"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'hôpital, une confortable somme d'argent en poche, il a refait sa vie dans le Maine et coule des jours paisibles entre la boutique de pêche où il travaille et sa cabane enfouie au coeur des bois. Jusqu'à ce que son meilleur ami disparaisse. Calhoun se lance alors sur sa piste et accumule les révélations macabres.
Au fur et à mesure, il se découvre d'inattendus talents d'enquêteur qui vont l'obliger à affronter les fantômes de son passé. Cette première aventure de Stoney Calhoun nous promène à travers les paysages idylliques et chargés d'histoire du Maine avant un final aussi violent qu'inattendu.
Stoney Calhoun ne se rappelle rien de sa vie d’avant l’hôpital, tout ce qu’il sait c’est qu’il a été blessé au point de perdre la mémoire et que, depuis, tous les mois, une somme d’argent tombe automatiquement sur son compte bancaire. En réalité, ça lui va bien, il a acheté un bout de terrain et une maison défraichie dans le Maine et il mène là une vie tranquille avec son chien Ralph. Pour s’occuper, il pêche, il lit les grands auteurs américains et il travaille dans le magasin d’article de pêche de Kate, dont il est très amoureux. Parfois, il lui arrive de servir de guide à des touristes venus taquiner le poisson, mais ce jour là, lorsque se présente un type apparemment fortuné, il n’a pas envie de bouger, il botte en touche… Alors il demande à son jeune collègue Lyle de se charger de ce touriste à sa place. Lyle accepte, pensant se faire un peu d’argent. Plus personne ne le reverra vivant…
Premier volume d’une trilogie interrompue par le décès de son auteur, « Dérive Sanglante » est un petit roman noir qui ne paye pas de mine, comme ça, de prime abord. Sa couverture, son titre français passe-partout (pourquoi traduire des titres anglo saxons si c’est pour choisir ce genre de lieux commun ? il aurait mieux valu laisser son titre original « Bitch Creek », puisque le jeu de mot est intraduisible ) et même sa quatrième de couverture ne font pas très envie. Si je n’avais pas glané ce conseil lecture dans une émission de radio, comme ç, sur un coin de table, je ne serais sans doute pas allé vers lui. Et c’est dommage car dés les premières pages, on est immédiatement sous le charme de ce roman très bien écrit. Déjà, les personnages sont immédiatement attachants, et Stoney Calhoun en premier lieu. De par certains de ses réflexes, on s’imagine qu’il a été dans sa première vie militaire ou flic. On n’en sait rien, lui non plus mais en réalité, cela importe peu. Car il a choisi de vivre dans une petit cabane en pleine nature, parce qu’il aime pêcher, boire des bières, faire le joli cœur avec sa patronne et s’occuper de son chien. Il n’est pas obsédé par sa vie d’avant, il regarde le présent et envisage juste un peu le futur, à court terme. Si il entre la tête la première dans cette aventure, c’est que c’est son jeune ami qui a disparu, et qu’il lui a demandé de prendre sa place pour guider ce type qu’il « ne sentait pas », il est donc triste, et il se sent responsable. Il mène sa petite enquête, main dans la main avec le shérif (on n’a pas à faire à un franc-tireur), jusqu’à un dénouement brutal qui aura la mérite de demeurer une surprise pour le lecteur, jusqu’au bout. Le Maine, cet état du Nord-est des Etats-Unis maintes fois mis en scène par Stephen King, est ici un personnage à part entière, sauvage, avec les étendues forestières parfois encore presque inviolées par l’homme, ou les toutes petites villes typiques se succèdent le long d’une longue route nationale. Plus on tourne les pages, plus on sent l’humus, la chlorophylle, la tourbe, c’est très agréable. L’intrigue menée graduellement jusqu’au final inattendu, est lisible et parfaitement tenue. On ne se perd jamais entre les personnages, et on se laisse surprendre par une fin que l’on a pas vu venir, qui met en scène l’Histoire du Maine et l’Histoire avec un grand H. Crédible, facile et agréable à lire avec des chapitres bien équilibré, pas trop long, sans cliffhangers inutiles, « Dérive Sanglante » mérite qu’on passe outre son titre sans intérêt et sa couverture minimaliste. Et très vite, on se dit qu’on va devoir lire la suite de cette trilogie, pour retrouver Calhoun, son passé mystérieux, sa cabane au fond des bois et son facétieux chien Ralph.
[ Maine in black ]
Premier tome de la trilogie de William G.Tapply dans lequel on fait la connaissance de Stoney Calhoun, un héros improbable, un homme sans passé. Lors d’un accident de montagne, la foudre a effacé la mémoire de Stoney et, comme beaucoup aimeraient le faire sans doute, il a eu la chance de se réinventer complètement. Ce n'est pas une tâche facile mais il s’est laissé porter par ses intuitions, par la conviction qu’il devait s’installer dans le Maine. Il est devenu guide de pêche et apprécie sa nouvelle vie proche de la nature, une vie très contemplative. Une cabane, un chien, un job qu’il adore et une histoire d’amour. Que demander de plus ?
Tout vacille quand son ami, guide de pêche lui aussi, est assassiné. Stoney commence alors à enquêter. En partant à la découverte du meurtrier, il va se découvrir lui-même.
Une histoire parfaitement conçue avec un personnage principal inclassable mais extrêmement sympathique, des seconds rôles tout aussi attachants, de superbes descriptions de la nature et un scénario ingénieux qui déploie simultanément des couches d’intrigues policières et des strates de la personnalité de Stoney.
Le nature writing rencontre le polar, et on l’on est tiraillé entre le calme des paysages du Maine et la tension de l’enquête policière. Totalement happée par l’intrigue, curieuse d’en découvrir plus sur Stoney, j’ai enchainé les pages les unes après les autres. Le temps s’est arrêté tant que je n’ai pas eu terminé le livre et depuis ma vie est un enfer, luttant constamment contre l’envie de courir acheter le deuxième opus. Du pur, du très bon Gallmeister.
Polar très sympathique sans pour autant nous tenir en haleine. Ce livre se lit comme un bon roman mais pas comme une enquête policière car le suspens n’est pas réellement au rendez-vous.
Des questions restent sans réponse et nous restons sur notre faim quant au passé du personnage principal.
Un moment de lecture loin d’être désagréable mais qui ne laissera pas un souvenir impérissable.
Je suis remontée à la source de Stoney Calhoun. Le premier sera le dernier puisque William Tapply est parti au paradis des pêcheurs.
Ce premier livre ne dépare pas des deux autres. J’y ai retrouvé sa belle écriture, de la poésie, des descriptions somptueuses.
Ne vous pressez pas, nous ne sommes pas dans la cohue de la Pomme, mais dans le Maine, pays de la pêche, de la nature grandiose, mais pas genre Grand Canyon, non, mais grandiose tout de même. Cette Amérique-là me plait. « Les routes poussiéreuses, flanquées de murets, le sol sablonneux, les champs brûlés avant les semis, les ruines d’anciennes fermes au bout de chemins à présent envahis par un fouillis de genièvre et de peupliers et de vieux pommiers noueux, le bruissement d’une perdrix qui s’envole, la queue blanche, soudain entr’aperçue, d’un cerf, les érables aux troncs desquels on fiche un robinet pour en extraire la sève, le toit en aluminium d’une grange, lesté de vieux pneus de tracteurs en cas de tornade, les vaches Holstein et Jersey broutant dans les pâturages rocailleux, les grosses caravanes auxquelles il pousse des antennes de vingt pieds de haut, les verges d’or qui fleurissent entre les carcasses rouillées d’automobiles mortes, les poules qui picorent le gravier devant les portes, les blizzards et les orages… »
L’intrigue policière, et oui tout de même, il s’agit bel et bien d’un polar, avance lentement mais sûrement genre notre Maigret national et j’aime ça.
Si, en plus, vous lisez ce bouquin au coin du feu avec une petite musique de fond, vous touchez au bonheur.
Stoney Calhoun a suivi son créateur et parions qu’il y a de la pêche dans l’air.
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