"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un excellent roman dans une ambiance et atmosphère bien construit la nature, le voisinage et ses conflits. Un style poétique, efficace et profond. Une tension qui monte au fil des pages. Un très bon rythme. Peut être que vous y trouverez quelques longueurs mais au final sans conséquence.
"Des éclats de rire fusent. Cal n’en cerne pas bien la teneur. Il y devine de la moquerie, mais ici, la moquerie est comme la pluie : soit présente, soit imminente, et il en existe au moins une dizaine de variantes, allant de l’enveloppante à brutale, avec des distinctions si subtiles qu’il faudrait des années pour les identifier toutes."
Toby a toujours eu de la chance, depuis qu'il est tout petit. Adolescent, il ne pouvait même pas croire que les autres, notamment ses cousins, pouvaient souffrir. A l'âge adulte, tout continue à rouler. Un emploi dans lequel il se sent à sa place, une petite amie adorable. Il se comporte cependant encore comme un "adulescent". Il préfère les soirées entre copains, fumer et boire et ne pense que brièvement à la vie de couple. Il n'hésite pas à participer à des magouilles dans le travail. Jusqu'au jour où tout bascule. Un cambriolage chez lui qui tourne mal, il reçoit des coups et son cerveau est endommagé. Il tente de récupérer quelques semaines chez lui, puis décide de partir se réfugier dans la Maison au Lierre chez son oncle, lui-même atteint d'une tumeur au cerveau et en fin de vie. Il a passé là toutes ses vacances avec ses cousins, et conserve de merveilleux souvenirs d'enfance et d'adolescence. Lors d'une réception familiale, les enfants de sa cousine retrouvent un crâne humain. L'enfer commence quand il en font la déclaration à la police. Toby ne se souvient de rien, même s'il s'agit du corps de l'un de ses amis. On avait cru à un suicide, l'ami en question se serait noyé et on n'aurait jamais retrouvé le corps. Toby décide d'enquêter. Il veut savoir la vérité. Il finit par douter, serait-il le meurtrier ? Il devient complètement paranoïaque, pensant que son cousin ne serait pas innocent et que le cambriolage qu'il vient de subir a un lien avec cette affaire. le démarrage est très long. Il faut attendre la page 270 avant que le crâne ne soit découvert et que le passé resurgisse. C'est donc d'abord un roman avant de devenir un thriller. Ces jeunes adultes qui ont peiné à devenir de vrais adultes m'ont un peu agacée. L'histoire est un peu tirée par les cheveux. On tourne longtemps en rond. Je me disais aussi souvent que Toby était sûrement en train de rêver et qu'il allait se réveiller ... mais non. Cela devient pourtant addictif et j'ai apprécié l'écriture. Je ne rejette pas l'auteure et retenterai plus tard avec un autre roman.
Tana French est une de mes autrice de polar préférée, à chaque parution, je frétille, me rue à la bibliothèque ou, si je suis en fond, à la librairie.
Je sais que contrairement à dautres polar, ses romans noirs ne sont pas des pages-turner, ce sont des pages-dégustation. le lecteur savoure son livre et la découverte de la clé de l'énigme n'est pas forcément l'élément le plus interessant/important de la lecture.
Bon, cela étant dit, ici c'était trop. Trop long (son plus long je pense, 649 pages), trop fouillis, trop.
Du coup, j'ai mis trop de temps à le lire, ça m'a rendu dingue! Comme j'ai le GF, je ne pouvais pas l'emmener avec moi dans le métro - encore que pour assommer les importuns ça peut être bien! - les pages se tournaient et pourtant j'avais l'impression de ne pas avancer. Je l'ai laissé un peu de côté, repris, laissé, ça a duré quelques semaines, puis enfin, j'ai pu terminer ce terrible pavé.
L'histoire était bien certes mais cette longueuuuuuuuur. On ne peut que soupirer "Tout ça pour ça".
Même si j'ai aimé, comme toujours l'écriture de l'autrice, même si en fait j'ai bien aimé cette histoire de famille compliquée, même si j'ai aimé tous ces personnages pas mal tordus, même avec tout cela, je n'ai pas pris mon pied habituel avec Tana French et ça me laisse un peu triste, comme quand ton amoureux t'offre un dvd d'une mauvaise adaptation d'un King pour la Saint-Valentin alors (en solde) (avec la mention "solde" sur le dvd) (ça se sent l'histoire véridique?)
Fraîchement divorcé et usé par son travail de policier à Chicago, l’américain Cal Hooper a acheté une maison à rénover dans la campagne irlandaise et il s’y est installé. Il vit désormais de sa petite pension de jeune retraité et bricole sa bicoque entre deux pintes de bière au pub du coin avec son voisin Mart. Un gamin d’une dizaine d’années, Trey débarque un jour et le supplie de l’aider à retrouver la trace de son frère aîné Brendan, disparu depuis quelques mois. Cal, qui n’est plus policier, se fait prier avant de finalement accepter de poser quelques questions. Rapidement, il se rend compte que la famille de Trey, pauvre et marginale, n’intéresse personne dans le village. Finalement, la disparition de Brendan n’émeut personne. Dans une si petite communauté, une telle indifférence est surprenante, et un peu suspecte aussi.
Dans les romans de Tana French, les héros passent, les intrigues aussi, mais il y a toujours un personnage qui lui est toujours là quoi qu’il arrive, c’est l’Irlande. Ici, c’est la campagne irlandaise qui a le beau rôle, sauvage, quasi hostile parfois avec ses collines, ses tourbières, ces chemins forestiers où il est si facile de s’égarer. C’est dans cet écrin que Tana French campe son intrigue policière. Basée sur le duo étrange d’un gamin buté et colérique et d’un ex-policier qui enquête (presque) malgré lui, l’intrigue se dénoue tout doucement. Séparée de sa fille restée aux États-Unis, Cal retrouve avec Trey des attitudes de père, lui qui n’avait pas été très présent auprès de son enfant dans sa première vie. Il retrouve vite aussi des attitudes de flic, car faire parler ceux qui ne veulent rien dire, c’est comme le vélo, ça ne s’oublie pas ! L’intrigue progresse lentement, elle a le mérite d’être simple à suivre, de ne pas mettre en jeu trop de personnages et d’être à la fois claire et crédible. Je l’ai déjà dit mais chez Tana French, les crimes sont douloureusement banals, avec elle on ne tue pas pour des raisons surnaturelles ou ésotériques, mais pour des motifs tristement « normaux ». Ce qu’il est advenu de Brendan, on le devine assez vite, pourquoi il s’est volatilisé aussi. Ce qui est plus surprenant c’est qui est parti-prenante dans cette disparition. Là-dessus, Tana French arrive à nous surprendre un peu. Si l’intrigue fonctionne, c’est davantage grâce à la personnalité très vite attachante de Cal Hooper et à l’ambiance particulière de ces landes irlandaises pleines de villages repliés sur eux même, de petites communautés tournées vers le prêtre, à la fois éloignée de Dublin mais pas suffisamment pour échapper à toutes ses mauvaises influences. La lecture est fluide grâce au style sans chichi de Tana French qui n’oublie pas de glisser un petit peu d’humour et un petit peu de romance dans ses intrigues, sans en abuser. Finalement les 21 gros chapitres se lisent bien et même si l’intrigue n’est pas trépidante, elle a l’avantage de caler son rythme à l’ambiance d’Ardnakelty, ce petit village irlandais où les sourires de façade cachent parfois de bien vilaines pensées, bien peu catholiques. Pas de happy end, pas de fin plombante non plus, « La Colline aux Disparus » n’est pas le meilleur Tana French que j’ai lu, mais il a le mérite de ne pas s’éparpiller et de ne pas perdre son temps dans des intrigues secondaires comme son précédent roman « L‘Arbre Du Mal ».
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