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« Cent voyages » est un roman qui m’a bouleversée… La vie de Garance m’a touchée, je me suis attachée à elle, je me suis sentie proche d’elle… Est-ce de par la plume de Saïdeh Pakravan? Est-ce de par la solitude de Garance? Est-ce de par cet amour inconditionnel qu’elle a pour sa fille? Pour toutes ces raisons en fait. Garance a une vie singulière, où l’amour parental n’est pas des plus présents, où l’amour est décevant, où les attaches n’existent pas vraiment. Garance vit sa vie non pas par choix, mais parce qu’il faut la vivre… Et sa vie se résume à tous ces voyages qu’elle a fait, dès jeune avec son départ chez son père à Téhéran et Garance en a gardé le goût: elle quitte régulièrement tout pour partir voyager…
L’auteure a construit son roman, l’histoire de Garance, autour de trois personnages qui ont fait partie de sa vie en trois chapitres: Henri, son compagnon, Myriam, sa fille, et Daniel, son dernier compagnon. Garance vit sa vie autour, aux côtés de ces trois personnes mais là où elle est la plus heureuse est quand elle est avec sa fille. Saïdeh Pakravan nous livre un personnage mélancolique, solitaire, qui n’a besoin de personne pour être, qui attend rien ni des autres, ni de la vie en général. Elle s’est construite comme ça. En fait, Garance ne s’embarrasse pas ni du matériel, ni des autres sauf, bien sur, quand il s’agit de sa fille où l’amour est illimité. « Cent voyages » est une quête, une quête de soi-même, une quête pour nous connaitre, une quête pour apprivoiser. Nous faisons tous des voyages et à nous de retenir l’essentiel de ces voyages, ces voyages qui font qui nous sommes, ces voyages que nous désirons vivre ou pas. J’ai aimé faire ce voyage avec Garance, j’ai retrouvé de moi dans Garance, j’aimerais avoir le cran de Garance, j’ai des regrets comme Garance et comme Garance, j’avance dans la vie.
J'ai lu ce livre car j'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteur lors d'une rencontre dans une bibliothèque de quartier. Dans le cadre du festival Hautes tensions, en novembre 2015 sur Bordeaux, deux auteurs sont venus rencontrés les lecteurs. Il s'agit de Saîdeh Pakravan, pour son roman « Azadi », qui se passe à Téhéran et Ali Bader pour le roman, « Papa Sartre ». Cette rencontre très intéressante a permis d'appréhender la façon de travailler des écrivains. Cette rencontre a été intéressante par la rencontre de deux auteurs, l'un d'Iran et l'autre d'Irak.
Avec « Azadi », nous sommes à Téhéran en 2009, lors des manifestations qui ont essayé de changer la vie politique de ce pays. Raha est une jeune fille qui est étudiante et qui va participer aux manifestations, puis va subir la répression dans son corps pendant et après une détention. Il y a aussi Hossein qui est un jeune militaire et qui fait partie de la police politique et qui va rencontrer lors d'une échauffourée Raha. Il y a aussi la famille de Raha, ses parents très tolérants et qui vont essayer de sauver leur fille de cet engrenage politique. Des tantes, l'une fait partie de la bourgeoisie et est très friande du luxe occidental mais aussi Gita qui vit exilée aux états Unis et qui vient passer quelques jours en Iran. Il ya aussi la famille plus modeste d'Hossein et en particulier, son frère qui est revenu handicapé de la guerre contre l'Irak et qui est devenu un islamiste virulent.
Grâce à ce romanesque et le portrait de ces différents personnages on appréhende la vie à Téhéran et à la transformation de la société et de la politique de ce pays. J'ai été très impressionnée par les descriptions des « datesh », qui sont des processions religieuses et cela m'a fait penser aux cortèges de pénitents lors des semaines saintes en Espagne. La façon de vivre de façon excessive et intégriste des religions produisent malheureusement les mêmes excès.
Une lecture très plaisante malgré tout car malgré la noirceur des événements, de sentiments sont partagés par l'ensemble des protagonistes.
Du début, ce livre avait un gros handicap ; je l’ai lu juste après « Les putes voilées n’iront pas au Paradis ! ». Un challenge qui n’a pas été relevé.
Dès le début cela m’a paru trop superficiel, trop convenu, trop roman à la BC. Je n’ai pas tenu plus de cent pages, je l’ai refermé définitivement. Je sais qu’il conviendra parfaitement à une personne : ma mère.
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