"La puissance des vaincus" de Wally Lamb, un roman magistral devenu une série indispensable
"La puissance des vaincus" de Wally Lamb, un roman magistral devenu une série indispensable
Que j'aime ces romans qui me mettent d'emblée dans l'histoire, dans l'ambiance, qui m'attrapent pour ne plus me lâcher.
Dès le prologue, qui parle des années 50, j'ai pensé que la tristesse et la colère allaient me submerger. Ce qui ressortait de ces premières pages, c'était le racisme, cette énorme connerie qui fait que certains n'aiment pas quelqu'un juste pour la couleur de sa peau.
Rapidement je me suis demandé quel était le vrai sujet de ce roman. La famille ? le couple ? La séparation ?L'homosexualité ? le passé ? Les secrets ? New York ? La religion ? La tolérance ?
Ou c'est tout simplement La Vie !
Ça parle d'amour. de toutes les formes d'amour.
Je suis toujours fascinée par l'amour dans la fratrie, l'amour entre ces gens qui, bien que parfois très différents, s'aiment infiniment, même de loin quelquefois, et sont les uns envers les autres d'une loyauté indéfectible simplement parce qu'ils sont du même sang ou parce qu'ils ont grandi ensemble.
2009, Annie a divorcé d'Orion et s'apprête à épouser Viveca. Elle a invité toute sa famille à son mariage avec sa compagne, y compris Orion, son ex-mari.
Tour à tour, à travers les souvenirs de la famille Oh (j'adore ce nom), Annie, Orion, mais aussi de leurs enfants et d'autres personnes, on remonte le temps à la découverte de ce qu'a été leur existence, avant leur rencontre et pendant leur vie commune. C'est aussi un voyage dans le temps et l'Amérique, attrayant comme une visite guidée sur plusieurs décennies, comme un témoignage.
Mais alors, que j'ai eu de la peine et des regrets pour Orion ?. Je me suis dit que quand on a un mec comme ça, ben on le garde !!!
Seulement voilà, Annie a des secrets enfouis au fond d'elle, que même Orion ignore après presque trente ans de vie commune. Il se doute de certaines choses, après tout il est psychologue, il sait lire à travers des attitudes, des réactions.
Elle a un Jiminy qui lui parle dans sa tête. Qui est-ce ? Sa conscience ? Ses scrupules ? Ses regrets ? Ses peurs ? Une forme de folie ? Annie a des problèmes non réglés, plein !
J'ai été de plus en plus captivée à mesure que j'avançais dans l'histoire, me demandant ce que j'allais découvrir, ce qui allait se passer et espérant que les choses allaient bouger mais dans quel sens, je l'ignorais. En tout cas, j'espérais quelque chose de très fort, parce qu'au fond c'est ce que l'auteur laissait envisager.
Et là, j'ai été servie !!!
J'ai adoré ce roman chorale, beau et terrible à la fois, dans lequel parfois les voix ont résonné en harmonie.
"redemption book"
En format poche ce livre compte 977 pages. Il faut avoir largement dépassé la 900ème page pour percevoir une petite lueur d'espoir au milieu des catastrophes qui s'enchaînent.
« On a tenu le coup un peu plus d’un an. Sans se disputer vraiment. Il nous aurait fallu trop d’énergie. Les disputes auraient eu raison des illusions de façade et mis la vérité à nu : Dieu, dans Sa malveillance, nous avait désignés pour cette épreuve (c’était la théorie de Dessa), ou bien Dieu n’existait pas (c’était la mienne). La vie n’avait pas forcément un sens, voilà la conclusion à laquelle j’étais arrivé. Ce n’était qu’une vaste blague. On pouvait, voyez-vous, avoir un frère qui se mettait des trombones dans les cheveux pour détourner les signaux ennemis de Cuba, un père biologique qui, en trente-trois ans, n’avait jamais montré le bout de son nez, et une enfant morte dans son berceau… sans que tout cela ait le moindre sens. La vie était un leurre, une chaise qu’on vous retirait juste au moment où vous alliez vous asseoir. Vous connaissez cette chanson qu’on chante à l’armée : On est là parce qu’on est là parce qu’on est là parce qu’on est là… »
Il faut s'accrocher pour venir à bout de plus de 900 pages de calamités en tous genres : schizoprénie, maltraitance, SIDA, perte d'un nouveau né,...
J'avais l'impression que l'auteur avait fait une liste de tous les malheurs humains et cochait au fur et à mesure de l'avancée de son roman.
Je ne suis généralement pas fan de happy end, mais cette fois j'ai vraiment apprécié.
C'est un livre très sombre, qui aurait sans doute gagné à être un peu élagué. D'autant plus qu'il y a parfois des redites, des longueurs.
Nous sommes à l'automne 1990. L'Irak a envahi le Koweit début août, les forces américaines se déploient en Arabie Saoudite, la guerre semble inévitable.
Le 12 octobre 1990, Thomas Birdsey schizophrène paranoïaque s'ampute de la main dans la bibliothèque de Three Rivers, une localité du Connecticut. Il dit être investi d'une mission divine et veut ainsi protester contre l'intervention militaire américaine en Irak. A la suite de quoi il est interné dans un hôpital psychiatrique de haute sécurité, qui tient plus de la prison que l'établissement de soin. Son frère jumeau, Dominick va tout tenter pour le sortir de cet enfer. Il avait promis à sa mère de toujours le protéger et veut tenir cette promesse quoi qu'il lui en coûte.
Une psychiatre va l'aider. Elle va lui demander de replonger dans son histoire familiale, revivre son enfance auprès de ce frère qu'il aimait autant qu'il le haïssait.
Il va devoir se remémorer les prémices de la maladie de son frère. Et accepter qu'il a pu être impliqué ,de part son attitude, dans ce processus. Il devra accepter sa part sombre.
Cette introspection va lui permettre de découvrir les racines de son agressivité, de sa colère perpétuelle, et éventuellement d'en guérir.
« Quand on a un frère jumeau schizophrène et qu’on est soi-même sain d’esprit, il est difficile de sauver sa peau sans garder des traces de sang sur les mains – un peu gênant d’avoir à ses pieds un cadavre à sa propre image. Et si l’on veut à la fois pratiquer la loi du plus fort et veiller sur son frère – promesse que j’ai faite à notre mère mourante – eh bien ! on peut dire adieu au sommeil et s’apprêter à passer des nuits blanches. Empoigner un livre ou une bière. Essayer de s’habituer aux absurdités des émissions de télé tardives, au spectacle du plafond de sa chambre, à la désinvolture de la sélection naturelle. C’est un insomniaque non croyant qui vous parle, le non-cinglé des deux jumeaux, celui qui a échappé à la fatalité biochimique. »
J'ai aimé la description empathique de la genèse de la maladie, ainsi que la représentation des liens complexes qui lient les jumeaux mais plus largement les fratries et les membres d'une famille.
Et puis le coup de théâtre final, la révelation de la filiation des jumeaux m'a bien (agréablement) surprise. J'avoue que durant toute la lecture de ce roman, j'avais le même avis que Dominik sur la question
et j'aurais été bien déçue d'avoir deviné.
Je suis de nature très curieuse (en matière de littérature). C'est toujours une joie de découvrir de nouveaux livres et de nouveaux auteurs, je remercie donc lecteur.com qui m'a fait offert ce livre.
1000 pages qui abordent les thèmes de la gémellité, la schizophrénie, l’amour filial et qu’on a du mal à quitter. On se laisse emporter par l’histoire de Thomas et Dominick les jumeaux héros du roman.
1990, Etats-Unis, dans une bibliothèque municipale, Thomas, la quarantaine, se tranche la main en contestation contre l’intervention militaire au Koweit.
Interné dans un établissement psychiatrique qui n’a pas très bonne réputation, son frère jumeau Dominick va se démener pour le sortir de là.
Travaillant avec la psychologue de l’établissement pour comprendre ce qui a pu faire basculer Thomas dans la folie, il va livrer des pans de leur jeunesse mais aussi ses doutes, ses questions, ses peurs et ses souffrances.
Thomas, garçon très doux, a toujours été le chouchou, le préféré de leur mère, jaloux de cette relation Dominick s’est forgé un caractère plus dur, plus agressif, plus en adéquation avec ce que souhaitait leur beau-père qui s’est montré très dur avec eux mais davantage envers Thomas.
Dominick aussi se montrera dur envers son jumeau mais très protecteur aussi.
Les 1ers signes de schizophrénie de Thomas apparaissent vers ses 19 ans. Face à son comportement hors normes, Dominick, le jumeau « normal » va beaucoup souffrir de la situation. Beaucoup souffrir aussi de ne pas savoir qui est leur vrai père. Leur mère ayant toujours caché qui il était. Lorsque celle-ci se meurt d’un cancer, il fait traduire le récit de vie de son grand-père italien qu’il n’a jamais connu, pour qu’elle puisse les lire. Un grand-père que sa mère porte aux nues et adore mais dont on va découvrir une facette bien différente de la réalité. Avec le lecteur, il sera le seul à découvrir l’histoire de ce grand-père et de l’enfance de sa mère. Une histoire dans l’histoire tout aussi prenante que la principale.
Un beau livre avec beaucoup de sensibilité sur un homme qui aura dû porter la majeure partie de sa vie un lourd fardeau. Celui d’être la moitié d’un frère qu’il aime et déteste à la fois et qui l’aura empêché de vivre pleinement sa propre vie.
Je remercie le site « lecteur.com » qui m’a offert ce livre que j’ai gagné en participant à un de leurs concours. Livre que je n’aurai sans doute pas découvert sans leur article sur la sortie de la série issue du livre et leur concours et vers lequel je ne me serai sans doute pas penchée si je l’avais vu en librairie. Merci
Je n'ai pas aimé du tout ce livre. Les promesses ne sont pas tenues. C'est (très) long et les flash-back à volonté sont autant de salades indigestes. Plus que de la violence, il y a de la haine. Qui n'est ni salvatrice, ni rédemptrice. Le narrateur se complaît dans un style trivial, ordurier. Oh, je sais bien que ce monde est (aussi) fait de laideurs en tous genres et de toutes sortes, mais il y a ici un tel irrespect que ça en donne la nausée. Je n'irai pas jusqu'aux mains sales parce que l'un des jumeaux s'en coupe une et que si celui-là est une belle âme, ce n'est pas le cas de l'autre, ce narrateur qui le déteste ainsi que sa mère et celui qui a accepté d'endosser le rôle du beau-père.
La littérature américaine semble se complaire dans l'étalage sans fin de la noirceur humaine (le complexe des "Bienveillantes" ?). Neuf cents pages. C'aurait dû être un fameux pavé à jeter dans une mare des plus sordides, pour mieux voir dans les éclaboussures des fragments lumineux, laissant espérer de meilleurs lendemains. Las, c'est le dépit qui emporte tout.
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