"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
La vie d'Ava est confortable un mari, des jumeaux tout coule tranquillement jusqu'au tragique accident qui va faire tout basculer.
Je n'ai d'abord pas compris que ce roman soit classé en thriller. Oui il se passe beaucoup de choses mais pas le suspens que je pouvais en attendre.
J'ai trouvé le début un peu lourd, on a l'impression que le destin s'acharne sur Ava un peu pour rien vu que ce supplément n'est pas vraiment repris dans la suite de l'histoire. C'est en plus un rebondissement très classique et très souvent croisé dans mes lectures.
Je me suis malgré tout attachée à Ava, et avait vraiment envie qu'elle s'en sorte. Pour finir c'est une histoire difficile avec de multiples rebondissements qui font découvrir des univers variés. On y voit l'amour inconditionnel d'une mère porté à l'extrème.
Pas sure que cette histoire me reste longtemps en mémoire mais j'ai malgré tout passé un bon moment de lecture.
Un roman captivant plein de suspense, un mélange de fictif et de réel avec des personnages très bien travaillé. On plonge dans une période historique dans un pays traumatisé par un tueur en série. Un récit sombre, malsain, terrifiant mais aussi bouleversant.
L’histoire débute en 1931. Un village du nord, les corons en décors, une école, des enfants, un maître, banal en soi jusqu’à l’arrivée d’un nouvel élève, Radek. Son arrivée va bousculer les cartes et les ordres déjà établis. Radek vient de Pologne avec sa mère et son jeune frère et ne comprend ni ne parle le français. Pierre sera désigné comme son tuteur.
Des amitiés vont naitre et une petite bande, dite «la bande à Bouboule », composée de quatre garçons et une fille va se former. La vie s’organise doucement dans l’insouciance de la jeunesse et les années passent.
Malgré la quiétude de la vie, les nouvelles qui arrivent sont mauvaises, la guerre éclate et l’occupation Allemande gagne du terrain dans le nord du pays particulièrement touché. Deux possibilités s’offrent aux jeunes gens, rester sous les bombardements ou partir et gagner la zone libre. Le choix se porte sur la deuxième solution et le club des cinq décide de partir vers le sud. Une tante pourra les accueillir dans le Vercors. Ils laissent derrière eux leur famille, leurs souvenirs et leur enfance. L’exode vers la zone libre s’organise et gagner la zone libre devient leur seul objectif.
Gontran dit « Bouboule », Radek, Auguste, Pierre et Eugénie vont alors sillonner les routes et vivre au gré des évènements. L’amitié entre eux, indéfectible, a dépassé la cour d’école, d’enfants, ils sont devenus des adolescents et vont bientôt devenir des adultes.
Ils partent vers l’inconnu, ne savent pas de quoi sera fait demain, mais pour eux tout est possible. Le Vercors, berceau de la résistance les attend, et dès 1940, les habitants montrent des signes de désobéissance. L’époque est cruelle, tragique, comme peut l’être une guerre, avec son lot de peurs, courages, loyautés, trahisons, bravoures ou actes manqués.
Au gré de leur cheminement, les caractères de chacun vont se faire jour, les vrais visages vont se dévoiler pour le meilleur ou pour le pire.
Ce roman est une véritable galerie de personnages qui font naître la compassion. Seul le personnage d’Eugénie me trouble, me laisse un sentiment dérangeant, déstabilisant que je n’aime pas.
Au quotidien, la vie se charge de nous dire qui nous sommes. Seuls les évènements inattendus et inhabituels que nous vivons nous permettent de découvrir qui nous sommes vraiment. Les situations extrêmes nous révèlent.
« Un homme courageux vous tue avec une épée, un lâche avec un baiser » a cité Bob Dylan.
Il reste que chacun fait ce qu’il peut.
Pour aveu, Wendall Utroi était jusque-là inconnu pour moi. Cette lecture a donc été une première et s’est révélée être une très belle découverte. Le rappel du poème « Liberté » de Paul Eluard n’est pas vain, ni neutre, il nous rappelle combien celle-ci est fragile. La mise en page des valeurs humaines, de la complexité de l’évaluation des différents évènements, de la psychologie des personnages, font de ce roman un formidable kaléidoscope.
Finalement, le courage pour les uns est peut-être la lâcheté pour les autres.
Ce nouveau roman de Wendall Utroi s’est fait attendre. Après l’avoir découvert avec le génial « Le paradis des vauriens », je me faisais une joie de repartir à ses côtés.
Il nous entraine cette fois-ci dans les années 30 où le récit est découpé en deux parties. On découvre tout d’abord un à un les personnages qui se sont rencontrés dans leur enfance. L’atmosphère de l’école et les péripéties liées à cette époque nous présentent la création de cette bande de copains. Durant cette première moitié du livre, il est surtout question d’amitié et de tout ce qui en découle. J’ai ressenti une forme de nostalgie devant ces gamins attachants et la magie de leur innocence.
Ensuite, l’auteur les lance dans une aventure moins insouciante. Ils sont confrontés à la guerre et à ses conséquences. Il met alors à l’épreuve leurs convictions mais aussi leur fraternité. Se pose alors la question « Qu’est-ce que j’aurais fait à leur place ? ». En suivant le personnage principal à la première personne, on se rend compte que la réponse n’est pas évidente, surtout lorsque l’on est acculé. Les réactions de chacun peuvent être complètement différentes. Face à une menace irréversible, la limite entre le courage et la lâcheté est souvent plus ténue que prévu.
C’est un roman déstabilisant parce qu’il ne cesse de nous surprendre avec le comportement des acteurs. Il nous dépeint d’abord un tableau idyllique de l’amitié pour ensuite le faire exploser à la dure réalité. La vie est pleine d’infortunes et on ne peut présumer de la conduite des autres.
Wendall Utroi est un écrivain qui mérite vraiment que vous le découvriez. Je trouve qu’il n’est pas assez reconnu malgré son talent indéniable. « Le courage des lâches » sera pour vous une bonne opportunité de remédier à cette anomalie !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/05/30/940-wendall-utroi-le-courage-des-laches/
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