Le thriller psychologique de la romancière belge devient "Duelles", film actuellement disponible sur OCS
Le thriller psychologique de la romancière belge devient "Duelles", film actuellement disponible sur OCS
Treize auteurs de littérature noire se sont essayé à des nouvelles sous le signe de l'odorat.
Il semblerait que les autres sens aient été exploités dans des ouvrages précédents.
Cette collection paraît sous la direction d'Yvan Fauth.
Toutes ces nouvelles sont suffisamment complètes et abouties pour que le lecteur y trouve son compte.
Le ressenti est inégal.
J'en ai beaucoup aimé certaines, un peu moins d'autres, pas trop certaines .
Globalement, ce livre est agréable et fait passer de bons moments.
L’élégante Avenue des Marmousets est en ébullition, l’horreur s’est invitée dans ce quartier chic, calme et jusqu’alors préservé. La maison des Moreau focalise la curiosité morbide du voisinage. C’est là que Madame Moreau a été retrouvée baignant dans son sang, le visage en bouillie avec à ses côtés un galet en forme de noix de coco sur lequel la main d’un enfant y avait peint un monstre aux dents pointues recouvertes de sang.
Le premier chapitre, tel un prologue démarre ce thriller assez ombre qui aborde les sujets de la paternité, de l’emprise conjugale et des secrets de famille qui nourrissent les monstres intérieurs.
Alors qu’Adèle Moreau récupère son fils Lucas ,elle fait la connaissance de son nouveau professeur de solfège Hugues Lionel. Elle ne semble pas le reconnaitre tandis que lui se rappelle immédiatement leur rencontre quelques neuf ans plus tôt, mais pourquoi l’appelle-t-il donc Marie ? Adèle semble perturbée par son insistance et tente de le tenir à l’écart de sa famille.
Barbara Abel nous livre ici un thriller psychologique qui commence tout tranquillement pour accélérer au fil des chapitres. On croit avoir tout compris dés le début mais il n’en est rien. Les personnages sont beaucoup plus complexes qu’il n’y parait et l’autrice, comme à son habitude, avec une grande maitrise, nous balade gentiment et nous conduit doucement par la main vers l’horreur absolue, comme si de rien n’était..
Quand on commence un livre de Barbara Abel on sait à quoi s’attendre mais elle réussit toujours à nous surprendre par son géni machiavélique sans cesse renouvelé.
Surprenant et angoissant mais surtout révélateur de tout ce que les comportements humains en situation anormale peuvent créer.
Pour mon premier Barbara Abel j’ai été servie. Servie en étonnement, en questionnement, mais aussi en parfaite description d’acteurs se retrouvant en situation particulière.
L’autrice n’a pas lésiné sur les coups de canif pour sculpter ses personnages. Elle leur donne à chacun des caractéristiques différentes tout en étant aussi stupéfiants les uns que les autres. Dans la peinture des uns et des autres, beaucoup d’entre nous pourraient se reconnaitre ou du moins, quelques secondes de temps, penser qu’ils pourraient eux aussi agir de la sorte. Adèle, Lise, Claire, Dominique, Louis, Lucas, Bertrand, Hugues, tous ces gens ordinaires et bien sous tout rapport, pourraient au mieux être nos voisins, au pire être nous.
Chaque situation est épiée, scrutée par Barbara Abel de telle manière à mettre les personnages en scène, créer l’intrigue qui porte le lecteur de bout en bout. Elle est méticuleuse dans ses descriptions et mérite que l’on dise de son thriller qu’il est fort, généreux en rebondissements et qu’il porte le lecteur. Après l’une ou l’autre longueur dans la première partie, on a droit à un dernier tiers de livre où l’autrice passe la cinquième vitesse ; et là on ne peut plus s’arrêter.
L’histoire de la famille Moreau je ne vais pas la dévoiler, ce serait dommage pour le futur lecteur d’avoir connaissance des premières situations. Ça commence « Comme si de rien n’était » et rie rebondissement en rebondissement on retrouve ce « Comme si de rien n’était ». Les choses remontent à la surface, les démons montrent le bout de leur nez et il faut les affronter.
L’écriture est fluide, rien à redire. La structure de l’énigme se tient, là encore rien à redire. Bref, ce thriller que je qualifierais de domestique (terme non péjoratif dans ce cas en ce qui concerne le choix de ce mot), a été un très bon moment de lecture. Je préconise de le lire d’une traite pour en profiter un max.
Citations :
« Papa, je m’adresse à toi pour a dernière fois. Ou peut-être est-ce la première. Comment savoir ? Tu es parti au moment où j’avais le plus besoin de toi, pour te connaître d’abord, te comprendre ensuite. Mais peut-être est-ce parce que tu es parti que j’ai tant besoin de te connaître et de te comprendre. Les grandes questions se posent à moi, qui définissent notre vision du mondait nous imposent des choix. Les miens sont difficiles , presque impossibles….On m’a menti. Tu (le père) es double, et j’ignore tout de ce deuxième père…. Puisque vous êtes deux, je vais m’adresser à chacun…. Dès aujourd’hui, et jusqu’à la fin de mes jours, je vais m’employer à t’oublier, te renvoyer au néant dont tu n’aurais jamais dû sortir. Adieu papa. »
J'ai lu tous les romans de Barbara Abel, je commence donc à deviner un peu comment ils vont évoluer, ce qui gâche un peu la surprise.
Mais j'apprécie toujours autant chez cet auteur les chapitres courts, les rebondissements, son don pour entrer dans la tête des gens et impliquer le lecteur comme s'il y était.
Je recommande donc à tous ceux qui ne l'ont pas encore fait d'essayer ses romans, à choisir en fonction de ses goûts selon les histoires.
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