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Le 4 décembre 1947, le rapide Paris-Lille déraille à dix kilomètres d'Arras. Vingt morts et quarante-cinq blessés graves. Les journaux font leur une du drame : un sabotage ?
Dans le climat tendu de l'immédiat après-guerre, qui a intérêt à menacer l'équilibre fragile de la toute jeune IVe République ?
L'inspecteur Maurice Clavault est dépêché depuis la capitale, bientôt rejoint par l'irrésistible Ginette. Comment vont-ils résoudre cet imbroglio politico-ferroviaire et distinguer entre coupables réels, sans doute manipulés, et vrais-faux innocents ?
Au coeur de ce polar troublant, un tragique événement qui traumatisa l'opinion et opposa les acteurs de tous bords de la vie publique en France.
Le très bon point de ce bouquin, c'est de nous faire vivre l'époque de l'immédiat après-guerre en France. Une époque difficile, la IVe République est fragile, les gouvernements itou. Les communistes sont encore nombreux, actifs et pèsent sur la politique générale, notamment par la branche syndicale du Parti, la CGT. Les gaullistes tentent de s'implanter avec le nouveau parti créé par le Général en avril 1947, le Rassemblement du Peuple Français. Paul Ramadier est le Président du Conseil et Jules Moch, Ministre de l'Intérieur, inflexible contre les grévistes mineurs du Nord de la France. Ce contexte de violence et de répression musclée est fort bien décrit par Pierre d'Ovidio, il installe une tension tout au long du roman. Ajoutons à cela l'inflation qui explose, les tickets de rationnement qui sont toujours présents, les salaires qui stagnent, le froid de l'hiver nordiste, le manque d'argent pour chauffer les logements, et il n'y avait pas la coupe du monde de football pour réchauffer les cœurs (non, je déconne, la coupe du monde de foot ça ne réchauffe que les portefeuilles des joueurs, celui de la FIFA et des chaînes de télévision).
Sur fond de société française en plein désarroi, en pleine déroute, Pierre d'Ovidio construit une intrigue politico-crimino-ferroviaire très réaliste, avec des personnages réels et d'autres fictifs. Les fictifs sont ceux qui sont mis en première ligne, les travailleurs et les flics ; Maurice Clavault a dû déjà résoudre des énigmes dans d'autres livres de l'auteur, mais pour moi c'est ma première rencontre avec lui, convaincante. Intrigue bien menée, maîtrisée dont j'ai cru un court moment qu'elle allait finir en queue de poisson, mais non, l'explication finale est là, claire, nette et précise. Nul doute que l'on retrouvera Maurice Clavault et sa compagne Ginette, la pétillante actrice pour des feuilletons radio qui étaient à l'époque très écoutés, et qui voudrait bien percer au cinéma.
Fort bien écrit, une plume documentée et très à l'aise à la description des personnages, des faits et des lieux. Des dialogues, mais point trop.
Un roman qui débute comme ceci :
"Bel engin ! Ouais... Belle mécanique, pour sûr, pensa Jules, ahanant pour relever les barrières du passage à niveau. Même pour une ricaine, chapeau ! Faut reconnaître ce qui est : "ils" savent construire les locos. Le Parti a beau dire !" (p. 9)
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