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Retrouver enfin, après Les vivants au prix des morts, l’écriture délicieuse de René Frégni est un immense plaisir. Que ce soit aux Correspondances de Manosque ou, cette année, au Printemps du Livre de Grenoble, rencontrer et écouter cet homme me marque à chaque fois. Avec Dernier arrêt avant l’automne, je n’ai pas été déçu.
Le narrateur qui colle parfaitement à René Frégni lui-même, est en panne d’inspiration. Il n’arrive plus à écrire. Pascal et Aline, des amis, sont libraires à Riez, dans les Basses-Alpes comme on disait autrefois, dans les Alpes de Haute-Provence comme il faut appeler maintenant ce beau département. Aussi, lorsque Pascal et Aline lui proposent un travail, la garde d’un monastère abandonné, il accepte.
Je précise que cet ancien monastère cistercien existe bien, qu’il est très bien restauré. Il se trouve sur la commune de Moustiers-Ste-Marie, à 6 km, et à 9 km de Riez où Pascal et Aline vivent leur passion pour la lecture, comme libraires et marchands de journaux.
Dans le roman, le monastère de Ségriès, abandonné depuis des années, appartient à un mystérieux propriétaire qui paie bien sans rien demander en retour. Alors, notre écrivain en panne d’inspiration s’y installe, découvre la maison de l’évêque après celle du gardien. L’écriture riche et variée de René Frégni me captive vite et j’apprécie particulièrement la passionnante et riche description de sa découverte des lieux.
Un chaton vient même lui tenir compagnie. Il le nomme Solex en souvenir de son moyen de déplacement qui lui permettait de s’échapper de Marseille pour aller se baigner dans la Durance.
Du côté de son travail d’écriture, ça ne va pas fort. L’inspiration ne vient pas. Alors, il se renseigne sur l’histoire du monastère et retrouve beaucoup de documents oubliés. Pour s’occuper, notre écrivain se lance dans des travaux de nettoyage autour des bâtiments. C’est quand il arrive au cimetière des moines que Dernier arrêt avant l’automne change brusquement et devient une sorte de thriller, presque de polar dont je ne peux rien dire, bien sûr !
Glissant au passage quelques notes d’humour, René Frégni fait monter la tension et son roman devient de plus en plus énigmatique avant de m’apporter une confession terriblement émouvante, révélant une indicible vérité.
Avec son écriture à la fois poétique et percutante, René Frégni m’a une nouvelle fois emporté au bout d’une histoire folle qui me rassure au final car l’écrivain a finalement pu noircir les pages de son cahier. Il a su parfaitement me faire partager son amour de la nature, sa beauté, tout en soulignant son saccage organisé par l’homme. Heureusement, comme il le dit si bien : « N’était-ce pas ce que j’étais venu chercher ici, la splendeur des forêts et le silence de l’écriture »… pour le plus grand plaisir de ses lecteurs !
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Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/07/rene-fregni-dernier-arret-avant-l-automne.html
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