Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
David B. et Eric Lambe mettent en scène d'une chronique sociale du milieu du XVI, dans laquelle se noue une réflexion sur la nature humaine au travers de la colonisation d'un territoire donné. Lorsque Villegagnon installe une colonie sur un îlot d'Amérique du sud, il prend conscience de la nécessité de communiquer avec les ndiens Tupinambas, population locale. Afin d'y parvenir, Nicolas est envoyé comme éclaireur et en quelque sorte émissaire. Après avoir échappé de justesse à un repas dans lequel il aurait été le plat de résistance, il va tisser des liens très forts avec la tribu grâce notamment à ses talents de chanteur. L'amour sera au rendez-vous avec l'indienne Pépin.
En découvrant la culture de ce peuple, Nicolas s'acculture peu à peu, et va même jusqu'à se prêter aux coutumes cannibales. Mais très vite, les persécutions incessantes de tous les côtés l'obligent à se positionner. Les tupinambas sont obligés de s'exiler en quête d'une terre de paix. Mais la paix n'est-elle pas un leurre ?
Cette bande dessinée est assez originale dans son contenu car elle mêle plusieurs styles : l'absurde, l'humour, le tragique. Les réflexions initiées par le scénario, notamment la confrontation des cultures, des religions et la notion d'appartenance à un peuple, sont autant d'éléments intéressants. L'histoire manque parfois de fil conducteur et tout n'est pas facile à suivre. Il est peut-être nécessaire de revenir sur cet album pour en saisir toutes les subtilités.
Je suis moyennement convaincu par le dessin même si on sent une volonté délibérée de faire passer un message par le graphisme. Sans doute le mélange des styles y est pour quelque chose.
Plutôt une bonne lecture dans l'ensemble.
"Paysage après la bataille" déstabilise au début. Peu de texte. Des planches minimalistes. Pas d'explication. Mais peu à peu l'ambiance nous emporte, les images parlent d'elles-mêmes et l'histoire se révèle, une histoire sombre et dure. La question du deuil est abordée, avec pudeur et intelligence.
Les dessins sont sublimes, de grandes étendues enneigées, un univers aux teintes neutres parfois éclaboussées d'une touche de couleur. Malgré leur simplicité et leur dépouillement poussés à l'extrême, ils en disent beaucoup tout en laissant le lecteur à ses interprétations. Les fragments de vie qui nous sont présentés sont touchants, étranges, irréels et pourtant sonnent terriblement juste.
Avec beaucoup de douceur et de puissance cette bande-dessinée m'a emportée et bouleversée. "Paysage après la bataille" c'est l'histoire de la fragilité de notre existence, de la tristesse, du vide.
Il s’agit d’un ouvrage assez intrigant : il fait environ 400 pages, et il y a très peu de texte. Il faut donc s’attacher aux dessins pour comprendre l’histoire. Au cours de ces pages, nous suivons Fany. Cette dernière semble complètement perdue. Elle va s’isoler dans un petit camping pour séjours de longue durée où seules quelques personnes résident. D’ailleurs, les autres habitants (Pierrot, Jean, Gina, Jean-Louis) donnent l’impression d’être aussi perdus qu’elle.
Ce qui ressort de cette lecture, c’est la solitude, ainsi que les méandres de la conscience terrassée par les événements. À travers ce récit, chaque personnage devra trouver sa voie.
Le graphisme est assez simple. Les auteurs se sont surtout attachés à l’analyse des idées, des émotions.
On se doute assez rapidement des raisons qui poussent Fany à fuir. Car il s’agit bien d’une fuite. Elle reste ancrée dans son passé, elle n’arrive pas à tourner la page. Cela peut se comprendre, mais ce faisant, elle se coupe de la personne qui pourrait l’aider et la soutenir.
De plus, même une lecture attentive des pages ne permet pas de saisir toutes les nuances que les auteurs ont voulu faire passer. J’ai trouvé que cela rendait cette histoire assez incompréhensible. J’ai saisi la trame principale, mais je n’ai absolument pas compris la présence de certaines pages. Représentation d’une âme morcelée ? Métaphores métaphysiques ? Aucune idée et c’est assez dommage. Cet ouvrage ressemble plus, à mon sens, à une expérience comme « Fin de la parenthèse » de Joann Sfar, et je crois que je ne suis pas fait pour ça.
Chronique en avant première sur Lecteurs.com, puis sur : http://www.aupresdeslivres.fr/Paysage-apres-la-bataille-de-Eric-Lambe-et-Philippe-de-Pierpont
Gros roman graphique au texte dépouillé, il ne fait pas se laisser impressionner ni par le volume des pages ni par le titre ni par le dessin de couverture. C'est l'histoire subtile et délicate d'une femme, Fany, qui a traversé de terribles épreuves, on l'apprend au fur à mesure des pages et vers la fin on a un texte un peu plus explicatif.
Le trait est très graphique et simple sans surcharge, cette BD a obtenu le fauve d'or à Angoulême cette année.
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