Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Plus aucun crime, plus de violence, plus de suicides, plus de crises cardiaques, de viols, de meurtres, d'accidents de voiture, d'agressions. Plus d'appels dans les commissariats, et les urgences des hôpitaux restent vides. La foule enthousiaste danse dans les rues, s'embrasse et scande : « Trêve éternelle ! » Pourtant, deux individus sont hantés par une question : la trêve va-t-elle durer, et si oui... jusqu'à quand ?
À travers le destin prodigieux de ses personnages, "La Trêve" nous fait vivre vingt-quatre heures aux États-Unis, dans la vie d'un pays transformé en... miracle ? conspiration mondiale ? terrain de jeu extraterrestre ?
Quelle que soit la réponse, Saïdeh Pakravan, l'auteur-monde, nous montre une réalité sans fard, peut-être éloignée de notre quotidien, mais qui est bel et bien la nôtre...
Une histoire qui fait doucement rêver....
Qui semble si idéaliste...
Une vision tellement utopique sur notre monde actuel ... C'est une belle parenthèse dans notre vie
Un immense merci aux éditions Belfond et à Decitre pour m'avoir permis de découvrir les nouveautés de la rentrée littéraire! La Trêve m'a tout de suite intrigué par son concept original : enfin un livre qui sort des sentiers battus et nous propose un sujet intelligent et encore jamais vu!
On pourrait penser qu'un livre qui traite d'un monde où la paix règne serait apaisant. Un monde sans violence, sans problème, sans haine, sans mort... il y a de quoi rendre rêveur! Pourtant, lorsque l'on se plonge dans ce livre, on se sent mal, on se sent oppressé par cette ambiance si étrange. Je n'étais pas à l'aise durant ma lecture, j'avais les mains moites, j'étais tendue, je ne me sentais pas tout à fait bien. C'est une des premières fois où je ressens ce sentiment d'oppression avec autant d'intensité dans un livre!
Les individus s'apprêtent à commettre des crimes, et puis, étrangement, s'en détournent... On sent que quelque chose cloche, que quelque chose va forcément mal tourner... Etrange comme sensation, non ? Comme si finalement, les crimes faisaient tant partie du monde, que sans eux, on sentirait un drôle de manque. (Enfin, si une trêve pouvait vraiment arriver dans notre monde, ce serait fort profitable et appréciable!)
Le roman croise de multiples histoires indépendantes les unes des autres, et il est parfois difficile de ne pas s'y perdre : mais il faut s'accrocher, car la réflexion que nous propose l'auteur entre les lignes de son roman est vraiment intelligente. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié la plume de Saideh Pakravan, elle réalise un portrait réaliste et sans fard des Etats-Unis où la violence, si elle n'est jamais présente directement, est toujours sous-jacente.
La trêve a su me séduire par son originalité, son ambiance oppressante, et la réflexion qu'il suscite!
Ma chronique : http://attrape-mots.blogspot.fr/2016/10/la-treve-de-saideh-pakravan.html
Imaginez un moment de quiétude, un instant suspendu : plus de mauvaises nouvelles, "tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes". Les chaines de télévisions et de radio d'informations ne changent rien, elles n'ont rien à dire mais le disent quand même, en boucle, une action lénifiante sur la population qui sort en masse aux cris de "Vive la trêve".
A travers une multitude de personnages, Saïdeh Pakravan dessine la société étasunienne : les pauvres, les riches, les noirs, les blancs, les latinos, les voyous, les gens honnêtes, les mecs violents, les mecs bien, les femmes indépendantes, les plus soumises qui justement profitent du moment pour accéder à une certaine indépendance, ... Les envies de meurtres et les potentiels passages à l'acte disparaissent peut-être même définitivement sous un flot d'émotion ou grâce à une reprise de conscience, à une rencontre. Le reproche qui pourra être fait à l'auteure c'est que ses histoires ne se rencontrent pas, qu'elles peuvent paraître déconnectées les unes des autres, qu'on aurait aimé plus de liens entre elles, des rencontres ou des croisements. Et puis, finalement, au fil de la lecture, je me dis que c'est très bien comme cela, que tous ces gens vivent ensemble et séparément ce grand événement qui les bouscule. On s'attache à presque tous les personnages -les gentils- et à toutes les situations qui évoluent au fil des heures, certaines, on ne les rencontre qu'une seule fois, d'autres reviennent, comme Simon, le flic ou Jennifer qui vient de quitter Sam son ami violent. Dans certains cas, on espère que le calme permettra de pérenniser ce qui naît pendant cette journée. Dans d'autres, on se dit que c'est juste un temps de repos avant le déchaînement sans doute inévitable de la violence, probablement même exacerbée par ces quelques heures de liesse populaire.
Un bien beau roman qui fait entrevoir un autre monde possible, sans violence ; la haine, la jalousie et les rancœurs sont toujours présentes mais chacun fait avec sans céder à la barbarie, aux excès. Ne fuyez pas, il ne s'agit pas d'un livre gnangnan bourré de bons sentiments à deux sous, mais d'une réflexion sur notre société contemporaine, ultra connectée pour le pire souvent -mais aussi pour le meilleur, la preuve, vous pouvez me lire même loin de chez moi- qui entend et voit donc de la violence 24h/24, même les politiciens en rajoutent pour nous faire peur et voter pour eux et leurs programmes sécuritaires, qui, si ma mémoire est bonne n'ont jamais fait baisser les agressions, au contraire. Saïdeh Pakravan pointe les travers des différentes dérives : sectes, addictions, violences conjugales, ... J'aime bien aussi le point de vue de Simon, le flic, sur cette pratique actuelle, qui veut maintenant qu'à chaque événement malheureux -ou heureux, voyez ces cadenas sur les ponts parisiens-, il faille mettre une bougie sur sa fenêtre, porter un bouquet de fleurs sur le lieu d'une agression ou d'un accident, etc, etc... "Les gens ont la manie de tout transformer en sanctuaire. Pareil quand une personnalité disparaît." (p.333) Comme s'il fallait manifester ostensiblement -comme des moutons, dixit Simon (et moi itou-) ses émotions ou ses états d'âme. On ne peut plus rien cacher, tout doit être montré à tous.
Malgré ses 430 pages, ce roman se lit tout seul, vite, sa construction en courts chapitres alternant les personnages n'est sans doute pas étrangère à cette sensation de lecture aisée. Belfond qui n'était pas mon éditeur favori, remonte dans mon estime après plusieurs textes franchement bons voire excellents.
La trêve de Saïdeh Pakravan aux Éditions Belfond
<< - Mamie, c'est quoi la trêve?
-C'est comme la paix.
-C'est quoi la paix?
-La paix ma puce, c'est quand les gens deviennent très gentils les uns avec les autres et cessent de s'entretuer. Le contraire de la guerre.
-Ah, d'accord.
-Ben oui, vous n'êtes que des gamines, mais quand on vous dit guerre, vous saisissez tout de suite. Par contre, paix, ça ne vous dit rien. Trêve, je n'en parle même pas. Quel monde tout de même.>>
Aux États-Unis, une trêve s'est étrangement installée sur tout le pays. Le mal est comme suspendu, en mode pause. Plus aucun crime, plus de violence, plus d'agression, de viol, plus de mort. À chaque mauvaises actions que s'apprêtent à commettre les protagonistes de cette histoire, ils sont comme interrompus juste avant l'innommable, comme si une fée jouait la bonne conscience sur chaque individu dangereux. Le monde devient paisible, mais pour combien de temps?
" La haine semblait avoir disparu. Aussi simplement que ça. Aussi simplement."
La violence ayant disparu du quotidien, elle apparait sous une autre forme: les souvenirs.
À travers le destin de plusieurs personnages, on se retrouve au cœur des pensées, des souvenirs de chacun. On partage leurs vies, pour 24 heures, des vies où l'espoir renait comme un Miracle.
"Elle sourit en reprenant l'album photo. Le ver était dans le fruit, sans aucun doute, et la dépression reviendrait. Il ne s'agirait alors que de savoir comment tenir le coup, comme s'accrocher jusqu'à la prochaine bonne surprise, jusqu'au prochain bonheur, si court soit-il."
Saïdeh Pakravan est née en Iran. Elle est franco-américaine et partage depuis 30 ans sa vie entre Washington et Paris. J'ai découvert sa plume avec son premier roman AZADI en 2015 qui l'a enfin révélé au public français. Un récit que j'avais adoré, couronné par le prix de la Closerie des Lilas et le prix Marie-Claire. C'est avec grand plaisir que je l'ai retrouvé avec cette histoire originale à l'écriture plus affirmée.
Comme un rêve éveillé j'ai passé 24 heures aux USA et en ces temps incertains, trop chargés de violence ce livre fait du bien. Si seulement c'était vrai. Si seulement on pouvait faire une trêve.
Un livre touchant qui met pourtant le doigts sur des sujets très sensibles, tel que le terrorisme, la pédophilie, les violences conjugales. Le mal est partout, en mode veille.
"La colère des imbéciles remplit le monde. "
Une histoire qui fait doucement rêver. Une belle réflexion sur notre monde et le chaos qui l'entoure, illuminée parfois d'une lueur d'espoir.
Merci à Slavka et Aux Éditions Belfond pour cette découverte de la rentrée littéraire.
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