Tout semble aller pour le mieux dans un monde devenu meilleur, pourtant...
Corsé, comme un petit noir tôt le matin, puis suave, comme un Capuccino décoré d’un latte art. Black Coffee et White Coffee nous entraînent sur le bitume de la Route 66, à la poursuite d’un serial killer sans relâche qui sévit...
Tout semble aller pour le mieux dans un monde devenu meilleur, pourtant...
Les livres fondateurs d'une grande dame du polar
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Road-trip haletant sous soleil de plomb
Extraits :
– À travers moi, ce n’est pas papa que tu as voulu punir, mais ton père, murmura Laurence.
– Papa ne m’a jamais fait de mal. Il était tendre avec moi, comme n’importe quel père. Et il t’aimait.
– C’est parce que pour les autres, l’important, c’est ce qu’ils font de nous, pas ce que nous sommes. Ce que tu fais de moi n’est pas ce que je suis, ajouta-t-elle d’une voix étrangement tiède.
Avis :
Prix du polar de Landerneau en 2020, dans lequel le personnage de Laurence Graissac fait partie d’une famille complètement dysfonctionnelle et ingérable, la vie basculera sans cesse, dès les premières pages on se retrouve dans un thriller psychologique intense avec au final un bain de sang. Ces fameuses cartes sont une sorte de métaphore de la vie.
Sophie Loubière à une plume qui permet de faire vivre ces personnages, elle ne propose jamais la même chose au travers de ces livres, les thèmes, les intrigues différentes, les rythmes et les ambiances sont changeant mais une belle écriture.
Ce nouveau roman est noir car il raconte la descente aux enfers d’une famille ordinaire, Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d’un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l’occasion se présente pour Christian d’obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n’hésite pas et s’y installe au début de l’été 2019. Les parents ont des métiers atypiques qui ont une réelle influence sur leur environnement direct, Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. Sophie Loubière montre combien un boulot peut être dévorant et a une influence directe sur le couple. Christian va donc s’extériorisé par la peinture. Au coeur de ce fragile équilibre où les métiers de l’un et de l’autre pèsent lourd, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement. Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l’ampleur.
Extrait :
Quand il tirait les poubelles, Eliot percevait d’infimes mouvements derrière lui dans l’allée. Les dernières lueurs du jours pesaient sur lui comme un manteau de glace, à lui figer le cœur. Alors il serrait les fesses avec la crainte qu’un zombie ne surgisse pour le projeter contre le sol avant de lui aspirer les entrailles.
Dompter les ténèbres.
Tourner la clé dans la serrure.
L’enfant s’imposait une ultime épreuve : adossé au portillon du cimetière qu’il venait de verrouiller, il relevait la tête et défiait de ses yeux clairs ce bataillon de sépultures.
Dompter les ténèbres le plus longtemps possible.
Pour l’instant, il tenait dix secondes.
Sophie Loubière, membre des Louves du Polar, décortique les rapports humains avec minutie et brio. Dans ses bouquins, elle choisit d’écrire sur des personnages bien en apparence mais qui présentent des failles et des secrets lourdement enfouis. Sa façon de mettre l’accent sur la psychologie de ses personnages est vraiment intéressante à chaque parution. Dans ce livre de 2021, elle opte pour des professions et un lieu de vie atypiques. L’ambiance anxiogène vous étreindra très rapidement et ne vous lâchera plus.
Spécialiste du noir, Sophie Loubière surprend ses lecteurs en les entrainant dans un roman d’anticipation.
Avec cette histoire, elle se présente en digne héritière de Margaret Atwood et de sa « servante écarlate ». Mais contrairement à son aïeule, dont j’avais eu du mal à adhérer à la prédiction de départ, j’ai parfaitement imaginé cet avenir hypothétique.
Quand on voit comment sont considérées les femmes de plus de cinquante ans à notre époque, il ne manque plus que la création d’un bracelet qui limite nos émotions, pour que la théorie du livre devienne réalité.
Cette histoire repose sur un gros travail de documentation et de réflexion qui permet d’expliquer et de justifier toutes les décisions prises par la communauté. Dans un but à priori légitime de protection et de survie, les protagonistes ont accepté leur nouvelle vie pragmatique et liberticide. Chaque loi répondait à une véritable problématique. Mises bout à bout, toutes ses règles enferment les personnes dans un univers sécurisé mais aseptisé.
Grâce au destin de plusieurs personnages, on comprend vite que ce monde « parfait » n’est pas sans défaut, ni sans faille. On assiste aux conséquences sur leurs quotidiens d’un tel mode de fonctionnement. Rachel nous offre la possibilité de connaitre la face cachée du « recyclage » des femmes pendant que son mari remet en cause la perfection du système en menant son enquête sur des meurtres maquillés.
L’autrice mène donc de front ses deux narrations (celles qui partent, ceux qui restent) afin de nous plonger dans la réalité de ce futur ambigu. Elle intercale quelques chapitres didactiques, nous racontant les évènements qui ont façonné cette nouvelle manière de vivre. Ainsi, porté par sa plume magnifique, j’ai été envouté par ce roman total, intelligent et inquiétant. Un voyage dans le temps qui fait réfléchir. Un grand livre !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/04/25/932-sophie-loubiere-obsolete/
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