"Tout est parti de mon père...", confie la comédienne
"Tout est parti de mon père...", confie la comédienne
Une image très attachante de la relation fille père en fin de vie associée une sensation de syndrome de l'imposteur. Ce roman donne à réfléchir.
L'artiste-peintre, la comédienne et l'amour
Rachel Arditi nous offre un premier roman plein de sensibilité sur les affres d'une comédienne qui se bat pour son père atteint d'Alzheimer et pour sa carrière de comédienne et crée des passerelles entre son quotidien et la vie rêvée.
Commençons par le côté autobiographique de ce roman, histoire d'en finir d'emblée. Oui, Rachel Arditi, comme la narratrice, est comédienne et oui, son père était, comme celui du roman, artiste-peintre. Et oui, elle est arrivée à l'écriture par l'adaptation de romans pour la scène. Il n'est par conséquent pas erroné de trouver au fil des pages de ce savoureux roman, du vécu. Mais c'est bien de ce terreau que se nourrissent tous les romanciers, consciemment ou non.
La scène d'ouverture, qui donne bien le ton du roman, retrace le dialogue forcément un peu surréaliste entre la narratrice et son père qui entend fuir son Ehpad de Nogent-sur-Marne et va solliciter pour cela l'aide de sa fille. Âgé de 96 ans et atteint d'Alzheimer – son état va empirer tout au long du livre – son esprit vagabonde. Alors sa fille joue le jeu. Les encouragements qu'elle prodigue à ce vieil homme étant tout à la fois une marque d'affection et une thérapie permettant à son cerveau de rester en éveil.
De retour à son appartement situé du côté de Montmartre, elle rencontre Betsy, une fille espiègle qu'elle croise régulièrement et qui l'entraîne aussi sur la voie onirique. Un autre moyen de ne pas s'épancher sur sa carrière de comédienne un peu à l'arrêt. «Me voilà, à 35 ans mais sans âge, stagnant dans le ressac de ma propre existence, où par moments je crains de faire naufrage. Les luttes que j’ai menées ne m’ont conduite nulle part. Sauf à me dire de façon assez vertigineuse que je n’ai jusqu’ici vécu que pour continuer à vivre.»
L'éclair va arriver après une rencontre avec son amie Victoire qui lui propose d'adapter Eugène Onéguine pour le théâtre. Un projet d'autant plus enthousiasmant pour elle, qu'elle entrevoit la possibilité d'endosser le rôle de Tatiana, l'amoureuse éconduite par le dandy qui donne son titre au roman.
Le récit va alors alterner entre le travail d'adaptation, les bonnes et les moins bonnes nouvelles autour du financement du projet, du casting et des trouvailles pour la mise en scène et les visites à Nogent.
En jouant sur les temporalités, l'imaginaire des protagonistes qui, de manière plus ou moins voulue, choisissent de rêver leur vie plutôt que de la vivre, Rachel Arditi tisse un fil entre eux. Alors le théâtre se retrouve dans la peinture, la jeune fille d'aujourd'hui se retrouve aux côtés de Pouchkine et Betsy embarque avec elle le vieil homme au crépuscule de sa vie.
L'humour et la vivacité de la plume de la primo-romancière entraînent le lecteur dans ce tourbillon plein de poésie qui permet d'affronter les difficultés qui jalonnent une vie d'artiste. Ajoutons qu'en prenant la plume, Rachel Arditi a trouvé le moyen de ne plus dépendre de personne pour mener à bien son projet, contrairement à la comédienne de son livre, soumise aux caprices et aux humeurs des autres. Gageons que ce premier roman, sur lequel souffle un vent de fraîcheur, sera bientôt suivi d'un autre. On l'attend déjà avec impatience!
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"Une folie joyeuse" celle du père qui se voit encore faire fortune en vendant ses tableaux aux japonais. Un rêve utopique, celui aussi de revivre dans son appartement ou plutôt dans le petit hôtel particulier rue Machin-Chouette.
La fille actrice se retrouve sur un projet d'adaptation d'Eugène Onéguine, mise en scène par son amie Victoire. A partir de là le personnage de Tatiana prend toute sa place dans le quotidien de l'actrice ,"Moitatiana". Le rôle lui est dévolu, me semble-t-il? Et puis non, ce sera une jeune et belle actrice Elise Schneider qui lui volera le rôle.
Cruelle déception, une amitié qui prend du plomb dans l'aile. Dans ce monde artistique, il faut louvoyer, rester jeune surtout rester jeune. Le reflet de notre société. Le Paraître. Le Mal-Etre aussi.
Merci à lecteurs.com pour l'envoi de ce roman et la découverte d'une nouvelle autrice.
Voilà un livre qui m' a touché, son écriture fluide, simple, accessible, remplie d'amour et de rêves. Je suis très touchée par la relation qu'elle a avec son papa. J'ai aimé ce livre qui décrit aussi sans fard l'univers du théâtre .J'ai aimé l'idée qu'on puisse peindre un tableau dans sa tête. J'ai aimé qu'elle aussi voit la lune.
Ce livre m'a beaucoup émue. MERCI lecteurs.com pour cette découverte
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