"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Keyla est une jeune gitane au tempérament bien trempé, Hugo une tête brulée que rien n'arrête. Ils vivent le parfait amour au paradis des vauriens, un terrain vague où ils font les quatre cents coups. Jusqu'au jour ou un événement dramatique vient les séparer, peut-être à jamais. Un thriller vertigineux.
Tu n'entres pas dans un conte de fées.
C'est une chose acquise.
Ici, c'est un terrain vague. De vagues âmes. Des terres amères. Le paradis des vauriens.
Ici tu entres sur la pointe des pieds.
D'abord tu aperçois Hugo, fils d'une prostituée, sans père, sans repère.
Jusqu'à Kalya.
C'est elle que tu vois ensuite. Jolie garçonne réussie, tsigane qui ne manque pas de souffle, ni d'imagination. Aux plaies démesurées.
Ils s'aiment enfants.
Se défient.
Se font peur.
Se sentent vivre.
Tellement fort.
Et puis.
Et puis je ne peux pas te raconter la suite.
La suite a les relents de la violence qu'on ne décide plus. Elle a pris tout l'espace, dedans, dehors.
Comment, c'est en suivant Hugo que tu le comprendras...
De l'enfance à la maturité, voici une exploration des émotions humaines bien loin du tropisme manichéen ! Pour le pire et le meilleur. Parfois, c'est même le meilleur qui vous fait commettre le pire...
Une histoire de grand amour, une violente histoire de grand amour.
Mais si les grandes amoures naissaient des grandes douleurs...
Un roman noir sous la forme d'une saga à caractère autant sociale qu'environnementale. Une double temporalité qui débute dans les années trente et se poursuit dans les années soixante. Deux enfants aux destins modelés par la violence, les abus et les drames de la vie , pourtant l'auteur ne sombre pas dans ces thématiques au combien douloureuses, il sait aussi éclairer ses lignes d'espoir, d'amour et de résilience. Un livre qui s'imprime dans notre cœur aussi sûrement que ses personnages. Celui de la jeune Kalya, petite gitane de quatorze ans recueillie par un ferrailleur et celui de Sans-Nom, un jeune gringalet de douze ans. Entre eux une histoire à la vie à la mort, un terrain vague pour s'échapper, se rencontrer et la lecture pour Hugo comme une bouée de sauvetage. La vie ne sera pas tendre avec ces deux là, alors même si je ne peux adhérer à certains de leurs actes, je peux les comprendre. Tout le monde n'a pas une bonne fée penchée sur son berceau et lorsque l'on naît fils de prostituée, tout semble encore plus dur. Les personnages sont attachants, superbement construits, oscillant entre force brute et vulnérabilité, ils nous emportent dans leur trace et on ne peut que souhaiter qu'ils trouvent enfin un peu du bonheur auquel chaque être humain a droit. C'est sombre et lumineux à la fois, douloureux et doux de quoi vous faire chavirer et quand on tourne la dernière page, on sait déjà que cette histoire va continuer vous poursuivre. Non seulement c'est bien écrit mais l'auteur excelle dans l'art de raconter, de dérouler la bobine, je n'en dévoilerai pas plus, plongez vous dans Le paradis des vauriens vous ne le regretterez pas pour moi c'est un coup de cœur. Bonne lecture.
Wendall Utroi est la preuve manifeste de l’efficacité des blogs et des réseaux sociaux dans la promotion de la littérature. Si je n’avais pas croisé cet auteur dans des publications élogieuses ou des interviews sur la toile, je ne me serais pas rendu compte que cet homme est extrêmement sympa et bienveillant. Je n’aurais encore moins pensé à me lancer dans son œuvre.
L’auteur nous dessine le portrait de deux enfants torturés. Alternant entre deux époques, le récit nous fait découvrir leur passé et on assiste aux événements qui les ont transformés en êtres égarés. Ils ne sont pas aidés par la vie. Ils sont nés dans la misère avec toutes les conséquences que cela entraîne. Pour s’en sortir et avancer, ils n’ont d’autres solutions que prendre des chemins sinueux, souvent litigieux. Sans surprise, les drames se succèdent alors dans leur quotidien. Mais malgré les nombreux déboires, les héros du « paradis des vauriens » s’accrochent à leurs rêves, ensemble.
Wendall Utroi a un véritable don pour raconter des histoires et emporter le lecteur avec lui. Sa narration est fluide et sa plume agréable. Mais surtout, il a de l’amour pour ses personnages et c’est communicatif. D’ailleurs, en dépit de leurs mauvaises décisions et mauvaises actions, je me suis pris d’affection pour eux. Leur destin chaotique m’a bouleversé et m’a fait passer par toutes les émotions. J’imagine aisément que quelques larmes vont couler dans les chaumières suite à cette lecture. Je vous conjure de lire ce livre, à la fois dur et tendre, qui va chercher la lumière au fond du tunnel et vous toucher en plein cœur ! Je remercie donc mes amis du web pour m’avoir ouvert les portes de cet écrivain. Il aime les gens, ça se sent dans ses écrits et ça fait du bien !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2021/12/09/716-wendall-utroi-le-paradis-des-vauriens/
Destins croisés, « Le Paradis des vauriens » est captivant. Bien au-delà de l’histoire plausible, la neige éternelle des sentiments qui perdurent. Cette constance apaisante renforce la loyauté d’une trame émotionnelle, rigoureuse et sans pathos.
Deux enfants Kalya, petite tsigane, recueillie par un oncle rude. Le spartiate pour antre, le grand air pour toit. La liberté de vagabonder, papillon fragile et avide de découvertes. En plein vent des expériences rebelles, Kalya se renforce et se confronte aux bandes de garçons, gavroches endurcis et violents, jusqu’au jour où.
Sans-Nom est un enfant fragile en proie au mal-être. Sa mère est une prostituée côté cour. Tenace et courageuse, elle travaille dans les lieux de tous les dangers pour elle. Influençable, elle ne désire que le bonheur pour son jeune fils. Elle tombe dans le piège des tendresses masquées et des hypocrisies des hommes. Les années 30 et l’occupation allemande qui va venir subrepticement seront le carton rouge qui ne tombera jamais de ses mains.
Sans-Nom se replie. Il fuit la maisonnée trop frigorifiée et rencontre par hasard Alya. Sans-Nom et Alya vont s’aimer sans le savoir véritablement. L’enfance brise sa coquille, jusqu’au jour où.
Ne pas dévoiler la justesse des incidents qui vont tout bousculer. Sans-Nom est un jeune homme homme devenu. Violent, sans état-d’âme et pour cause. Les douleurs vives sur ses épaules, le cœur meurtri, il devient son propre bourreau.
« Le Paradis des vauriens » est un roman noir, profond et grave. Il pointe du doigt là où ça fait mal. Plus qu’une fiction, il est le kaléidoscope sociologique et psychologique des années 30. Il dépeint l’enfance ravagée et lacérée à coups de dents.
La magnanimité de Wendall Utroi est lumineuse et vertueuse. Une couverture de laine sur les hôtes de ses pages. Et c’est ici le point du centre de ce récit sombre, tremblant et sensible.
Publié par les majeures Éditions Slatkine & Compagnie.
Où l’on fait la connaissance (au début des années soixante) de « Sans-nom », un jeune vagabond de vingt-cinq ans, plutôt brutal, pas mal désabusé, et porté sur la boisson.
Où l’on découvre le destin de Lucia (dans les années trente) une jeune femme ambitieuse, en attente d’une hypothétique vie confortable et sereine, emplie d’amour et de bonheur, auprès d’un brave homme qui se montrerait gentil (et si possible généreux …) avec elle et son fils naturel, le petit Hugo, né peu avant la seconde guerre mondiale.
Où se profile durant l’été 48, l’ébauche d’une amitié timide et rapidement envahissante, entre Kalya – une petite roumaine de treize ans – et ce jeune garçon qu’elle rebaptisera « Sans-nom » (parce qu’il n’aime pas le sien !) Une tendre camaraderie qui se transformera – avec les années – en un amour profond et réciproque … (La passion de la littérature est également dévorante chez ce gamin déboussolé – qui décidera d’apprendre à lire à la petite « gitane », afin de la lui faire partager …)
Le lecteur découvrira au fil des pages, les nombreux protagonistes de cet émouvant (et non moins violent) récit : Mitra, Amos, Steph, Isaac, Sarah, Thalion et Thaliana. Et l’existence d’une bien « curieuse » communauté …
Un roman habilement construit qui fait alterner passé et présent, nous permettant ainsi de comprendre l’histoire aussi touchante que pathétique du narrateur. Une intrigue prenante, au cours de laquelle les sentiments du lecteur oscillent entre pitié, empathie et légitime réprobation … Une très bonne approche de la nature humaine, jamais tout à fait innocente ni tout à fait sombre … À mon humble avis, le roman le plus abouti de l’auteur dont j’ai eu l’occasion de lire les précédents ouvrages.
Éblouissant récit de la vie de deux êtres qui, dès l'enfance, vont se trouver plonger dans un monde de violences (familiale, sociétale) et à l'écart volontaire ou non des enfants de leur âge, en marge des critères des bien-pensants de cette France des années 40 et celà jusqu'à la fin des années 1980. Leurs blessures originelles, la nécessaire survie à tout crin... vont les faire se rencontrer et sceller un pacte de sang et d'amour qui sera l'élément qui vont les faire tenir face au mond entier. Un monde où à sa violence, ils ne peuvent qu'opposer aussi une certaine violence et cruauté pour tenter de survivre et de se retrouver.
A travers des récits croisés sensibles, Wendall Utroi, va redonner ses lettres de noblesse à ce mot un peu galvaudé et qui compose une partie de son titre: "vaurien". C'est tout d'abord Lucia, la mère d'Hugo, un des deux personnages centraux de ce roman, qui va tenter à tort ou à raison d'assurer sa propre survie alors que ses parents n'arrivent pas à s'en sortir eux-mêmes, en offrant son propre corps aux hommes de passage, puis celle de son fils jusqu'à se compromettre avec les officiers allemands durant l'occupation scellant ainsi la naissance de la violence de son enfant. Se débrouiller pour survivre, puis assurer un certain avenir à son enfant.
Simultanément et durant une bonne première partie de ce récit c'est celui d' un jeune homme (on ne découvre qu'ultérieurement sa véritable identité), à la violence pleine et entière, un être assez peu fréquentable et plutôt antipathique et en fuite dont la seule petite partie d'humanité ne se découvre que dans l'évocation du prénom de Kalya et de son souvenir. Cette jeune gitane aux origines fracassées et sous la coupe d'un père de substitution, ferrailleur et abject va alors prendre une place prépondérante dans le récit et le moments de grâce de ce récit vont alors se multiplier dans les épisodes insouciants mail qu'elle va partager avec son complice, l'union de deux êtres face aux préjugés, au reste du monde haineux et agressif auquel il faudra bien opposer ses propres armes.
L'histoire de ces deux êtres va bien sûr être perturbée par de longues périodes de rupture, séparation durant lesquelles les infortunes de Kalya, les dérives criminelles et d'extrême violence d'Hugo, seront le creusot de la fusion de leur relation. Que de sang, de tragédies, trahisons, de barrières dressées pour qu'ils puissent se retrouver... Portraits conjoints de ce "Paradis des Vauriens," d'une société injuste et brutale, de la nécessaire union contre tous d'Hugo et Kalya.
Fresque passionnante et si sensible d'une plume tout à fait remarquable à suivre absolument.
Des bleus à l’âme aux corps rompus.
Pour certains, la vie est violente. Dès la naissance la vie peut-être uniquement un combat, entre la rage au cœur et tous les moyens de défense qu’ils peuvent s’approprier.
Sur ces situations de chaos viennent se greffer les intrus, ceux qui profitent des failles pour manipuler, entraîner, et la vie déborde des sécrétions de ces rencontres viles.
Au quotidien ce sont des combats le plus souvent contenus, silencieux mais qui irriguent les veines de ceux qui subissent. Mais il y a les explosions, les déflagrations qui entraînent toujours plus loin, plus fort.
Seule la société pourrait y remédier en mettant en place des règles, des lois pas seulement les édicter mais les appliquer à tous. Une seule justice. Mais surtout elle aurait un atout de taille pour juguler cette violence en éduquant, en cultivant et faisant en sorte de laisser le moins de personnes possible au bord de la route, en montrant l’exemple d’une transformation de l’énergie négative en énergie créatrice au sein d’une société fraternelle.
Quand fin avril 1962, par une journée aussi chargée en chaleur orageuse qu’en vapeurs d’alcool, se termine par une rixe dans un bar entre un jeune sans nom et un vieux.
Suit l’errance.
« Ma vie se résumait à ça, me débattre, encore et toujours, pour ne pas sombrer dans l’ennui. Vivre et s’ennuyer, c’était pire que tout, c’était mourir déjà, et moi je ne voulais pas crever de mon vivant. Je m’étais battu plus d’une fois, contre les autres, contre leurs règles et leur façon de vouloir me les imposer, leur façon de m ’obliger à marcher dans les clous. »
L’auteur avec beaucoup d’intuition, utilise le procédé du flashback avec subtilité. J’ai eu le sentiment que c’est l’amour qu’il porte à ses personnages qui ont induit ce doigté, qui fait que le passé trace le présent, et que ces retours en arrière sont fluides et donnent une lumière qui vient tempérer le présent.
Il y a le contexte, il est né en 1937 et en vingt-cinq ans il a vécu mille vies.
Avec Kalya ils sont deux canards boiteux dans ce paradis des vauriens qui leur appartient.
Mais le chemin suivit le transforme en bête sauvage, mais toujours lucide.
J’ai aimé que l’auteur en fasse un jeune lettré, intelligent.
Sans-Nom a une obsession Kalya.
« Je levai la main, observai mon pouce, la cicatrice s’effaçait avec le temps, je la devinai à peine, mais celle laissée par le manque ne guérissait pas. »
La vie continue, et se transmet :
« Je me sentais fou de joie, avec cette étrange impression que la vie ne m’en voulait plus, qu’on venait de signer un pacte, une trêve. Un sentiment de bien-être m’envahit, de sérénité. Je naissais en même temps que mon enfant. »
Le lecteur passe par toutes les émotions, n’excuse rien, mais ouvre les yeux.
C’est un roman noir, dans une construction habile qui sait dévoiler et ménager ses effets.
L’écriture montre un souci permanent de ne pas alourdir et noircir, il n’y a pas de surenchère dans le glauque.
Les personnages principaux sont attachant et laissent leur empreinte. Mais tous les personnages secondaires sont dépeints avec caractère ce qui renforce la réalisation de la trame.
Wendall Utroi est dans un registre différent de ses deux précédents livres, il a trouvé, sans dénaturer ce qu’il est, une façon encore plus expressive de dire une histoire, il y a plus de profondeur dans la psychologie de ses personnages.
Le noir ici à des nuances subtiles, il y a du souffle, pas d’atermoiement mais de la bienveillance.
Les apparences sont trompeuses, les illusions passent.
Jusqu’à la fin il nous aura happé dans sa toile, sur un demi-siècle d’existence, il aura su approfondir, rebondir, nous rendre fou avant de savoir, pour nous, lecteur ce couple d’adolescents seront dans nos mémoires. Et ils resteront adolescents. Couple éternel ? A vous de le découvrir.
Une belle réussite, un auteur qui sait se renouveler et il nous fait une belle démonstration de Hobbes « l’Homme est un loup pour l’homme » mais pas toujours du côté le plus visible.
Merci à l’auteur et aux éditions Slatkine pour cette lecture privilégiée.
©Chantal Lafon
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !