"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
J’ai commencé cette lecture avec beaucoup d’entrain, car je retrouvais la sensation ressentie à la lecture de la 4ème de couverture. Ceci bien que je n’aie pas éprouvé quoique ce soit vis à vis du personnage, falot, veule, oubliable et même pas sympathique !
Un peu d’humour, de l’auto-dérision sur une petite moitié du roman ont entretenu l’illusion puis c’est devenu un long fleuve de non événements, de platitudes et d‘indécision.
David Badenbauer monologue, s‘apitoie sur sa médiocrité, sur ce qu’il n’a pas fait, sur ce qu’il pourrait peut-être envisager de faire ou même sur... rien, en passant sujet à un autre : son travail, sa non-religion, sa non parentalité, ses incapacités et autres choses inintéressantes présentées ainsi !
J’ai mis plus longtemps à lire ce roman que le nombre de pages le suggérait sans comprendre où l’auteur voulait nous emmener. Seule la confrontation avec son fils a du sens mais c’est à la fin.
C’est dommage car dans la forme c’est agréable à lire mais le fond a manqué de substance et j’ai eu le sentiment de perdre mon temps, seulement retenue par l’écriture agréable. J’aurai plaisir à lire un précédent roman de l’auteur qui, au vu des notations, ne laisse pas indifférent !
#Uneviepleinedesens #NetGalleyFrance #rentreelitteraire2024
La présentation qu’il fait de lui-même le rend immédiatement sympathique : le narrateur est un type ordinaire, sans ambition démesurée. Il doit travailler dur pour terminer ses études de médecine. Il a cependant un but étudier les synapses afin de comprendre leur fonctionnement et en déduire leur rôle sur nos prises de décision. Sa rencontre plutôt orageuse avec Déborah aboutira malgré tout par un mariage et à la naissance d’un fils. Mais la vie de famille est régentée par le père de la mariée, qui s’immisce dans tout, y compris la carrière professionnelle du narrateur, salarié d’un labo de recherche en neurophysiologie. Il incitera son gendre à écrire un livre qui fait un parallèle entre ses travaux de recherche et ce qui fait son quotidien de juif athée. L’ouvrage a peu de succès malgré les efforts immenses de l’éditeur, une relation du beau-père …
Peu à peu le couple se perd et notre héros se retrouve seul, viré de chez lui, avec des ressources précaires. Son éditeur lui propose un curieux marché : une rédaction posthume d’un livre de développement personnel !
Ce qui apparait dans le développement comme une approche un peu condescendante du genre, devient avec l’évolution du personnage un vrai roman de développement personnel, avec de longues explications théoriques puisant leurs inspirations dans le Talmud, mises en parallèle avec la propre expérience du narrateur. C’est là que j’ai lâché l’affaire, malgré mon intérêt pour les aventures assez drôles de cet homme porté sur l’autodérision et le suspens qu’avait créé sa descente aux enfers (qui m’a rappelé les premières romans de Douglas Kennedy).
Il en reste un roman dont l’ironie fait mouche, avec une belle dérision autour du monde de l’édition, une critique acerbe de la psychanalyse et des personnages suffisamment odieux pour être sympathiques.
Merci aux éditions Métailié pour l’envoi de ce service de presse numérique via NetGalley France. Cette chronique n’engage que moi. »
336 pages Métailié 30 août 2024
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David Badenbauer est un chercheur en neurosciences qui, depuis 30 ans, se consacre à l’étude des mécanismes biochimiques de la synapse. Si la communication inter-neuronale n’a guère de secrets pour lui, il en va autrement des interactions humaines, qui relèvent pour David du plus grand mystère.
Fils unique, orphelin à 18 ans, David est un solitaire qui a grandi entre des parents juifs orthodoxes fermés au monde. Quant à lui résolument athée, David s’est lancé dans un cursus et une carrière universitaires, sans réelle passion pour son domaine mais animé par le besoin de prouver post-mortem à ses parents qu’il était capable de réussir quelque chose. C’est ainsi qu’il obtient un diplôme, un travail et publie même un livre, mais tout cela sans gloire et avec beaucoup d’efforts. De la même manière, il réussit à se marier avec Deborah et à avoir un fils, Aaron, mais il doit se coltiner un beau-père possessif, tyrannique, arrogant, odieux, imbuvable, et plein aux as.
Et ce qui devait arriver arriva, lentement mais sûrement : influencée par son père, Deborah finit par demander le divorce d’avec son bon-à-rien de mari après une vingtaine d’années de mariage. David se fait plumer comme un poulet, privé de maison, de famille, d’argent et bientôt de travail.
Dans cette dèche sans fond, un miracle, ou presque : son éditeur lui demande d’être le prête-plume pour un livre de développement personnel, un projet qui devrait lui rapporter une fortune.
Il y a beaucoup d’ironie et d’auto-dérision dans cette histoire narrée par ce pauvre bougre de David, et le début du roman est assez jouissif. Mais malheureusement pour lui et pour le lecteur, la vie de David est tout sauf palpitante, et si son cerveau mouline beaucoup, j’ai eu du mal à m’intéresser à ses élucubrations scientifiques et existentielles tortueuses et torturées. Prototype du anti-héros timoré, indécis et frustré, il se fait rejeter de toutes parts mais ne fait pas grand-chose pour inverser la tendance, ou alors avec tant de maladresse que c’est contre-productif.
Et que le personnage d’un roman ne soit pas attachant ne serait pas un drame, si j’avais compris ce que l’auteur cherchait à dire à travers lui. Pour David, le développement personnel semble être à la fois le but (trouver un sens à sa vie) et le moyen (écrire le livre lui permettra peut-être d’y arriver), mais au final cette démarche ne sera qu’une imposture cupide et commerciale, dépourvue de toute authenticité.
Avec ce titre ironique, ce roman semble donc s’attaquer à l’injonction au Bonheur et au Bien-Être qui dégouline de bibliothèques entières consacrées au Développement Personnel, cette religion moderne. Mais je ne suis pas sûre du sens de ce livre (ni de celui de la vie, d’ailleurs, mais c’est une autre histoire).
En partenariat avec les Editions Métailié.
Voici le troisième ouvrage des Éditions Métailié sur les quatre inscrits à leur rentrée littéraire de septembre 2024 : c’est le dernier ouvrage traduit en français de l’auteur uruguayen, Pablo Casacuberta, qui endosse également l’identité d’artiste visuel en plus d’être un écrivain. Il a gagné à deux reprises le prix national uruguayen de littérature en 1996, plus récemment en 2019 et en 2022, justement pour Une vie pleine de sens. À vrai dire, vu la teneur du roman, et de la profession de l’anti-héros David Badenbauer, je m’attendais à un auteur avec un certain bagage scientifique pour motiver la spécialisation de son personnage, qui exerce la profession de neurophysiologiste.
David démarre mal dans la vie. Fils unique, mal aimé par des parents à l’esprit étriqué, entièrement renfermés dans l’espace très limité que leur judaïsme extrémiste leur offre, il souffre de l’absence d’amour et de vie de famille, les trois Badenbauer coexistant ni plus ni moins comme des étrangers les uns envers les autres. David deviendra athée par la force des choses, rejetant avec force le spiritualisme exacerbé de ses parents, il choisit la voix scientifique de la médecine, et le domaine de la recherche pour rejeter encore davantage la voix choisie par ses parents, l’inexplicable et le divin, l’immensément grand. Lui, a choisi l’infiniment petit, l’étude des synapses et des neurones. Il va rencontrer Déborah, et par la même occasion son imbuvable de père qui exerce la profession de psychanalyste, se marier avec elle, lui faire un garçon. Jusqu’à la crise ultime qui va secouer tout l’échiquier.
David est le paria de service du début à la fin de ce roman, le genre d’individu totalement paumé, sans aucun repère, et que chacun plaît à malmener, à manipuler, à influencer à sa manière. David ne fait que subir, dans sa vie de famille, dans sa vie de couple, dans sa profession, dans la veste d’écrivain dont on l’oblige à s’enfiler, dans le rôle de père qu’il a fui. Avec ce personnage, j’ai constamment oscillé entre rire et agacement, la dérision et la consternation, car il est aussi attachant qu’énervant, il faut bien le dire : sa naïveté et son renoncement face aux différentes forment d’autorités qui se jouent de lui frisent l’apathie la plus agaçante, l’abandon dont il fait preuve dans sa vie privée face à son acharnement sans borne dont il est pris pour des recherches qui ne mènent nulle part ne le sont pas moins. – On nous dit que justement que le Nobel de médecine a été décerné à une équipe qui travaillait sur ce même thème de l’ouverture des cellules dans la synapse (récepteurs de la température et du toucher d’Ardem Patapoutian et David Julius). Ironie du sort, nous voilà avec un personnage qui aurait pu être potentiellement nobélisable !
Quel sens donner à ce roman ? Un roman rempli de pauvres bougres, tous déconnectés des uns des autres, qui semblent passer leur vie à faire semblant, à faire l’autruche, à attendre des autres. David, le narrateur, n’est que le noyau dur autour duquel gravitent Déborah, entièrement manipulée par son père, Tate Herzeld, un psychanalyste qui crie fort, mais qui, sous la surface, reste vide et n’a que d’obscures et burlesques explications freudiennes à proposer à ses patients en guise de psychanalyse, l’éditeur qui retourne sa veste à chaque chapitre, Iris Kaplan la grande prêtresse du bien être et de la pensée magique mais dont les livres n’ont aucune cohérence, à moitié rédigés par elle. Si le travail de recherche de David autour des synapses ne révèle rien malgré vingt années de labeur, l’histoire ne nous en révèle pas davantage, si ce n’est, selon les bons mots du rabbin, d’apprendre à accepter l’échec. Et c’est peut-être bien l’histoire de l’échec, sous toutes ses formes qu’a étudié l’auteur à travers la vie de cet individu, qui se prend mur sur mur depuis le début de son existence.
Une vie pleine de sens, un titre très ironique, pour un homme qui visiblement qui échoue à en trouver dans la sienne. Il faut dire que le narrateur tient un langage plutôt châtié, qui devient nébuleux lorsqu’il rentre dans ses explications scientifiques, sur le fonctionnement des neurones, de leurs canaux ioniques. Le discours d’un homme, ancré dans la terre, qui va de désillusion en désillusion face aux pseudo-sciences, dont on l’abreuve, des faux-semblants, des mensonges, dont il fait lui-même parti. J’avoue ne pas avoir suivi le fil du raisonnement emberlificoté de David Badenbauer, qui semble lui-même perdu dans ce labyrinthe plein de voies sans issue qui cartographient sa vie.
C’est un roman qui pousse à la réflexion, j’ai passé outre les nombreux paragraphes sur les considérations scientifiques du neurophysiologiste, qu’il tourne dans tous les sens pour chercher un sens à la vie qu’il ne trouve pas et les livre de développements personnels d’Iris Kaplan, dont il devient le prête-plume, mais qui sont le fruit de trois individus différents, afin finalement de conserver, et si possible faire fructifier(...)
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