné que pour engendrer notre propre solitude. »
    Manichéenne, blessée dans sa chair, Noémie, l’écorchée vive, l’halo sociétal des dérives à feu et à sang. Un roseau qui tremble et qui cherche un appui pour se maintenir sur la rive. Les courants sont forts, le vent mauvais. Noémie revoit sa mère décédée en pensée. Le deuil est un fleuve et Noémie ne sait pas nager. Elle entend l’écho des souvenirs. Les images d’une enfance comble de conseils par sa mère. Le silence seul connaît les réponses.
    « Fais attention à ce que tu tolères. Tu enseignes aux gens comment te traiter. »
    Noémie est dans le délitement insidieux des faux-semblants. Son frère mature, compatissant et apeuré pour elle, lui inculque la vertueuse issue. Elle n’est pas prête, pas encore.
    Écoutons encore Bénédicte Rousset. Noémie s’habille en prison de tendresse et l’homosexualité sera sa consécration. Comprendre enfin les maillages de son corps et de ses sens. Noémie surpasse les mécanismes implacables qui accablent sa chair. La sortie à l’air libre est encore d’épreuves. Harcèlements, agressions, elle reçoit en bagage la contre-façon d’un monde qui profite de la fragilité d’une femme-barreau. Elle est celles. Combien de chevelures diverses en chute libre ? Combien de Noémie en chacune ? Ne craignez pas cette histoire bouleversante, criante d’authenticité. Bercée de compassion par Bénédicte Rousset qui, intuitive déplace les pions. Ici, vous avez des notes chères à Amélie Poulain. Sachez que : Doucement son arrière grand-mère conte en plein midi des repentances le tumulte de l’Hudson. Le General Stocum en flammes. Le drame prévisible, les bouées floutées, tueuses d’avant-garde. Les portes s’ouvrent, une à une, une promesse d’un héritage pour Noémie. Beaucoup d’argent ? Cherchez et vous trouverez. Quelle est la quête ? Quel est le but ?
    Magistral, ce roman de noir et de blanc se déguste comme du lait gorgé de miel.
    « Un crayon cassé peut toujours colorier. »
    « Ici, commence la mer. »
    « Je suis libre. »
    Salvateur, un livre Mage. Publié par les majeures éditions La Trace.

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  • Apprivoiser ses ombres pour laisser entrer la lumière.
    Lire un livre de Bénédicte Rousset, c’est comme entendre la chanson de Michel Fugain : C’est un beau roman, une belle histoire ; le lecteur est totalement et immédiatement emporté pour ne pas dire envoûté.
    Noémie sort de prison. Elle a été...
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    Apprivoiser ses ombres pour laisser entrer la lumière.
    Lire un livre de Bénédicte Rousset, c’est comme entendre la chanson de Michel Fugain : C’est un beau roman, une belle histoire ; le lecteur est totalement et immédiatement emporté pour ne pas dire envoûté.
    Noémie sort de prison. Elle a été condamnée à deux ans de détention, son petit ami la faisait vivre dans un confort matériel qu’il entretenait grâce à divers trafic dont le blanchiment d’argent. Elle était sous sa coupe.
    « Sur le coup, la sortie de prison, c’est le passage de l’ombre à la lumière. Et puis, l’ombre qu’on croyait avoir arrachée de nos basques devant le portail en fer, se recoud d’elle-même et réinvestit sa place. »
    Lorsqu’elle a été condamnée, sa petite fille Lili a été prise en charge par le père de Noémie. Cet homme dépassait par ce qu’est devenue sa fille, n’a pas les mots, le peu qu’il dit est souvent maladroit et la cabre.
    Mais ce père a les gestes, il n’a pas d’argent alors il a vendu sa voiture pour que sa fille ait un avocat digne de la défendre et non un commis d’office. Il s’occupe de sa petite-fille comme d’un trésor. Il est présent, attentionné, affectueux, Lili adore son grand-père.
    Le père de Lili est décédé dans un accident de voiture alors que Noémie ne savait même pas être enceinte.
    Son père a été là pour elle, mais Noémie est impétueuse et veut de l’argent à tout prix.
    A sa sortie de prison, son père lui a trouvé un emploi, dans une station-service. Mais elle est en butte aux gestes indélicats du patron et des clients, le tout pour un salaire de misère.
    En prison, Dany était sa codétenue. Lorsque celle-ci sort à son tour, elle lui propose un trafic de faux médicaments, qui rapporte beaucoup avec des risques mesurés si elles savent être discrètes.
    A la station-service une nouvelle collègue va arriver Lee-Ann.
    Dans ce monde reconstitué, Noémie essaie d’être une bonne maman, toujours aidée de son père.
    Bénédicte Rousset a croqué un merveilleux portrait de petite fille, Lili a une belle personnalité et sait parfaitement tirer des enseignements de son grand-père et de sa mère. Petite fille tout en équilibre et en affection.
    Au milieu de cette nouvelle vie, Noémie va avoir des nouvelles de son aïeule Hélyette, elle ne l’a pas vue depuis quelques années et hésite à aller la voir dans cette maison pour vieux.
    Noémie aime l’argent et déteste les vieux.
    Son père lui dit qu’ Helyette a une histoire à lui raconter et qu’il y a un gros héritage à la clef.
    Alors elle fait fi de sa haine des vieux et rend visite à celle-ci.
    Mais l’aïeule va faire durer l’histoire…
    Helyette détient une photo d’une petite fille qui est le sosie de sa Lili.
    Alors quels sont les secrets de famille ?
    Nous avons une mémoire ancestrale, et portons inconsciemment le fardeau de nos ancêtres et nous avons une loyauté familiale intrinsèque.
    Cette ancêtre va lui apprendre en priorité la patience et la transmission.
    Chaque morceau de l’histoire dévoilée, doit être transmise à Lili quasiment mot à mot. Cela devient l’histoire du soir.
    Elle va aussi lui donner un unique et percutant conseil : « Aime-toi : c’est le seul moyen d’aimer les autres. »
    Le temps presse et l’impétueuse doit apprendre la patience, elle, qui en regardant dans le rétroviseur de sa jeune vie ne se définit que comme une fille à moitié.
    C’est comme un électrochoc, elle va prendre conscience qu’elle peut être quelqu’un d’entier. Pour cela, il y a des choix à faire, des engagements à tenir et des priorités à établir.
    Le chemin de la résilience est devant elle, comme le roseau elle peut plier mais ne doit pas rompre. Elle doit adopter une posture qui lui permette de se dépasser et se régénérer, régler ses comptes sans se désagréger.
    L’auteur adosse ce parcours à une catastrophe survenue en 1904 à New-York, et c’est passionnant.
    Elle sait tisser sa toile et maintenir le suspense jusqu’au bout sans temps mort.
    Une histoire qui a du souffle et de beaux portraits, c’est tout un art que maîtrise parfaitement Bénédicte, la densité n’empêche pas un bel équilibre dans l’écriture qui sait être douce et forte dans un même mouvement.
    Un roman qui montre parfaitement que l’on peut écrire des histoires passionnantes et envoûtantes sans nous faire entrer dans le monde des Bisounours.
    Le titre est une invitation, comme un toast porté à la vie.
    Personnellement, j’aimerais beaucoup avoir des nouvelles de Noémie et Lili.
    Il y a matière à une suite.
    « C’est un beau roman, une belle histoire, un cadeau de la providence… »
    N’hésitez pas, foncez !
    ©Chantal Lafon
    https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2022/05/13/a-toutes-celles-que-tu-es/

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