"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Avec "L'abîme" de Nicolas Chemla, j'ai terminé la lecture des 6 romans reçus dans le cadre de ma participation au jury du prix du roman Fnac. Voici la critique réalisée en juin :
Cela ne m'arrive pas souvent mais je suis vraiment passée complètement à côté de ce roman.
Et pourtant, en lisant la présentation de l'éditeur, qui fait référence au Horla de Maupassant, et au style de l'auteur qui "ressuscite le trouble distillé par les grands auteurs décadents du XIXe siècle en le confrontant au vertige de notre époque", j'ai cru que j'allais adorer "L'abîme".
Je suis fan de Guy de Maupassant, et en particulier de la nouvelle "Le Horla", que j'ai lue lors de mon adolescence et relue à de multiples reprises depuis cette époque.
Le titre, les premières pages avec l'évocation de cette bâtisse intrigante et d'un chat énigmatique, décrits avec fluidité et une certaine poésie, m'attiraient particulièrement.
Au final, j'ai trouvé ce livre long et assez ennuyeux, et j'avoue avoir pensé que l'auteur aurait pu nous épargner certaines scènes, que j'ai trouvées glauques et de mauvais goût. Bref, un vrai flop pour moi, et c'est rare...
Encore un roman où je suis mitigée.
Le début est très attirant car on rentre dans un immeuble, comme dans un labyrinthe pour arriver dans un appartement, où un commissaire indique qu’un cadavre y a été découvert plusieurs mois après le décès.
On est donc intrigué par la vie de cet homme décédé et on espère connaître les circonstances de sa mort ; sauf que sa vie est assez « spéciale ».
Une partie de moi a aimé cette vie dissolue, qui mène à la folie et l’autodestruction ; l’autre en a eu assez (surtout avec le « persian wolf ») vers la fin du livre.
Nicolas Chemla nous raconte l’épopée du tournage du Film « Tabou » par Fédéric Wilhelm Murnau dans les îles polynésiennes en 1929 et 1930. Déjà connu pour le film « Nosferatu », Murnau embarque avec son équipe technique à bord du Bali pour les îles marquises et Bora bora (dans les îles sous le vent) où il s’installe sur un « motu »(petite île du lagon). Cette aventure, admirablement contée nous fait rencontrer Matisse, Gauguin, et la littérature de Pierre Loti et Herman Melville. Le comportement de l’équipe , faisant fi des traditions locales en s’installant sur un « Marae », lieu sacré et sur un « motu tabu » aura quelques conséquences négatives sur le tournage du film. Excellent roman d’ambiance et de découverte de ces îles et de leurs habitants qui inciterons les lecteurs à regarder le film « Tabou » pour faire un lien très agréable avec les péripéties du tournage.
Entre les jeux d’ombre et de lumière du cinéma de Murnau et la fragile frontière qui sépare le monde des morts de celui des vivants dans la culture polynésienne, il n’y a qu’un pas.
Grand précurseur du cinéma muet du début du XXème siècle et réalisateur des terrifiants Nosferatu et Faust, Murnau est un génie de l’image qui a su magnifier les effets de lumière et régaler les cinéphiles.
Saturé des frasques d’Hollywwod, il décide de tout quitter pour partir aux Iles Marquises, sur les traces de Gauguin, de Loti et de Melville.
Après le succès du film ethnographique Nanouk l’Esquimau de son ami Robert Flaherty, précurseur du film documentaire, ils se lancent tous les deux dans la réalisation d’un grand film, à la fois romance et témoignage, avec pour cadre la vie dans ces îles de Mers du Sud.
Nicolas Chemla nous raconte ce périple de près d’un an qui commence par un épique voyage en bateau et s’achève par le fameux ultime film de Murnau, Taboo, sorti en 1931.
Au-delà du récit de voyage, ce roman nous plonge dans une allégorie visuelle des paysages enchanteurs polynésiens, où la magie et les croyances se mêlent à la vie quotidienne d’un peuple de pêcheurs de perles. D’ancestrales coutumes font cohabiter les vivants et les morts, et Murnau, totalement subjugué par la perfection des lieux, brave les tabous dans une insouciante indifférence.
Un récit littéraire et poétique, raconté par un vieux domestique du cinéaste, dernier témoin de ce périple, qui nous transporte avec force dans ces magnifiques îles des Mers du Sud.
La vision très artistique de ce voyage au bout du monde, noie un peu dans les images et les sensations, le récit lui-même qui n’en demeure pas moins passionnant.
Une découverte surprenante et envoûtante.
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