"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Ce roman à double temporalité nous emmène entre Irlande et Écosse, dans une histoire dure, violente ou la cruauté et la perversité (voire même la monstruosité) des hommes sont effarantes.
Dans les années 60, on suit l’histoire plus que dramatique de Sarah, jeune adolescente devenue orpheline pour ses 15 ans. Son histoire croise des pans de l’Histoire, et ses rencontres ne feront que la mener d’abandon en maltraitance, de traumatismes en humiliations.
De nos jours, Diane, éditrice, reçoit un manuscrit relatant la vie de cette jeune fille. Elle se passionne pour cette histoire. Est-elle réelle ? Elle va chercher à le découvrir.
Peu à peu, elle s’attache à Sarah et souhaite savoir ce qu’elle est devenue… Elle remonte donc aux sources. Au fil des indices, réussira-t-elle à mettre à jour la vérité ?
Mais faire ressurgir certains évènements du passé n’est pas toujours du goût de tous et peut s’avérer dangereux…
J’ai lu ce livre avec enthousiasme, emportée par l’enquête et touchée par Sarah.
Le rythme est soutenu, l’écriture est fluide, la partie historique est bien documentée, les personnages sont bien campés. C’est poignant ! Et le final est bouleversant !
Ce roman écrit par Ian Manook et Gerald Coquet , est à la limite du chef d’œuvre, Diane , éditrice se voit confier , un roman, une sorte de journal intime, celui d'une jeune femme prénommée Sarah.
Est-ce un roman de fiction, où la triste réalité de la vie de la jeune fille. Diane, qui veut comprendre, qui veut savoir, décide de partir sur les traces de cette mystérieuse Sarah. Un voyage qui nous conduit en Angleterre, en Écosse et en l'Irlande. Au fur et à mesure, Diane commence à comprendre , que ce roman est une réalité. Sarah , suite au décès de sa mère , va mener une vie de misère, elle va se battre chaque jour pour retrouver l'espoir de trouver le chemin du bonheur. Arrivera t-elle à ses fins ?
Les paysages de ses contrés sont décrits d'une telle précision que entraîne un sentiment d’être protagoniste et non lecteur. La psychologie de Sarah est décortiquée en finesse , ce qui dégage une empathie pour elle. Un rythme qui monte crescendo, nous allons de rebondissements en rebondissements, des situations qui nous laisse bouche bée, l’enquête et le suspens sont époustouflants. Les auteurs nous happe dés le début jusqu'au dénouement final , une fin explosive.
En lisant ce roman, les larmes coulées , j’étais totalement hypnotisée par la vie de Sarah. Une envie de la sauver de ce cauchemar,
Un roman totalement addictive.
Un roman qui nous donne des frissons.
Un roman coup de cœur, une véritable réussite.
Un roman , où nous ne
Nous ne pouvons sortir indemne, d'une telle lecture.
L'histoire de Sarah perdurera un certain temps dans ma mémoire,
Bravo aux auteurs.
Été 1955, Les Alpes-De-Haute-Provence un petit village celui du Mazet-sur-Rourle en plein préparatif des festivités du 14 juillet, un bomian (un étranger) s'y arrête, un ancien légionnaire ayant combattu en Indochine, des tensions, des suspicions, des secrets et non dits du passés vont ressurgir. Tout ce que les habitants cachent depuis trop longtemps derrière leurs jalousies.
Pour beaucoup, c’est l’heure des comptes.
Une atmosphère lourde et pesante, dans un décor naturel, un village où une tragédie théâtrale se déroule sous nos yeux. Nous sommes transportés, ce collectif d'auteur écrivant sous le nom de Page Comann dresse le portrait d'une galerie de personnages hauts en couleurs, un scénario nous plongeant comme une oeuvre de Pagnol avec les secrets et non dits tel la saga Manon des Sources, un climat suffocant comme les habitants et le bomian. Des personnages attachants au plus détestable, une plume sensible, tendre et cruel, mais aussi fluide et émouvante.
" Depuis trois jours, c’est donc César Magnan, le bistrotier à la grande gueule, qui mène la traque à la femme infidèle et à son amant. S’il savait, Gaspard le forgeron, combien de fois le Magnan l’a culbutée la Mireille, alors qu’elle lui était déjà fiancée. Et même encore quelques fois au début de leur mariage. Mais lui, le Magnan, c’est pas pareil. L’autre, c’est un Italien. Un estranger, un commis, un saisonnier."
"Après tout, le bomian n’est qu’un bomian, justement, un rastaquouère, un romanichel. Un voleur qui ne doit sûrement pas se contenter de chaparder des poules."
Pour leur dernier roman, Le bomian, Page Comann, pseudo collectif de deux auteurs, Ian Manook et Gérard Coquet, nous emmène dans les Alpes de Haute Provence, en 1955, dans un village fictif, Le Mazet-sur-Rourle dont la ville la plus proche est Moustiers, et plus loin Manosque, où, en cet été de canicule, le village se prépare à fêter le 14 juillet.
Voilà que Le Romieux, au volant de son Chausson 1952, vient de déposer au bord de la départementale, un voyageur, un bomian, comme ici on appelle les étrangers. L’arrivée de ce gaillard blond, la trentaine, large d’épaules, un gars à ne pas craindre les bagarres et tatoué comme un ancien bagnard, qui, par sa seule présence, dérange et inquiète, va bouleverser la vie quotidienne et bousculer l’équilibre fragile de ce petit village. Tout ce que les habitants cachent depuis trop longtemps, un drame qui s’est déroulé il y a seize ans, va exploser.
En ce 14 juillet 1955, l’heure des comptes est arrivée.
La belle phrase d’accroche signée Franck Bouysse qui se trouve sur la magnifique page de couverture du roman : « La tendresse de Pagnol, la force de Giono », est tout à fait pertinente.
Ce drame provençal fait en effet revivre une région superbement vivante et pleine de soleil tant par la description de la terre que des hommes, tout comme il offre une vision tragique, cruelle, et symbolique, un pays noir fait de rancœurs, désirs, passions et jalousies avec ses vilains secrets.
Une galerie de portraits hauts en couleurs nous est brossée avec entre autres, le César Magnan le bistrotier, chasseur, et ses compères, « Compagnons de classe un jour, compagnons de chasse toujours », le père Benoît, ce curé dont la conscience va venir un jour lui parler, Le Glaudet, cet adolescent simplet que tout le pays surnomme le Pabeu, parce qu’il n’est pas beau, Biagio, le directeur de l’école, les gitans mais aussi des femmes, et quelles femmes, la Mathilde qui a perdu son fils lors de la guerre d’Indochine, la Mado, mairesse du Mazet, dont le rôle dans la Résistance a été majeur, la Belle Lisou, l’institutrice ou encore la Bertille. Une brochette de protagonistes que l’arrivée de Bogdan, le bomian, va perturber comme un chien dans un jeu de quilles.
Impossible de ne pas s’attacher à certaines et certains de ces personnages et de ne pas en haïr d’autres. Tous sont scrutés avec attention et la complexité de leurs sentiments, leurs blessures, leurs cicatrices et le dessous des apparences analysés méticuleusement.
En inscrivant dans leur roman la Résistance et surtout la guerre d’Indochine « une guerre imposée par la France et son régime colonial, perdue dès 1950 et qui n’a consisté ensuite qu’à défendre des postes avancés le long du fleuve Rouge. Jusqu’à la piteuse défaite de Diên Biên Phu », Page Comann tout en affichant toute la cruauté et l’inutilité de la guerre, montre que dans une petite communauté, l’ennui et la misère affective peuvent aussi engendrer la destruction créant ainsi une diversion.
J’ai trouvé la partie de chasse aux garennes menée par le Pabeu avec le bomian somptueuse et les réflexions du Bomian saisissantes de vérité. Il pense ainsi : Le Pabeu est chez lui, sur son territoire, ce qui lui donne une force supplémentaire, tout comme là-bas en Indochine les Viêt Minh faisaient de nous ce qu’ils voulaient. Nous étions le gibier, ils étaient les chasseurs sur leurs terres.
La lecture de ce roman, magnifique roman d’atmosphère m’a procuré d’intenses et riches émotions.
Son écriture très sensorielle a été déterminante dans mon plaisir de lecture.
Je me dois de saluer le fabuleux talent de ces deux écrivains chevronnés qui savent de manière tout aussi brillante et captivante passer de Outaouais, leur précédent roman où sévissent tempêtes et blizzards, à Le bomian, leur dernier, où la chaleur est accablante.
Un immense merci à Lire magazine et aux éditions M+ pour cette lecture passionnante.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/08/page-comann-le-bomian.html
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