"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
"Paysage après la bataille" déstabilise au début. Peu de texte. Des planches minimalistes. Pas d'explication. Mais peu à peu l'ambiance nous emporte, les images parlent d'elles-mêmes et l'histoire se révèle, une histoire sombre et dure. La question du deuil est abordée, avec pudeur et intelligence.
Les dessins sont sublimes, de grandes étendues enneigées, un univers aux teintes neutres parfois éclaboussées d'une touche de couleur. Malgré leur simplicité et leur dépouillement poussés à l'extrême, ils en disent beaucoup tout en laissant le lecteur à ses interprétations. Les fragments de vie qui nous sont présentés sont touchants, étranges, irréels et pourtant sonnent terriblement juste.
Avec beaucoup de douceur et de puissance cette bande-dessinée m'a emportée et bouleversée. "Paysage après la bataille" c'est l'histoire de la fragilité de notre existence, de la tristesse, du vide.
Il s’agit d’un ouvrage assez intrigant : il fait environ 400 pages, et il y a très peu de texte. Il faut donc s’attacher aux dessins pour comprendre l’histoire. Au cours de ces pages, nous suivons Fany. Cette dernière semble complètement perdue. Elle va s’isoler dans un petit camping pour séjours de longue durée où seules quelques personnes résident. D’ailleurs, les autres habitants (Pierrot, Jean, Gina, Jean-Louis) donnent l’impression d’être aussi perdus qu’elle.
Ce qui ressort de cette lecture, c’est la solitude, ainsi que les méandres de la conscience terrassée par les événements. À travers ce récit, chaque personnage devra trouver sa voie.
Le graphisme est assez simple. Les auteurs se sont surtout attachés à l’analyse des idées, des émotions.
On se doute assez rapidement des raisons qui poussent Fany à fuir. Car il s’agit bien d’une fuite. Elle reste ancrée dans son passé, elle n’arrive pas à tourner la page. Cela peut se comprendre, mais ce faisant, elle se coupe de la personne qui pourrait l’aider et la soutenir.
De plus, même une lecture attentive des pages ne permet pas de saisir toutes les nuances que les auteurs ont voulu faire passer. J’ai trouvé que cela rendait cette histoire assez incompréhensible. J’ai saisi la trame principale, mais je n’ai absolument pas compris la présence de certaines pages. Représentation d’une âme morcelée ? Métaphores métaphysiques ? Aucune idée et c’est assez dommage. Cet ouvrage ressemble plus, à mon sens, à une expérience comme « Fin de la parenthèse » de Joann Sfar, et je crois que je ne suis pas fait pour ça.
Chronique en avant première sur Lecteurs.com, puis sur : http://www.aupresdeslivres.fr/Paysage-apres-la-bataille-de-Eric-Lambe-et-Philippe-de-Pierpont
Gros roman graphique au texte dépouillé, il ne fait pas se laisser impressionner ni par le volume des pages ni par le titre ni par le dessin de couverture. C'est l'histoire subtile et délicate d'une femme, Fany, qui a traversé de terribles épreuves, on l'apprend au fur à mesure des pages et vers la fin on a un texte un peu plus explicatif.
Le trait est très graphique et simple sans surcharge, cette BD a obtenu le fauve d'or à Angoulême cette année.
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