"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Une histoire dans une ambiance sombre, les événements vont se révélé petit à petit comme lorsque l’on assemble les pièces d’un puzzle. Maladie mental, abus, nous sommes tristes, déchiré par Cora comme en colère lorsque l’on trouve qu’elle est pathétique. Un thriller froid glauque et très psychologiques.
Jeune mère de famille de 24 ans, Cora Bender se rend avec son mari et son bébé au bord d’un lac pour pique-niquer. Elle découpe une pomme pour son petit garçon puis soudainement se lève et larde de coups de couteaux son voisin de serviette. De cette agression meurtrière aussi soudaine qu’inexplicable, Cora ne veut (ou ne peut) rien dire. Pour le policier chargé d’enquêter, puis pour le médecin psychiatre et l’avocat chargés de l’aider, c’est le début d’une énigme inextricable. Mais des 3, c’est surtout le policier qui creuse, qui ne se contente pas du discours embrouillée de Cora, et qui met à jour une personnalité en mille morceaux, résultat d’une enfance minée par la maladie incurable de sa jeune sœur.
Avant de regarder l’adaptation série de Netflix, j’ai eu envie de lire le roman de Petra Hammesfahr dont j’avais entendu grand bien à la radio. Découpé en 15 gros chapitres, « The Sinner » (que l’on pourrait traduire par « La Pécheresse ») raconte les quelques jours qui suivent le meurtre apparemment gratuit de ce jeune médecin par Cora Bender. L’intrigue est parsemée de flash back sur l’enfance surréaliste de Cora (une enfance qui aurait bousillé n’importe qui). Le souci, c’est qu’il n’y a aucune transition claire entre le présent et le passé, entre les narrateurs (Cora ou le policer), entre la réalité et les mensonges contradictoires de Cora. On passe de l’un à l’autre en l’espace d’une ligne. C’est déconcertant, et surtout ça n’aide pas à la compréhension d’une histoire que Cora se plaît à embrouiller à loisir. La jeune femme, d’abord mutique, prend le temps de camoufler la réalité derrière un mur de mensonge élaboré qu’elle improvise en permanence : elle invente des personnages (ou pas), elle change la personnalité d’autres (ou pas), refuse de parler de pans entier de son enfance. Et ce n’est pas sa sœur décédée ou ses parents ou sa tante qui vont aider à la manifestation de la vérité, ils sont soit tarés (la mère), soit coupables de quelque chose ! Dans ce roman ultra dérangeant, qui met carrément très mal à l’aise par moment, on y parle de mauvais traitement, de violence sexuelle, de torture psychologique, de drogue, de prostitution, de folie mystique, de suicide. Mais qu’est-ce qui est vrai, qu’est-ce qui relève du mur de mensonge de Cora ? Le policier chargé de ce rubik’s cube tourne et retourne le casse-tête jusqu’à l’obsession, ce que les autres refusent de faire, se contentant de constater la folie de cette femme sans chercher au-delà. Le dénouement, et c’est heureux, apporte un peu de clarté dans cette histoire où tout le monde et coupable de quelque chose. Et je me suis laissée surprendre par une fin que je n’avais pas imaginée. L’impression finale de « The Sinner » est que c’est un roman assez exigeant et qui axe quasiment tout son propos sur la psychologie, pour ne pas dire la psychiatrie et le syndrome post-traumatique. Fascinant autant que déconcertant, carrément glauque par moment, je serais étonnée qu’il laisse qui que ce soit indifférent.
N'ayant pas vu la série (c'est par le bandeau sur le livre que j'ai découvert qu'elle existait), je me suis plongée très facilement dans ce roman qui semblait idéal pour une lecture de vacances : presque le même décor, la même douceur de l'atmosphère, les mêmes familles et couples joyeux avant que tous ne basculent. Enfin, pas tous mais seulement Cora - la gentille maman et épouse un peu soumise et appliquée - qui va entraîner dans sa chute et sa folie réelle ou fantasmée de nombreux personnages.
Tuer un inconnu avec un couteau prévu pour couper une pomme pour son petit garçon : tel est le geste de Cora Bender. Une musique trop forte, une femme qui chahute, des amis qui rient semblent des explications un peu superficielles pour le commissaire Rudolf Grovian qui entame un dialogue avec la meurtrière qui est au coeur du roman. C'est avec son regard, ses réflexions et ses recherches que le roman avance et nous permet d'approcher ou plutôt de tenter d'approcher le passé de Cora.
Une enfance moralement torturée entre sa soeur malade, sa mère dont la religiosité devient une maladie et son père dont la personnalité n'est pas lisible. Il y a aussi les rencontres du hasard et de l'adolescence fragilisée. Tout n'est que mensonges, fantasmes, vérités déformées et divagations de l'esprit à moins que tout ne soit vrai ...
C'est ce qui fait à la fois la puissance et le point faible du roman de Petra Hammesfahr : la densité des récits de Cora, ses délires psychotiques, la confusion de son esprit rejaillissent sur le récit et peut perdre aussi bien le commissaire Grovian que le lecteur.
Le talent d'écriture est réel, il n'y a aucune facilité dans la trame narrative, Petra Hammesfahr est une grande écrivaine de polar et elle joue avec le lecteur grâce à un roman particulièrement structuré et rigoureux. "The sinner " m'a donné envie de découvrir d'autres romans de cette auteur qui mériterait d'être davantage traduite en français.
Cora Bender est une femme ordinaire qui vit une vie ordinaire, avec mari et enfant dans une petite ville allemande… Ordinaire du moins, en apparences. En effet, elle semble avoir occulté une partie de sa vie récente, sombre et mystérieuse.
Ses relations avec son mari s’étiolent, à la suite d’un évènement intime, qui a fait resurgir une musique dans sa tête, provoquant un mal être et des idées suicidaires. Cette même musique qu’elle entend par une belle journée au bord d’un lac, diffusée par la radio d’un couple allongé près d’elle, et qui l’amène à poignarder l’homme, sans raison autre qu’une pulsion meurtrière.
Arrêtée par la police, l’attente, et l’enquête menée par le commissaire Rudolf Grovian, vont l’obliger à se replonger dans ses souvenirs, occultés ou non, des brimades de la mère bigote, aux petites lâchetés du père, à la maladie de la sœur qui pèse sur toute la famille, et à cette époque de sa vie qu’elle a oubliée. Tout ce qui pourrait expliquer son geste fou…
Ayant vu et apprécié l’adaptation sur une célèbre plateforme, j’étais impatiente de découvrir le roman dans le cadre des explorateurs du polar. J’avoue que mon enthousiasme est retombé comme un soufflé à la lecture des premier chapitres : le début du roman est froid, impersonnel ; le style manque singulièrement de fluidité. Puis, à partir du 5ème chapitre, la lecture devient plus plaisante, on a envie de savoir ce qui est arrivé à Cora, durant cette période reléguée au fond de son cerveau. Néanmoins, à trop vouloir explorer les méandres de l’esprit de Cora, certains passages restent peu clairs, et on perd parfois le fil de l’histoire.
En bref, un sentiment mitigé, car une histoire vraiment prenante, mais un début très moyen, et des passages parfois flous à travers tout le roman.
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