"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Maurice Clavault est un jeune inspecteur, il vient d'être nommé dans un commissariat de banlieue parisienne et sa première mission est d'aller à l'aéroport pour suivre des députés indigènes de Madagascar. Nous sommes à la sortie de la guerre. La IVe république vient d'être instaurée et les renseignements généraux vont être créés. Maurice va être rapproché pour en faire partie, ce service va associer des membres de la police nationale mais aussi des services secrets français.
Jeune homme, il vit encore chez sa mère, avec sa belle fiancée, Ginette, qui est une apprentie comédienne et qui travaille comme vendeuse dans un grand magasin des grands boulevards. Elle va décrocher un rôle et va devenir comédienne pour un feuilleton radiophonique.
Ce roman fait une belle description du Paris d'après guerre, avec des ballades d'amoureux sur les grands boulevards.
Mais Maurice va être envoyé en mission, à Madagascar, pour une enquête : est ce un crime frauduleux ou politique. Des enlèvements et assassinats enflamment l'île et ces événements peuvent être qualifiés de meurtres politiques ou conflits d'intérêt ou histoire d'amour passionnelle qui aurait mal tournée…
Nous sommes dans les premières années de la décolonisation de territoires français...
Maurice, Titi parisien, va alors découvrir la vie des colons : les grands propriétaires qui exploitent de manière brutale leurs exploitations mais aussi des français venus s'installer sur l'île. Comme Lionel, qui tient un petit hôtel ; où est hébergé Maurice. Lionel qui fréquente la belle voisine qui tient un petit restaurant. Des fonctionnaires français qui règnent de façon pas toujours orthodoxe dans leur fonction.
Maurice va alors tenter de mener son enquête dans cette société coloniale et dans ce climat de pré-décolonisation.
Pierre d'Ovidio, à travers une simple enquête policière, nous entraîne dans une description intéressante de l'atmosphère de la fin de la guerre, que ce soit à Paris ou à Madagascar. A travers des personnages touchants, on suit avec un réel plaisir cette enquête et j'ai découvert le climat politique, social des premières décolonisations. D'ailleurs, j'avais rarement eu l'occasion de lire un récit ou roman sur Madagascar.
On croise aussi dans ce livre, des personnages réels, comme Ho chi Minh, De Gaulle, des députés de la nouvelle Calédonie mais aussi un grand écrivain de l'époque. L'étrange et énigmatique Paul Léautaud. Notre jeune inspecteur a eu la chance de le rencontrer dans une queue en achetant son pain et avec qui il a sympathisé et ils vont échanger une correspondance très intéressante pendant son séjour aux Colonies.
J'ai apprécié dans ce roman le mélange entre la grande Histoire et les petites histoires intimes des différents personnages. Tout cela avec l'atmosphère sociale, politique, culturelle de l'époque décrite.
Ce roman est le deuxième ouvrage où Pierre d'Ovidio introduit son personnage de jeune inspecteur : dans « l'ingratitude des fils », nous sommes dans les dernières années de la seconde guerre mondiale. Mais rien n'empêche et trouble la lecture de ne pas avoir lu ce premier roman. Et je vais m'empresser de lire le premier tome pour retrouver ce jeune homme.
Dans « le choix des désordres » Pierre d'Ovidio, à travers une simple enquête policière, nous entraîne dans une description intéressante de l'atmosphère de la fin de la guerre, que ce soit à Paris ou à Madagascar. A travers des personnages touchants, on suit avec un réel plaisir cette enquête et j'ai découvert le climat politique, social des premières décolonisations. On croise aussi dans ce livre, des personnages réels, comme Ho Chi Minh, De Gaulle, des députés de la nouvelle Calédonie mais aussi un grand écrivain de l'époque, l'étrange et énigmatique Paul Léautaud.
J'ai apprécié dans ce roman le mélange entre la grande Histoire et les petites histoires intimes des différents personnages. J'ai découvert un auteur et ai envie de continuer à lire les aventures de l'inspecteur Maurice Clavault.
Élevé par un père adepte de la violence et du dressage, Joël est un enfant triste :
"Un garçon taciturne, avait diagnostiqué sa maîtresse dès la première année de sa scolarité. "On ne l'entend pas beaucoup, votre garçon, Josiane. Il est comme ça à la maison ?" "Affirmatif" aurait dit Alphonse. Josiane s'était contentée d'un "oui" étranglé, à peine audible. L'institutrice avait soupiré. Fin de l'entretien. Elle avait eu tort de rapporter l'avis de l'institutrice à son mari : le gamin s'était fait engueuler. Déjà qu'on ne l'entendait pas beaucoup, maintenant, il ne parlait que pour répondre aux questions directes. Un taiseux." (p.18/19)
La suite n'est guère mieux et Joël subira toute son enfance cette violence tant physique que psychologique. Il n'est finalement guère surprenant de le retrouver quelques années plus tard au rayon des faits divers... Mais qu'on ne s'y trompe pas, le roman de Pierre d'Ovidio est bien plus fin que cette relation de cause à effets basique. Par une construction étonnante, absolument pas linéaire qui suit plutôt les méandres de la pensée qu'un rapport de police ou qu'un article de journaliste, le romancier excelle à brouiller les pistes. Il passe d'une période à une autre très rapidement et habilement, parfois dans le même paragraphe ; curieusement, le lecteur n'est pas dérouté, chaque fois, il s'y retrouve. Et pourtant, en plus de cela, Pierre d'Ovidio procède par allusions pour évoquer un événement pas encore connu, qu'il expliquera quelques pages plus loin, ce qui pourrait perdre un peu plus le lecteur. Que nenni, jamais je ne me suis senti largué, au contraire, cette construction puzzlesque maintient le lecteur en éveil jusqu'à ce que toutes les pièces lui soient données, elle augmente le suspense et tient en haleine jusqu'au bout du livre, tout au bout...
L'écriture ajoute également à la tension, nerveuse, rapide, parfois très oralisée. C'est rural poisseux, ça colle aux basques comme la boue aux bottes de Joël. L'histoire se déroule au fin fond de la France, elle pourrait être transposée au cœur des États-Unis, dans un état rural et ça en ferait un roman noir américain excellent, sans doute remarqué, car remarquable. Du made in France à ne pas rater, de la belle ouvrage, des personnages qui marquent et restent en mémoire.
PS : de Pierre d'Ovidio, j'avais déjà apprécié Étrange sabotage.
Le très bon point de ce bouquin, c'est de nous faire vivre l'époque de l'immédiat après-guerre en France. Une époque difficile, la IVe République est fragile, les gouvernements itou. Les communistes sont encore nombreux, actifs et pèsent sur la politique générale, notamment par la branche syndicale du Parti, la CGT. Les gaullistes tentent de s'implanter avec le nouveau parti créé par le Général en avril 1947, le Rassemblement du Peuple Français. Paul Ramadier est le Président du Conseil et Jules Moch, Ministre de l'Intérieur, inflexible contre les grévistes mineurs du Nord de la France. Ce contexte de violence et de répression musclée est fort bien décrit par Pierre d'Ovidio, il installe une tension tout au long du roman. Ajoutons à cela l'inflation qui explose, les tickets de rationnement qui sont toujours présents, les salaires qui stagnent, le froid de l'hiver nordiste, le manque d'argent pour chauffer les logements, et il n'y avait pas la coupe du monde de football pour réchauffer les cœurs (non, je déconne, la coupe du monde de foot ça ne réchauffe que les portefeuilles des joueurs, celui de la FIFA et des chaînes de télévision).
Sur fond de société française en plein désarroi, en pleine déroute, Pierre d'Ovidio construit une intrigue politico-crimino-ferroviaire très réaliste, avec des personnages réels et d'autres fictifs. Les fictifs sont ceux qui sont mis en première ligne, les travailleurs et les flics ; Maurice Clavault a dû déjà résoudre des énigmes dans d'autres livres de l'auteur, mais pour moi c'est ma première rencontre avec lui, convaincante. Intrigue bien menée, maîtrisée dont j'ai cru un court moment qu'elle allait finir en queue de poisson, mais non, l'explication finale est là, claire, nette et précise. Nul doute que l'on retrouvera Maurice Clavault et sa compagne Ginette, la pétillante actrice pour des feuilletons radio qui étaient à l'époque très écoutés, et qui voudrait bien percer au cinéma.
Fort bien écrit, une plume documentée et très à l'aise à la description des personnages, des faits et des lieux. Des dialogues, mais point trop.
Un roman qui débute comme ceci :
"Bel engin ! Ouais... Belle mécanique, pour sûr, pensa Jules, ahanant pour relever les barrières du passage à niveau. Même pour une ricaine, chapeau ! Faut reconnaître ce qui est : "ils" savent construire les locos. Le Parti a beau dire !" (p. 9)
Pas mal sur le papier, et puis finalement, rien de folichon. Cette rencontre très improbable pourrait être intéressante, mais j'ai trouvé que ça tournait en rond. Les procédés narratifs sont archi-connus : la rencontre entre deux êtres qu'absolument tout oppose, le paysan naïf et la petite jeune de la banlieue parisienne qui a déjà vu pas mal de choses moches, le billet de 50€ déchiré par Bertrand pour attirer Marianne dans sa campagne, ... L'auteur le sait, il l'écrit que tout cela a déjà été dit : "La moitié de billet ? Le procédé ne lui paraissait plus aussi convaincant. Il avait dû lire ce truc ridicule dans une histoire de mafia. Ou d'espionnage..." (p.68/69), mais il persévère tout de même. Comme pour se donner bonne conscience d'écrire des banalités, ou prendre du recul ou de la hauteur ? Ou alors une forme d'humour que je n'ai pas comprise ?
Alors, certes, les personnages évoluent, apparaissent beaucoup plus complexes qu'ils ne pourraient le laisser penser au départ, chacun ayant sa part de mystère ou ses énormes casseroles...
Certes encore, la lecture n'est point désagréable, Pierre d'Ovidio emprunte à différents registres de langage donnant du rythme et une certaine réalité à son récit...
Alors quoi ? Eh bien, tout ce que j'ai dit au départ fait que je n'adhère pas à ce bouquin, très visuel pourtant, les images viennent facilement à l'esprit : je m'imaginais presque un samedi soir de fatigue, devant un téléfilm un peu vieillot à l'intrigue éculée, avec des comédiens qui font ce qu'ils peuvent pour tenter de nous intéresser à leur histoire. Qui n'a pas vécu ce genre de soirée ? Pas insurmontable, presque pas désagréable. Reposante et loin d'être inoubliable
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