"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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Été 1955, Les Alpes-De-Haute-Provence un petit village celui du Mazet-sur-Rourle en plein préparatif des festivités du 14 juillet, un bomian (un étranger) s'y arrête, un ancien légionnaire ayant combattu en Indochine, des tensions, des suspicions, des secrets et non dits du passés vont ressurgir. Tout ce que les habitants cachent depuis trop longtemps derrière leurs jalousies.
Pour beaucoup, c’est l’heure des comptes.
Une atmosphère lourde et pesante, dans un décor naturel, un village où une tragédie théâtrale se déroule sous nos yeux. Nous sommes transportés, ce collectif d'auteur écrivant sous le nom de Page Comann dresse le portrait d'une galerie de personnages hauts en couleurs, un scénario nous plongeant comme une oeuvre de Pagnol avec les secrets et non dits tel la saga Manon des Sources, un climat suffocant comme les habitants et le bomian. Des personnages attachants au plus détestable, une plume sensible, tendre et cruel, mais aussi fluide et émouvante.
" Depuis trois jours, c’est donc César Magnan, le bistrotier à la grande gueule, qui mène la traque à la femme infidèle et à son amant. S’il savait, Gaspard le forgeron, combien de fois le Magnan l’a culbutée la Mireille, alors qu’elle lui était déjà fiancée. Et même encore quelques fois au début de leur mariage. Mais lui, le Magnan, c’est pas pareil. L’autre, c’est un Italien. Un estranger, un commis, un saisonnier."
"Après tout, le bomian n’est qu’un bomian, justement, un rastaquouère, un romanichel. Un voleur qui ne doit sûrement pas se contenter de chaparder des poules."
Pour leur dernier roman, Le bomian, Page Comann, pseudo collectif de deux auteurs, Ian Manook et Gérard Coquet, nous emmène dans les Alpes de Haute Provence, en 1955, dans un village fictif, Le Mazet-sur-Rourle dont la ville la plus proche est Moustiers, et plus loin Manosque, où, en cet été de canicule, le village se prépare à fêter le 14 juillet.
Voilà que Le Romieux, au volant de son Chausson 1952, vient de déposer au bord de la départementale, un voyageur, un bomian, comme ici on appelle les étrangers. L’arrivée de ce gaillard blond, la trentaine, large d’épaules, un gars à ne pas craindre les bagarres et tatoué comme un ancien bagnard, qui, par sa seule présence, dérange et inquiète, va bouleverser la vie quotidienne et bousculer l’équilibre fragile de ce petit village. Tout ce que les habitants cachent depuis trop longtemps, un drame qui s’est déroulé il y a seize ans, va exploser.
En ce 14 juillet 1955, l’heure des comptes est arrivée.
La belle phrase d’accroche signée Franck Bouysse qui se trouve sur la magnifique page de couverture du roman : « La tendresse de Pagnol, la force de Giono », est tout à fait pertinente.
Ce drame provençal fait en effet revivre une région superbement vivante et pleine de soleil tant par la description de la terre que des hommes, tout comme il offre une vision tragique, cruelle, et symbolique, un pays noir fait de rancœurs, désirs, passions et jalousies avec ses vilains secrets.
Une galerie de portraits hauts en couleurs nous est brossée avec entre autres, le César Magnan le bistrotier, chasseur, et ses compères, « Compagnons de classe un jour, compagnons de chasse toujours », le père Benoît, ce curé dont la conscience va venir un jour lui parler, Le Glaudet, cet adolescent simplet que tout le pays surnomme le Pabeu, parce qu’il n’est pas beau, Biagio, le directeur de l’école, les gitans mais aussi des femmes, et quelles femmes, la Mathilde qui a perdu son fils lors de la guerre d’Indochine, la Mado, mairesse du Mazet, dont le rôle dans la Résistance a été majeur, la Belle Lisou, l’institutrice ou encore la Bertille. Une brochette de protagonistes que l’arrivée de Bogdan, le bomian, va perturber comme un chien dans un jeu de quilles.
Impossible de ne pas s’attacher à certaines et certains de ces personnages et de ne pas en haïr d’autres. Tous sont scrutés avec attention et la complexité de leurs sentiments, leurs blessures, leurs cicatrices et le dessous des apparences analysés méticuleusement.
En inscrivant dans leur roman la Résistance et surtout la guerre d’Indochine « une guerre imposée par la France et son régime colonial, perdue dès 1950 et qui n’a consisté ensuite qu’à défendre des postes avancés le long du fleuve Rouge. Jusqu’à la piteuse défaite de Diên Biên Phu », Page Comann tout en affichant toute la cruauté et l’inutilité de la guerre, montre que dans une petite communauté, l’ennui et la misère affective peuvent aussi engendrer la destruction créant ainsi une diversion.
J’ai trouvé la partie de chasse aux garennes menée par le Pabeu avec le bomian somptueuse et les réflexions du Bomian saisissantes de vérité. Il pense ainsi : Le Pabeu est chez lui, sur son territoire, ce qui lui donne une force supplémentaire, tout comme là-bas en Indochine les Viêt Minh faisaient de nous ce qu’ils voulaient. Nous étions le gibier, ils étaient les chasseurs sur leurs terres.
La lecture de ce roman, magnifique roman d’atmosphère m’a procuré d’intenses et riches émotions.
Son écriture très sensorielle a été déterminante dans mon plaisir de lecture.
Je me dois de saluer le fabuleux talent de ces deux écrivains chevronnés qui savent de manière tout aussi brillante et captivante passer de Outaouais, leur précédent roman où sévissent tempêtes et blizzards, à Le bomian, leur dernier, où la chaleur est accablante.
Un immense merci à Lire magazine et aux éditions M+ pour cette lecture passionnante.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/08/page-comann-le-bomian.html
Le Mazet-sur-Rourle est un village typique avec une place centrale et sa fontaine rafraîchissante, son curé , le père Benoît, bon vivant à la bedaine resplendissante, Lisou sa jolie institutrice qui ne laisse pas indifférent le Pabeu, l'idiot du village. Les hommes se retrouvent au bistrot de César pour jouer aux cartes. Et puis un jour l'autocar du Romieux abandonne sur la route un voyageur, un estranger, un bomian.
C'est un vrai plaisir de retrouver cette atmosphère provençale chère à Pagnol, une lecture agréable avec une belle brochette de personnages dont des femmes libres qui laissent parler leur corps et au milieu cet étranger qui va raviver les rancœurs avalés, les secrets tordus enfouis, les vilaines histoires de morts et de vengeance et en toile de fond le souvenir douloureux de la guerre d'Indochine.
Un drame provençal inexorable, ça te tente ?
Dans le village du Mazet-sur-Rourle, dans la Provence de 1955, les habitants se préparent à fêter le 14 juillet. Alors que les esprits sont déjà échauffés par des températures caniculaires, un étranger, un bomian comme on dit au pays, arrive et perturbe la sérénité apparente du village. Dans les paysages idylliques de la garrigue provençale, la violence guette.
Le bomian, qui sort cette semaine, le 4 juillet, chez @mplusedition, est un roman écrit à quatre mains par Ian Manook eet Gérard Coquet, sous le pseudonyme de @pagecomann.
Porté par une plume agréable et imagée, ce roman est lent et contemplatif, s’adaptant à la langueur de la chaleur écrasante de l’été en Provence. Alors que les cigales chantent et que ça fleure bon la lavande, une atmosphère pesante se met en place puis le rythme s’accélère dans la seconde partie de l’histoire : les mensonges, les adultères, la jalousie, la haine, les secrets, les non-dits se dévoilent alors que la tension monte et atteint son paroxysme lors du feu d’artifice du 14 juillet. Est-ce que le drame qui s’est joué 17 ans plus tôt est sur le point de se reproduire ?
Les personnages sont intéressants et entiers, avec des personnalités bien trempées. Les voir perdre pied et se confronter aux vieux souvenirs, alors que leur tranquillité et leurs habitudes sont perturbées par le Bomian, est intéressant.
Pour conclure, il m’a manqué quelque chose pour totalement accrocher et m’immerger dans l’intrigue. Le rythme est sans doute trop contemplatif pour moi. Néanmoins, mon avis est totalement subjectif et ne doit pas t’empêcher de découvrir la belle plume de @pagecomann. Je suis persuadée que ce beau roman saura séduire beaucoup de lecteurs.
Un bomian, c'est un étranger qui passe. Nous sommes en 1955, en Provence et on prépare le feu d'artifice du 14 juillet. Ce roman, en plus d'être l'association réussie de deux excellents auteurs, c'est la terre, un hommage vibrant à la littérature du terroir. C'est le sens du travail, la tradition, les valeurs et la peur de l'inconnu. Mais, le bomian, même s'il dérange, apporte avec lui de nouvelles perspectives et c'est très bien ! Un beau texte, puissant, qui sent bon la lavande et la tolérance.
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