"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En septembre 1965 Mereles et sa bande étaient sûrs de défrayer la chronique en décidant de braquer la fourgonnette du trésorier général de la banque de la province à Buenos Aires, ils n’avaient pas idées de la tournure que prendraient finalement les événements. Bébé, Dorda, Bazán et Mereles vont faire les unes des journaux Argentin et Uruguayen tant la violence de ce fait divers est étonnante.
Sur fond de magouilles politiques et policières, Ricardo Piglia nous raconte la cavale sanglante de ces jeunes truands. Et puis il y a Silva, Le commissaire de la division Vols et effractions, lui, il maltraite, il torture … en toute légalité. Tous les moyens seront bons pour pourchasser et mettre fin à leur cavale. Jusqu'au baroude d’honneur de ces malfrats barricadés pendant 16 heures dans un appartement de Montevideo. Ce ne sont que « des camés, des machines à tuer »
Argent brûlé un roman policier étonnant ! L'auteur a réussi à recontituer l’affaire grâce à ses recherches dans les archives, par son style, par la qualité de ces descriptions. J’ai eu un sentiment étrange en le lisant, celui d’être présent, observateur de cette bande de malfrat, spectateur impuissant d’un massacre annoncé.
À partir de ce fait divers, Ricardo Piglia réussi là un bon roman noir, mon premier roman noir argentin. Sans états d’âmes, sans parti pris.
« La vie, c’est comme un train de marchandises…c’est lent, ça en finis pas, on dirait qu’il va jamais s’arrêter de passer, mais à la fin tu reste là toujours, à regarder la petite lumière rouge du wagon qui s’éloigne. »
Récompensé par le prix Planeta en 1997, il a été porté à l’écran en 2001.
Son pressentiment était le bon, il y avait trop de monde sur ce coup.
Comme un avion perdant des pièces en vol, l'équipe de gangsters voit ses portes de sortie se fermer sur le piège de cet appartement de Montevideo. La fusillade finale où ces trois hommes défendent leur vie dans les hallucinations et la frénésie de la coke contre une armée policière retentit comme le crash inévitable de cette équipée sauvage.
S'inspirant d'un casse ayant fait les gros titres de la presse dans l'Argentine trouble des années 60 post-péroniste, la plongée dans l'univers du gangstérisme aux franges du politique et de petites frappes sociopathes tenant tête à des forces de police corrompues et d'une brutalité décomplexée qui préfigure le régime des colonels est menée tambour battant par R. PIGLIA.
S'appuyant sur une enquête minutieuse, R. PIGLIA reconstitue cette cavale dans un style sec, nerveux, étroitement collé à l'action, les plongées introspectives dans l'esprit de ces hommes pris au piège apparaissent alors comme des respirations dans le rythme suffocant du récit.
Dans un acte final qui apparaît comme le symbole nihiliste du panache de ces hommes, R. PIGLIA, figure du polar argentin, construit la légende de braqueurs qui n'ont rien à envier à celle de grands noms du grand banditisme américain des années 30 et signe avec Argent brûlé un roman noir de haut niveau.
Initialement paru en France en 2001, Argent brûlé est republié aux éditions Zulma et bénéficie d'une nouvelle traduction.
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