Rentrée littéraire 2017, merci à Nath Bertrand de nous faire découvrir ce roman paru le 3 janvier 2017 éditions de Minuit
Rentrée littéraire 2017, merci à Nath Bertrand de nous faire découvrir ce roman paru le 3 janvier 2017 éditions de Minuit
Une nouvelle histoire de vengeance chez Tanguy Viel avec « La fille qu’on appelle » et que j'ai beaucoup appréciée
Résumé : Quentin Le Bars, un maire ambitieux, réélu, a pour chauffeur un ancien boxeur notoire, Max Le Corre. Il a une très jolie fille Laura qui revient dans sa ville d’enfance pour trouver du boulot et un logement. Max l’introduit auprès du maire qui ne résiste pas au charme de la jeune femme de 20 ans. A l’aide de son ami Bellec, patron véreux du casino, exécutant les basses œuvres du maire, il lui trouve un logement, un potentiel travail et la met dans son lit.
Le récit commence au commissariat où on remonte l’histoire de Laura.
Les dialogues sont fondus dans le récit. L’auteur se met à la place de la femme en écrivant à la 3e personne. On sent une certaine fragilité, on est dans l’attente de l’enquête.
Oui c’est un livre d’actualités sur l’emprise, de la parole de l’un contre l’autre, du puissant contre le faible. Le maire a une capacité à aimanter, si sûr de lui, tandis que Laura devient la victime consentante, elle dit oui alors qu’elle aurait du dire non. J’avais envie de prendre partie, de la faire réagir.
L’écriture de Tanguy Viel est riche, écrivain de la phrase longue, du rythme, il y a une forme de musicalité et c’est aussi plein de métaphores et de références sans être lourd et tout fait sens : les références mythologiques sont nombreuses avec les prénoms, les lieux (Hélène, Neptune, les Parques), la référence à Al Pacino dans Scarface avec le costume blanc de Bellec. Et toujours les références à la mer.
Il y a tellement de choses à dire sur cet auteur, autant le découvrir par ses œuvres. Pour ma part, je le suis depuis le début
Tanguy Viel a si bien habitué son lecteur à la virtuosité de ses romans, peuplés de personnages broyés par les rouages sociaux, que l’on finit par s’y jeter les yeux fermés, sûr de se régaler de la complexité de leur intrigue, de la réflexion qui les sous-tend et de la musicalité de leur écriture. La surprise est donc totale de le découvrir ici dans un registre radicalement différent : un essai méditatif rassemblant pêle-mêle les observations, impressions et réflexions qui ont jalonné sa vie d’écrivain, une sorte de précipité de ce qui s’agite plus ou moins fugitivement dans son « vivarium mental ».
L’incipit annonce la couleur : « Je sais par expérience personnelle, écrit T.S. Eliot, que vers le milieu de sa vie un homme se trouve en présence de trois choix : ne plus écrire du tout, se répéter avec, peut-être, un degré toujours plus grand de virtuosité ou, par un effort de la pensée, s’adapter à cet “âge moyen” et trouver une autre façon de travailler. » Voici donc Tanguy Viel à la croisée des chemins, qui sent « un second moi se hisse[r] sur les épaules du premier » et qui, plongeant dans le caléidoscope de sa mémoire et de sa pensée, prend le temps d’un arrêt sur images, aussi furtives et mouvantes soit-elles, pour, d’instants vécus en souvenirs enchantés, de lieux traversés en rencontres marquantes, s’interroger au final sur sa passion pour la littérature, sur la magie et la beauté des mots, enfin sur ce qui peut bien pousser à écrire, c’est-à-dire à produire de « mystérieuses condensations » de son moi intérieur.
D’un intérêt et surtout d’un accès inégal, certains passages s’avérant relativement ésotériques, le texte érudit et exigeant ne nous emporte pas moins dans une vague poétique et sensible qui, roulant au plus profond de l’intimité de l’auteur, nous laisse, lui et nous, à décoder sa riche et foisonnante laisse de mer. Surtout, l’on découvre à la plume de Tanguy Viel des facettes inédites qui, pour la grande impression du lecteur, la rendent plus que jamais irrésistible de beauté.
Rarement a t-on une telle sensation de redécouvrir un écrivain, soudain propulsé à une nouvelle hauteur. Malgré quelques passages plus hermétiques, un livre brillant et fascinant, transcendé par une écriture magnifique.
Tanguy Viel transpose à la littérature des tableaux de la Bible et des Évangiles en animant la légende de réalité humaine et historique.
Teinté d’humour, ces courts chapitres retracent la vie de Jésus sans déroger à ce que l’Histoire nous en a livré.
Ainsi dans le premier chapitre, ‘l’Annonce’, Marie se demande bien pourquoi c’est sur elle qu’est tombé l’ange Gabriel pour lui annoncer que toujours vierge, elle avait été choisie pour porter cet enfant et forcément elle s’est inquiétée d’annoncer ça à son fiancé Joseph chez qui elle devait bientôt emménager. Joseph forcément, lui, il n’a pas dû sauter de joie et dut en être fort indigné pensant qu’elle aurait pu trouver autre mensonge jusqu’à ce qu’un ange vint lui expliquer la situation et que si elle était enceinte, c’était bien par l’opération du Saint-Esprit.
« Ainsi commence cette histoire, dans le secret et l’abnégation d’un père, car dans tout ça il est fait peu cas de l’orgueil de Joseph, de son silence et de sa compassion masculine, le long de ce printemps où la rumeur allait bon train dans les rues du village, à mesure que son ventre à elle s’arrondissait sous sa tunique sombre. »
Le chapitre 2, ‘La naissance’ nous rappelle l’étendue du grand Empire romain et la soudaine décision de César d’opérer à un recensement.
C’est ainsi que Joseph, sujet de Rome, devait se rendre dans sa ville natale pour signer les registres. Joseph, fils de Jacob, lui-même fils d’une très longue lignée, partit à Bethléem, en Judée, sous la juridiction de Quirinus, proconsul de Syrie, accompagné de Marie.
Les chapitres suivant sont tous alimentés d’Histoire et rendent une forme de domestication au Christ, cet homme-là, et aux personnages l’entourant à cette époque.
L’auteur avec son don d’écriture remarquable va adhérer à l’histoire des Écrits Saints tout en y versant des faits de société qui eurent lieu en… En… Et bien on n’en est pas sur …Pour le peuple, on est en l’an 747 de la fondation de Rome mais à cause d’elle, Marie, tout ça va vite changer.
De l’Annonce’ au ‘Tombeau’, ce sont 83 pages d’écriture finement ciselée et délicieuse à lire.
Avec Vivarium, Tanguy Viel se démarque de ses histoires romanesques, structurées, prenantes, etc. pour privilégier une déambulation fragmentée sur l’écriture, la poésie, des souvenirs, réflexions, lieux, …, et d’une façon générale la pensée, le mot juste ... Ce n’est pas vraiment un essai ‘avec ses thèses et développements ; c’est une somme de fragments … de pensées et réflexions ; mais soutenues par de nombreuses lectures, auteurs et citations.
Il faut se laisser emporter et accepter de tirer les fils que propose TG, qui s’accompagne de quelques auteurs pour étayer, renforcer ses propos (ou qui sont à l’origine de sa pensée).
Ainsi, il relève le peu de moyen pour écrire (du papier et un crayon) qui peut se matérialiser n’importe où, avec l’écrivain comme son propre lecteur. Mais il identifie immédiatement la limite de cette autarcie et autonomie et cite … Paul Valéry (encore et toujours) : « Il m’a semblé, (note Valéry) que l'on n'écrit jamais que pour quelqu'un, et que l'on écrit avec art que pour plus d'un. Tant que quelqu'un nous importe encore, notre détresse est maniable encore ; elle nous peut servir encore. … Si je ressens que tout est vain, cette même pensée m'interdit de l'écrire. » (Citation reprise de « Variation sur une pensée »).
Et TV poursuit : « Cette phrase m'apparaît désormais comme un théorème. Il est toujours difficile de démontrer un théorème. Mais celui-là, non, car il suffit de l'éprouver. Or cela arrive : que l'autre s'absente et que se perde alors la nécessité de poursuivre. Il arrive que manque l'ami. En littérature, le destinataire est toujours un ami. Le manque d'adresse, le manque d'ami, c'est l'enfer autophage de la vie non écrite. » p 29
On est bien comme ami de Tanguy Viel !
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Une belle adaptation, réalisée par un duo espagnol, d'un des romans fondateurs de la science-fiction, accessible dès 12 ans.
Merci à toutes et à tous pour cette aventure collective
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