Quelles ont été les plus belles lectures de ces dernières semaines ?
Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d'un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l'occasion se présente pour Christian d'obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n'hésite pas et s'y installe au début de l'été 2019. Peu à peu, les enfants se font au panorama. Tandis que Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. L'âpreté de son métier réveille bientôt en lui le besoin d'extérioriser ses émotions par la peinture. Au coeur de ce fragile équilibre où les métiers de l'un et de l'autre pèsent lourd, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement.
Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l'ampleur.
Quelles ont été les plus belles lectures de ces dernières semaines ?
Sophie Loubière à une plume qui permet de faire vivre ces personnages, elle ne propose jamais la même chose au travers de ces livres, les thèmes, les intrigues différentes, les rythmes et les ambiances sont changeant mais une belle écriture.
Ce nouveau roman est noir car il raconte la descente aux enfers d’une famille ordinaire, Madeline, Christian et leurs enfants rêvent depuis longtemps d’un appartement plus grand où chacun aurait son espace. Un rêve rendu impossible par la réalité du marché parisien. Quand l’occasion se présente pour Christian d’obtenir le poste de conservateur au cimetière de Bercy, avec un pavillon de fonction de 180 m2, la famille Mara n’hésite pas et s’y installe au début de l’été 2019. Les parents ont des métiers atypiques qui ont une réelle influence sur leur environnement direct, Madeline, caporale cheffe sapeur-pompier, sauve les vivants, Christian veille les morts. Sophie Loubière montre combien un boulot peut être dévorant et a une influence directe sur le couple. Christian va donc s’extériorisé par la peinture. Au coeur de ce fragile équilibre où les métiers de l’un et de l’autre pèsent lourd, la maison révèle ses fêlures. Lentement. Insidieusement. Quelque chose menace cette famille recluse au milieu des tombes.
Une menace dont personne ne mesure encore l’ampleur.
Extrait :
Quand il tirait les poubelles, Eliot percevait d’infimes mouvements derrière lui dans l’allée. Les dernières lueurs du jours pesaient sur lui comme un manteau de glace, à lui figer le cœur. Alors il serrait les fesses avec la crainte qu’un zombie ne surgisse pour le projeter contre le sol avant de lui aspirer les entrailles.
Dompter les ténèbres.
Tourner la clé dans la serrure.
L’enfant s’imposait une ultime épreuve : adossé au portillon du cimetière qu’il venait de verrouiller, il relevait la tête et défiait de ses yeux clairs ce bataillon de sépultures.
Dompter les ténèbres le plus longtemps possible.
Pour l’instant, il tenait dix secondes.
Sophie Loubière, membre des Louves du Polar, décortique les rapports humains avec minutie et brio. Dans ses bouquins, elle choisit d’écrire sur des personnages bien en apparence mais qui présentent des failles et des secrets lourdement enfouis. Sa façon de mettre l’accent sur la psychologie de ses personnages est vraiment intéressante à chaque parution. Dans ce livre de 2021, elle opte pour des professions et un lieu de vie atypiques. L’ambiance anxiogène vous étreindra très rapidement et ne vous lâchera plus.
Une atmosphère très particulière pour ce thriller psychologique situé dans un cimetière. Beaucoup aimé au début puis je me suis un peu lassée.
03.09.2022 #82ème
Il y a quelques années déjà j’avais lu « L’enfant aux cailloux » et j’avais bien aimé le style, l’écriture et les personnages de Sophie Loubière.
« De cendres et de larmes » était dans ma PAL depuis un moment, voilà ça y est je l’ai lu et j’ai adoré.
Madeline MARA, Caporale Cheffe 3 barrettes au galon chez les SP a un fils Michael, ado de 16 ans, séparée du papa, elle est en couple avec Christian, Agent des Espaces Verts de la Mairie de Paris, avec qui elle a eu Eliot et la petite Anna, 5 ans.
Vivre à 5 en appartement ce n’est pas facile tous les jours et Christian accepte d’être gardien de cimetière pour l’avantage de la grande maison, chambre individuelle pour chacun, qui est compris dans la fonction. Pas franchement enthousiaste d’avoir vue sur un parc de pierres tombales, un peu craintive de ce qui s’y passe la nuit, la petite famille va découvrir des mystères cachés dans les murs de cette grande demeure.
L’auteure sait faire grimper la pression au point de ne plus vouloir lâcher le livre avant d’en connaître tous les aboutissants, car certains vivent de remords et d’angoisses du passé.
Des personnages qui s’expriment et donnent leurs ressentis chacun leur tour sur les événements qui se produisent, des histoires d’amours naissantes et d’amitié…
Avec un titre pareil, avec le métier particulier de Mad, on peut s’attendre au pire et on devine une fin sinistre…. qui ne sera pas celle que l’on imaginait !
Avec son épouse sapeur-pompier à Paris, lui-même employé aux espaces Verts de la ville et leur 3 enfants, la famille recomposée de Christian a un sérieux problème de logement. Plus ou moins obligés d’habiter Paris intra-muros à cause de leurs métiers, la famille est sacrement à l’étroit dans son petit appartement. Lorsque Christian à l’opportunité d’accepter le poste de conservateur du cimetière de Bercy, c’est surtout la grande maison de fonction qui fait tilt et emporte le morceau. Mais habiter au cœur du cimetière n’est pas anodin en termes de contraintes et les enfants ont du mal à s’y habituer. Et puis surtout la maison est humide, mal isolée, envahies par la moisissure et quasi impossible à chauffer. Peu à peu, à cause de toutes ces contraintes et de cette quasi -insalubrité, la famille commence à se déliter, les rancœurs refont surface, les vieux souvenirs reviennent hanter Christian, qui s’étant découvert une passion pour la peinture (aussi abstraite que morbide), devient de plus en plus distant et irascible.
Bien que très agréable à lire, le tout dernier roman de Sophie Loubière laisse au final une impression un peu étrange, l’impression de s’être dispersé un peu dans tous les sens façon tache d’huile. En voulant multiplier les pistes, multiplier les petites intrigues, jongler entre le polar, le fantastique, la chronique familiale, le roman psychologique sans jamais vouloir clairement choisir, Sophie Loubière prend le risque de perdre un petit peu son lecteur en route. Il y a des chapitres parlant d’une petite roumaine exploitée et qui vole les touristes à Paris, on se demande ce que cette histoire vient faire dans l’histoire de la famille de Christian, elle s’y raccroche un peu, sur la fin, pour s’effilocher quasiment dans la foulée. Il y a les longues interventions de Madeline en tant que pompier, les drames sur lesquels elle doit intervenir et qui la mine (avec un point culminant en fin de roman, assez terrible), les incivilités qui la mettent en colère, la manif des pompiers qui tourne mal. Il y a surtout Christian, ses secrets, son mal être et sa passion de la peinture à base de salpêtre (?) et son caractère qui devient vite inquiétant. En fait, le principal personnage du roman, quand on y pense, c’est la maison qui est le catalyseur de tout comme l’Hôtel de « Shinning » pour Stephen King. Ici, pas d’isolement mais un cimetière parisien, avec ses mystères, ses tentations aussi (l’ainé de la famille tente une expérience type « Ghost Adventures » qui tourne court) et surtout ses interdits : interdits de faire la fête, d’inviter des copains à une fête d’anniversaire, interdit d’écouter de la musique les fenêtres ouvertes, de fêter Halloween, etc. Cela mine les enfants, mine leur relations avec leur parent, et avec les copains et nourrit le mal être de Christian. On sent que tout cela va finir assez mal, et c’est vrai qu’on ne sait pas trop comment ou jusqu’où, jusqu’à ce qu’on y soit. La fin est très bien, à la fois surprenante et équilibrée, pas trop « happy » et pas trop noire. Sans forcément laisser un souvenir impérissable, « De Cendres et de Larmes » est un roman qui explore avec une certaine justesse le fonctionnement fragile d’une psyché, d’une famille et la fragilité inquiétante des liens sociaux.
Quand Christian invite Madeline pour un charmant dîner en tête à tête, c’est pour lui annoncer l’attribution d’un logement de fonction, rien moins qu’une maison de 180 m², et ce, rue de Charenton, à deux pas des écoles et de la caserne où Madeline est caporale cheffe sapeur-pompier. C’est la réalisation d’un rêve jusque-là rendu impossible par la réalité du marché parisien.
Christian attend néanmoins le dessert pour lui annoncer qu’il a obtenu le poste de conservateur du cimetière de Bercy et donc, qu’ils seront logés sur place, la maison étant dans le cimetière !
Qu’à cela ne tienne, La famille Mara avec ses trois enfants déménage et vient s’installer dans sa nouvelle demeure au début de l’été 2019, sans aucun regret pour le trois-pièces qu’ils ont quitté.
Et même si la plupart des pièces offrent une vue sur le cimetière et si de nouvelles règles s’imposent aux enfants, comme l’interdiction de faire du vélo et de la trottinette dans les allées ou d’inviter copains et copines pour l’anniversaire même en mettant la musique pas fort, « On ne fait pas n’importe quoi dans un cimetière, c’est un lieu de recueillement », les enfants s’adaptent.
Bien vite, cette maison va prendre une place importante dans le récit et devenir quasiment un personnage à part entière.
Le métier assez atypique des deux parents, l’une sauvant des vies et l’autre veillant les morts, cette ambivalence entre la vie et la mort aura une importance capitale dans la vie familiale.
La responsabilité qu’endosse Madeline en tant que caporale cheffe sapeur-pompier est immense et difficile à gérer avec son quotidien et elle souffre de plus en plus de ne pas être plus présente auprès de ses enfants, d’autant que Christian est moins disponible. Pour lui, passer d’agent d’entretien des espaces verts de la mairie du XIIe à gardien de cimetière, a de quoi le perturber. L’âpreté du métier va réveiller en lui le besoin d’extérioriser ses émotions par la peinture, peinture assez morbide qui le rend de plus en plus instable.
L’équilibre est donc fragile et l’atmosphère de plus en plus tendue. Petit à petit, insidieusement, une menace s’installe dont personne ne mesure l’ampleur. Une atmosphère anxiogène devient de plus en plus prégnante dans cette maison accentuée par le comportement du père complètement transformé. La tension va crescendo jusqu’à un véritable cyclone.
La combinaison de ces métiers singuliers et de ce lieu de vie également hors du commun va donner corps à un roman qui oscille entre le roman noir, le thriller psychologique et le roman fantastique.
De cendres et de larmes est également un roman ancré dans la réalité sociale et politique.
À l’histoire de cette famille, Sophie Loubière vient en effet entrecroiser la présence d’une enfant bosniaque arrachée à sa famille et balancée avec d’autres dans un camp à Paris où leur sont inculquées des techniques en bande pour, dans un premier temps, apprendre à voler.
Par le biais de Madeline et de ses interventions, celle-ci se gardant de ne porter aucun jugement, c’est aussi une véritable immersion dans la vie de familles touchées par la pauvreté, la violence conjugale, un aperçu de la misère sociale et parfois de la complète irresponsabilité de certains adultes. Ce sont aussi tous les risques encourus par ces sauveteurs au courage sans faille que l’auteure met magnifiquement en relief, rappelant dès le premier chapitre l’énergie et l’ardeur dont ils ont fait preuve lors de l’incendie de Notre Dame, au risque d’y laisser leur peau.
C’est aussi le ras-le-bol ressenti par les pompiers qui en ont marre de se faire caillasser ou d’être reçus avec le fusil rappelé avec cette manifestation à laquelle participe Madeline et qui se termine par le lancement de grenades lacrymogènes par la gendarmerie mobile puis par deux lances qui balayent les manifestants de leur flot, manière la plus déshonorante et avilissante qu’il soit pour un soldat du feu !
Psychologie avec des personnages auxquels le lecteur s’attache rapidement, mais aussi philosophie sur notre rapport à la mort, thème fondamental de l’histoire sont les principaux vecteurs de ce roman que j’ai bien apprécié même si je l’ai parfois trouvé un peu lugubre. Par chance, la lumière est au bout du tunnel.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Une histoire pas très rassurante qui pourrait en faire flipper certains.
Une maison dans un cimetière, des enfants qui se demandent ce qui se passe et des parents un peu à la dérive sont les ingrédients de cette histoire qui aurait pu tourner au carnage.
Et puis, il y a tous ces éléments qui vous accrochent au déroulé des événements: le boulot de sapeur-pompier et ses déboires, la vie dans un cimetière et ses visiteurs et autres aléas, les immigrés clandestins et sa mafia et puis, les délires d'un peintre en herbe ... tout un programme ... plutôt réussi pour l'auteure.
Un moment agréable de lecture avec quelques pics de tension artérielle.
Je découvre Sophie LOUBIERE, et je peux dire que les derniers chapitres de ce livre m'ont mise mal à l'aise.
Madeline est Caporal-chef aux Pompiers de Paris, elle a épousé en deuxièmes noces Christian, jardinier, petit fonctionnaire sans ambition. Elle a trois enfants : Michaël, l'aîné, né d'un premier mariage et Eliot et Anna les enfants de son union avec Christian. Ils vivent à l'étroit dans un petit appartement parisien.
Le récit débute par l'incendie de Notre-Dame de Paris, Madeline fait partie des pompiers qui luttent contre ce gigantesque sinistre. Tout au long du roman on vit de temps en temps des interventions de son équipe.
Dans le but de rendre plus agréable la vie de sa famille, Christian accepte un poste de conservateur au cimetière de Bercy. Ils seront logés sur place dans un vaste pavillon, chacun y aura sa chambre. Il veut leur en faire la surprise mais lors de la visite des lieux, le fait de vivre dans un cimetière n'est pas du goût de tous.
Si on peut croire que tout est paisible dans ce lieu particulier, ce n'est pas la réalité. Leur vie tourne vite au vinaigre (je ne voudrais pas dire drame … un peu trop fort) ; je dirais même que ça frise le paranormal ! Et ………non je ne voudrais pas révéler la suite c'est là que ça devient intéressant et passionnant pour le lecteur.
J'ai aimé ce livre, Sophie Loubière, avec une très belle écriture, nous plonge dans un univers particulier qui parfois donne des frissons. Sur fond d'actualité (incendie de Notre-Dame, irrespect des sapeurs-pompiers, gilets jaunes) elle nous fait vivre la vie d'une famille qui, petit à petit, se détruit, des personnages dont la personnalité se transforme. Des devises comme : Peur. Menace. Pluie. Couple. Suicide. Amour. Mort., se répètent plusieurs fois, de même que : Cendres et larmes.
Un bon livre, une belle écriture, de l'actualité, des frissons, font de ce roman un très bon moment de lecture.
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