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Stoney Calhoun continue de couler des jours heureux dans sa petite cabane du Maine, à cogérer la boutique d’article de pêche avec Kate et à servir de guide à l’occasion pour les amateurs de pêche à la mouche en visite dans le coin. L’homme en costume, seul à connaitre son passé (il est amnésique depuis des années et ne veut rien savoir de sa vie d’avant), lui rends une fois de plus visite. Mais cette fois, ce n’est pas pour vérifier la persistance de son amnésie, mais pour lui met la pression afin de se fasse engager comme guide intérimaire dans un Lodge du Nord du Maine. Il devra déterminer comment et pourquoi un agent gouvernemental y a trouvé la mort. Calhoun est bien obligé d’accepter cette mission, qui va l’éloigner de Kate et de son quotidien, et dont il se serait bien passé.
Troisième et dernière aventure de Stanley Calhoun, « Dark Tiger » est paru peu après la mort brutale de son auteur. Une fois le roman refermé, on se dit que les aventures de ce héros récurent étaient probablement censées continuer car le mystère n’est pas levée sur cette mystérieuse amnésie et la précédente vie de Stonley. Ce mystère ne sera jamais levé, il faut faire avec même si c’est un peu frustrant. L’intrigue de « Dark Tiger » (ce titre étrange est en réalité le nom d’une mouche confectionné pour la pêche) est à l’image de celle de « Dérive Sanglante » et « Casco Bay » : lente, assez peu violente (encore que morts s’accumulent vite) sans artifices superflus, menée clairement et intelligemment jusqu’à son terme. Le livre se lit pourtant assez vite, car on est comme bercé par l’ambiance feutrée du Maine, de ses lacs et de ses forêts, et de la vie qui s’écoule lentement au bord de l’eau. Grand amateur de pêche à la mouche, William G Tapply aura au fil des trois romans placé son héros au cœur de cette activité et nous en aura expliqué longuement le charme et la complexité. Je ne dis pas que j’ai tout retenu ni que j’ai désormais envie de pêcher mais malgré tout, la vie tranquille et bucolique de Calhoun, focalisée due l’essentiel, résonne un peu comme le négatif de nos vies à nous, toujours à courir derrière le superflu. C’est sans doute pourquoi il a été si agréable de lire cette petite saga. L’intrigue ici nous emmène au nord, près de la frontière canadienne, dans un complexe de luxe pour amateur de pêche fortuné. Depuis « Twin Peaks », on sait que la frontière canadienne est l’endroit de toutes les turpitudes ! Il est question ici d’un agent gouvernemental (FBI ? CIA ? Rien n’est précisé) assassiné de façon étrange alors qu’il était en infiltration dans le Lodge en tant que client. Calhoun prend donc la suite, sous une autre couverture, avec pour mission de découvrir qui et pourquoi. La réponse à ces deux questions a son intérêt, l’enquête est facile à suivre, effectivement dangereuse, et Calhoun avance prudemment avec se méthode habituelle : se lier rapidement avec tout le monde et soutirer des informations disparates au fil des conversations anodines, pour les assembler ensuite. On ne soulignera jamais assez l’importance de son chien Ralph, un gros pépère débonnaire qui aide beaucoup Calhoun à lier d’amitié rapidement avec tout le monde. Ici, son chien lui sauvera littéralement la vie grâce à un lapin, je n’en dis pas plus ! « Dark Tiger » est un bon roman pour clôturer prématurément cette petite saga du Maine, aussi dépaysante qu’agréable. Adieu Stonley, on ne saura jamais qui tu étais avant mais comme tu avais l’air de t’en moquer un peu, on va faire comme toi…
La vie s’écoule tranquillement pour Stoney Calhoun, qui passe son temps entre sa cabane en lisière de l’eau et le magasin d’articles de pêche de sa chérie Kate. Il n’a pas besoin de grand-chose pour être heureux : son chien, son travail, la pêche et Kate. Un jour qu’il emmène un professeur d’université à la pêche en mer dans Casco Bay, ils tombent tous les deux sur un cadavre carbonisé sur Quarantine Island : mauvaise prise. Le shérif voudrait bien que Calhoun l’assiste dans cette enquête qui commence mais il refuse, trop attaché à sa tranquillité. Stoney est néanmoins obligé de faire marche arrière lorsque le cadavre du professeur d’université est retrouvé sous le porche de sa propre cabane, gisant dans une mare de sang.
Pour mon deuxième volet des aventures de Staney Calhoun, après « Dérive sanglante », c’est avec un vrai plaisir que je retrouve cet homme des bois, rendu amnésique à 30 ans après un « coup de foudre » (littéralement), qui ne sait rien de sa vie d’avant et qui ne veut surtout rien en savoir. Il préfère la vie bucolique qu’il a aujourd’hui, à vendre des articles de pêche, à côtoyer la belle Kate et à emmener des touristes taquiner le poisson dans les meilleurs recoins du Maine. C’est à son corps défendant qu’il se retrouve mêlé à une enquête policière. J’ai pris un plaisir évident à lire cette histoire et comme pour « Dérive sanglante », je crois que c’est la simplicité qui me plaît dans cette série de romans de William G Tapply. L’intrigue est simple, sans fioriture et sans outrance ni complaisance Il y a beau y avoir des rebondissements, ils arrivent naturellement. Malgré tout, difficile de deviner comment cela va se terminer avant la lecture du dernier chapitre. Tout est crédible, chez Tapply on ne tue pas pour des raisons extravagantes ou ésotériques, tout est ici parfaitement compréhensible, encore plus que dans « Dérive Sanglante ». Tapply avait le sens du récit, il avait aussi un style simple, direct, facile et agréable à lire. Les phrases sont courtes, les chapitres bien équilibrés, ça coule tout seul et on arrive au bout des 18 chapitres avec une facilité presque déconcertante. Et puis il y a le contexte bucolique du Maine et le personnage ultra attachant de Calhoun. Heureux de la vie qu’il a, l’amour de Kate (même si les choses se compliquent avec l’arrivée d’une jolie médecin légiste), la compagnie débonnaire de son chien Ralph, son amour de la musique classique et de la pêche à la mouche et surtout son refus de voir, de ressentir et de se mêler des affaires du reste du monde. Il y a chez ce personnage quelque chose qui résonne en nous, ce côté recentré sur soi-même loin des tumultes d’un monde moderne toujours plus anxiogène et complexe. On l’envie, Stoney Calhoun, on comprend qu’il n’ait nulle envie de savoir qui il était avant son accident, nulle envie de découvrir qu’il était quelqu’un de tellement différent de ce qu’il est aujourd’hui . Il me reste un roman à dénicher concernant Stoney Calhoun mais je sais déjà que je ne saurais jamais (et lui non plus, du coup) qui il était avant. William G Tapply est décédé après l’écriture du troisième opus en laissant son œuvre inachevée. Mais que cela ne vous empêche pas de vous aventurer dans « Casco Bay », ce petit bout de Maine maritime où l’on pêche parfois autre chose que des beaux poissons.
Stoney Calhoun ne se rappelle rien de sa vie d’avant l’hôpital, tout ce qu’il sait c’est qu’il a été blessé au point de perdre la mémoire et que, depuis, tous les mois, une somme d’argent tombe automatiquement sur son compte bancaire. En réalité, ça lui va bien, il a acheté un bout de terrain et une maison défraichie dans le Maine et il mène là une vie tranquille avec son chien Ralph. Pour s’occuper, il pêche, il lit les grands auteurs américains et il travaille dans le magasin d’article de pêche de Kate, dont il est très amoureux. Parfois, il lui arrive de servir de guide à des touristes venus taquiner le poisson, mais ce jour là, lorsque se présente un type apparemment fortuné, il n’a pas envie de bouger, il botte en touche… Alors il demande à son jeune collègue Lyle de se charger de ce touriste à sa place. Lyle accepte, pensant se faire un peu d’argent. Plus personne ne le reverra vivant…
Premier volume d’une trilogie interrompue par le décès de son auteur, « Dérive Sanglante » est un petit roman noir qui ne paye pas de mine, comme ça, de prime abord. Sa couverture, son titre français passe-partout (pourquoi traduire des titres anglo saxons si c’est pour choisir ce genre de lieux commun ? il aurait mieux valu laisser son titre original « Bitch Creek », puisque le jeu de mot est intraduisible ) et même sa quatrième de couverture ne font pas très envie. Si je n’avais pas glané ce conseil lecture dans une émission de radio, comme ç, sur un coin de table, je ne serais sans doute pas allé vers lui. Et c’est dommage car dés les premières pages, on est immédiatement sous le charme de ce roman très bien écrit. Déjà, les personnages sont immédiatement attachants, et Stoney Calhoun en premier lieu. De par certains de ses réflexes, on s’imagine qu’il a été dans sa première vie militaire ou flic. On n’en sait rien, lui non plus mais en réalité, cela importe peu. Car il a choisi de vivre dans une petit cabane en pleine nature, parce qu’il aime pêcher, boire des bières, faire le joli cœur avec sa patronne et s’occuper de son chien. Il n’est pas obsédé par sa vie d’avant, il regarde le présent et envisage juste un peu le futur, à court terme. Si il entre la tête la première dans cette aventure, c’est que c’est son jeune ami qui a disparu, et qu’il lui a demandé de prendre sa place pour guider ce type qu’il « ne sentait pas », il est donc triste, et il se sent responsable. Il mène sa petite enquête, main dans la main avec le shérif (on n’a pas à faire à un franc-tireur), jusqu’à un dénouement brutal qui aura la mérite de demeurer une surprise pour le lecteur, jusqu’au bout. Le Maine, cet état du Nord-est des Etats-Unis maintes fois mis en scène par Stephen King, est ici un personnage à part entière, sauvage, avec les étendues forestières parfois encore presque inviolées par l’homme, ou les toutes petites villes typiques se succèdent le long d’une longue route nationale. Plus on tourne les pages, plus on sent l’humus, la chlorophylle, la tourbe, c’est très agréable. L’intrigue menée graduellement jusqu’au final inattendu, est lisible et parfaitement tenue. On ne se perd jamais entre les personnages, et on se laisse surprendre par une fin que l’on a pas vu venir, qui met en scène l’Histoire du Maine et l’Histoire avec un grand H. Crédible, facile et agréable à lire avec des chapitres bien équilibré, pas trop long, sans cliffhangers inutiles, « Dérive Sanglante » mérite qu’on passe outre son titre sans intérêt et sa couverture minimaliste. Et très vite, on se dit qu’on va devoir lire la suite de cette trilogie, pour retrouver Calhoun, son passé mystérieux, sa cabane au fond des bois et son facétieux chien Ralph.
[ Maine in black 3 ]
Fin des ballades dans le Maine avec ce troisième tome des enquêtes de Stoney Calhoum ; troisième tome qui est selon moi le meilleur.
Notre guide de pêche va devoir contre son gré s’éloigner de la boutique qu’il gère avec la femme qu’il aime, Kate et de sa cabane isolée dans les bois. Accompagné de son fidèle épagneul breton, Ralph, il se fait engager dans un lodge de standing dans le nord de l’Etat comme guide afin d’enquêter sur le meurtre d'un agent gouvernemental.
On retrouve tout ce qui fait le sel de cette série : la proximité avec la nature sauvage du Maine, un héros inoubliable et une enquête bien ficelée.
On déambule entre forêts et rivières. On goûte au silence et aux joies de la pêche, on se surprend à imaginer les ronds des poissons dans les lacs. A tout moment un lièvre peut détaler où une biche apparaitre dans votre champ de vision.
Bien sûr, un ou deux cadavres vont venir se mêler au tableau mais ici pas d’effusion d’hémoglobine ni de fusillades trop bruyantes. L’impression de calme demeure quoiqu’il se passe.
Et puis il y a Stoney…..Homme sans passé, contemplatif, taiseux, bourru au cœur tendre. Ce personnage singulier est terriblement attachant. Si ce n’était pas déjà le cas avec les précédents tomes, là vous aller tomber en amour pour cet héros intègre et fidèle.
C’est avec un petit pincement au cœur que j’ai refermé Dark Tiger. J’ai eu beau freiner au maximum, il fallait bien un jour terminer cette série qui restera inachevée, Tapply ayant eu la mauvaise idée de mourir sans avoir eu le temps de clore cette histoire. Nous ne serons jamais quel était vraiment le passé de Stoney ni qui est ce mystérieux Homme au Costume. J’envie déjà ceux qui ne se sont pas encore aventuré dans cette trilogie au charme simple mais addictive à souhait.
Traduit par François Happe
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