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Dans ce roman à trois voix, Sharlene Teo donne tour à tour la parole à Circé trentenaire divorcée en 2020 qu doit promouvoir le remake d'un film d'horreur des années 80 : Ponti.
Or adolescente, Circé fut l'amie avec Szu, fille d'Amisa l'actrice de la première trilogie de Ponti, les deux autres voix de ce roman.
Szu, traînait son adolescence de fille moche entre sa mère recluse et sa 'tante' Yunxi, medium arnaqueuse spécialiste en "bien-être holistique", dans une maison désormais délabrée achetée par les gais au loto de son père parti quand elle avait huit ans.
Son amitié avec Circé, jolie fille riche avait illuminé son adolescence, brisée peu de temps après par le décès de sa mère.
Amisa, pour sa part, était venue à Singapour de sa Malaisie rurale natale pour tenter sa chance de jolie fille, mais Ponti était arrivé trop tard pour que sa carrière d'actrice démarre
Trois femmes, trois époques dans une ville-pays archi-polluée dont on voit les transformations au fil des récits de ce roman
Deux jeunes femmes qui après avoir partagé des moments clé de leur adolescence vont pouvoir renouer leur amitié à l'aube de la quarantaine, une fois les cartes rebattues de belle manière.
Un roman prenant qui permet de s'identifier aux trois héroïnes, si différentes, si semblables, si complémentaires.
Un roman que je suis ravie d'avoir découvert sur les rayonnages virtuels de la Bibliothèque Numérique de la Ville de Paris.
Les premières pages laissent penser que nous allons lire un roman à l’humour grinçant qui raconte la vie d’une adolescente vivant à Singapour.
Puis très vite, l’humour fait place à une histoire plus sombre même si elle n’est pas dépourvue d’ironie.
Dans ce premier roman de Sharlene Teo, on suit trois femmes à trois époques. Szu en 2003, jeune fille de 16 ans solitaire et pleine de complexes dont la rencontre avec Circé va bouleverser la vie. Circé donc, quelques vingt ans plus tard, en plein divorce et questionnement existentiel. Et Amisa, la mère de Szu dans les années 70 et 80, éphémère actrice de cinéma qui ne fit jamais carrière.
Le roman alterne les points de vue et les époques, donnant différents éclairages sur les événements passés. Car il apparaît très vite que Szu et Circé, inséparables dans leur jeunesse, n’ont pas conservé de liens et que cette séparation est due à un événement particulier.
J’ai été très emballée par les premières pages qui débutent avec Szu. L’esprit et l’humour qui se dégagent de ce récit à la première personne me donnait l’impression d’un roman qui serait léger mais aussi intéressant par ce qu’il raconterait des relations adolescentes et familiales.
J’ai eu un peu plus de mal sur la durée, trouvant quelques longueurs dans le récit, comme des exercices de style démontrant la qualité d’écriture de la romancière mais sans aucun intérêt pour la progression de l’histoire.
Au final, le roman n’a pas retenu toute mon attention même s’il y a de bons moments.
2003, Singapour . A seize ans, Szu mal dans sa peu et complexée vit avec sa mère Amisa ancienne star éphémère de films d'horreur et sa tante. Même si elle voue une admiration envers sa mère, cette dernière se confine dans ses souvenirs. Solitaire, Szu se lie d'une amitié très forte et possessive avec Circé.
Voilà un roman choral très dépaysant par le contexte qui nous immerge à Singapour. Il alterne la voix des trois personnages à des époques différentes : le parcours d'Amisa et sa jeunesse, l'année charnière de 2003 racontée par Szu et une projection en 2020 où l'auteure donne la parole à Circé. Devenues adultes, les deux amies n'ont plus de contact depuis bien longtemps mais elle vont être amenées à se revoir.
L'auteure explore avec réalisme et sans aucune mièvrerie les schémas familiaux défaillants, la maternité, le rejet et la construction identitaire. Avec ces trois personnages féminins bousculés par la vie, ce sont autant de détails et de sensations relatés avec subtilité qui mettent en lumière la fragilité des personnages, leur complexité et les points de bascule.
Alors oui ce roman est loin d'être douillet mais les touches de légèreté et d'humour apportées par le prisme de l'adolescence sont souvent drôles ou percutantes. Si ce roman est très intéressant par sa finesse et par l'exploration des relations, la construction un peu inégale et déroutante à mes yeux (pourquoi diable avoir choisi 2020? ) m'a empêchée d'être au diapason sur toute la longueur.
Une lecture dépaysante dont l'écriture accroche et se remarque (à noter l'excellente traduction).
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