Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Dolorès Prize a 11 ans lorsque son père les quitte, sa mère et elle, et 13 lorsqu'elle est violée par le locataire de sa grand-mère, chez qui elle habite désormais. Blessée, humiliée, elle vit repliée sur elle-même, se gavant de nourriture et de feuilletons télévisés, et c'est une adolescente obèse et mal dans sa peau qui entrera à l'université. Maniant le sarcasme et l'humour noir comme des remèdes à sa souffrance, Dolorès raconte le calvaire de ses années d'études : l'abîme de solitude dans lequel elle s'enfonce, à l'âge où ses camarades vont de fête en flirt, et son besoin désespéré d'amour et de tendresse, qui finira par la conduire au bord du gouffre... Le combat qui l'attend sera le plus difficile : apprendre à s'accepter, seul moyen pour elle de survivre et, pourquoi pas, de renaître... * Un extraordinaire roman d'apprentissage qui a révélé Wally Lamb, l'auteur du Chagrin et la grâce.
Bon roman, pas toujours facile avec ses quelques passages qu'on n'aimerait pas vivres mais qui fait la vie tout simplement ! Personnage attachante au final.
La peur m’a saisi, lors de la lecture de la 4e de couverture. Encore un écrit sur le pathos, le misérabilisme –tragique destin d’une noria de femmes…Enfance malheureuse, et pis, humiliée, violée, replis sur soi
Or, que nenni, son désespoir, sa lutte, son abnégation nous rendent le personnage éminemment sympathique. Notre seul souhait qu’elle s’en sorte…Empathie quand tu nous tiens ! Et d’ailleurs, elle résume ses débuts difficiles et dit : « malgré tous les coups durs que j’ai pu encaisser dans la vie, j’ai eu ma part de bonheur. ».
Allez, Madame Michu, le devoir vous appelle, on se bouge, on prend un petit quart d'heure pour conseiller à la foule en délire (???) un excellent roman , parce que nom de nom, c'est pas tous les jours!!
D'abord, merci à Yviane, qui m'a quelque peu harcelée () pour que je daigne enfin lire ce Chant qu'elle avait tant aimé, et qui m'a donc fait découvrir un auteur que je ne connaissais pas. Récemment publié en Livre de Poche, c'était donc le bon moment d'investir sans complexe 8, 60 euros.
Disons le tout net (à la limite, ceux qui me font confiance pourront ensuite s'éviter la lecture entière de l'article... quoi, vous ne le faites jamais??? Allons donc!), donc, oui, pour résumer la chose efficacement: j'ai beaucoup aimé ce livre définitivement sympathique. Voilà, ceux qui suivent mes articles depuis deux ans et demi peuvent tout de suite courir à la librairie.
Pour les autres , courageux décidément, ce scoop: jamais, jusqu'ici, je n'ai employé le terme "sympathique" pour décrire un roman. Alors, pourquoi?
OUI, POURQUOI???
Hum, Madame Michu va se métamorphoser, chausser ses lunettes, et faire sa prof: alors, mes chérubins, que signifie exactement l'adjectif "sympathique"? Et on réfléchit quelques secondes avant de lever le doigt!
Bon, j'abrège votre souffrance, l'année a été longue, c'est vrai... Alors, "sympathique", mes mignons mignonnets, ça signifie: "aimable, agréable, qui inspire l'amitié".
Et oui, c'est tout à fait ça, ce livre est profondément attachant, provoque un sentiment d'adhésion chez le lecteur, qui se sent si proche de Dolorès... C'est ce qu'on appelle la catharsis (cette fois, ouvrez votre dico, faut pas pousser non plus), et elle fonctionne parfaitement bien ici.
Presque jusqu'à la fin, j'ai cru que l'auteur était une femme, "Wally", le prénom, pouvait prêter à confusion, et j'ai été très surprise d'apprendre qu'il s'agissait en réalité d'un homme, dans la cinquantaine quand il a écrit ce premier roman, et qui a connu un grand succès aux Etats-Unis.
Wally Lamb s'est glissé dans la peau de Dolorès avec une grande habileté, et Dolorès, finalement, c'est nous... C'est ce qui fait la grande force du roman. On s'identifie totalement à cette anti-héroïne, parce que le livre raconte, dans un style basique mais agréable, le parcours d'une vie, à la fois simple et singulière, avec ses échecs, ses peines, ses drames, ses désillusions, mais aussi, cette volonté, toujours, cette lumière, au bout du tunnel... C'est un roman de la résilience, Dolorés, Douleur, celle du viol, du manque du père, du corps qu'on maltraite parce qu'il a été maltraité, de l'amour mal donné, mal reçu, des mensonges, et d'abord de ceux qu'on se fait à soi-même. Rien de facile dans les thèmes abordés, et pourtant, de bout en bout, on est emportés par l'émotion, et on a tellement envie qu'elle s'en sorte, Dolorés, notre soeur de coeur...
Un roman sympathique, vous disais-je? Vous ne le lâcherez pas une fois commencé, un peu comme la main d'un ami dans la vôtre, quand, parfois, le découragement vous gagne.
Extrait:
"- Monsieur Pucci? Je voulais vous avouer que ... cette veillée funèbre, je l'ai passée à regarder grand-mère à un bout de la pièce et ses copines à l'autre, et ça m'a donné envie de faire des excuses à quelqu'un. Sauf que je ne pouvais pas. Parce que Dante n'est pas au courant...je veux dire que, ça m'a énormément touchée que vous soyez venu ce soir. Et que vous étiez mon ami - mon pote - quand j'allais si mal. Et que je regrette de...
- Est-ce que je peux te poser une question de pote? il a dit.Où étais-tu quand le président Kennedy s'est fait assassiner?
- Euh, à Saint-Anthony. Mlle Lilly a interrompu sa classe pourv nous l'annoncer.
- Et moi, j'étais à la cuisine, chez ma mère, en train de manger des pâtes et des fagiloi avec mon cousin Dominick.
Je l'ai regardé sans rien dire. Je ne comprenais pas où il voulait en venir.
- Et où étais-tu quand Neil Amstrong a marché sur la lune?
- Vous le savez bien. Avec vous, sur le canapé chez grand-mère. C'était le lendemein du jour où maman a été tuée. Vous m'aviez apporté un saintpaulia.
- C'est exact. Si bien qu'à chaque fois que quelqu'un parle de l'assassinat de Kennedy je me mets à penser à mon cousin Dominick. Et à chaque fois que quelqu'un parle du premier homme qui a marché sur la Lune, je pense à toi. Toi et moi, on est potes à vie, petite. C'est le destin, et on ne peut rien y faire. J'accepte tes excuses.
Et il a démarré."
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