"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Pour ceux qui ont eu la bonne idée de lire « 1793 » puis « 1794 », et qui comme moi ont beaucoup aimé ces personnages tourmentés, cette ambiance à la fois glauque et décadente, je ne saurais trop leur conseiller de lire « 1975 » très vite, et sans attendre. Parce que mon problème, avec ce dernier volet, il est là : j’ai laissé passer trop de temps entre « 1794 » et « 1795 ». L’intrigue commence pile là où elle s’arrêtait, sans explications, sans petit résumé pour bien tout remettre en mémoire. Du coup, pendant le premier tiers du roman, j’ai pal mal ramé pour essayer de bien tout remettre en place et cela à altéré le plaisir que j’ai eu en clôturant cette saga. Le livre est construit comme les deux autres en grosses parties s’attachant à un protagoniste. D’abord Emil et Michael, ils continuent d’arpenter le Stockholm de la fin du XVIIIème siècle (qui est un véritable bouge !) pour retrouver Anna Stina et confondre la secte dégénérée dont fait partie le vil Ceton. Si Emil continue de parler à son frère défunt, toujours à deux doigts de l’alcoolisme et de la folie, Michael doit se remettre de ses blessures, les deux ne sont pas au mieux et « 1795 » va sceller leur destin. Ceton poursuit ses horreurs en avec la bonne conscience du nanti qui se sait protégé et s’imagine intouchable. Et Anna Stina, se remet très difficilement de l’incendie qui l’a douloureusement endeuillée. Dans la dernière partie, comme prévu, les destins se croisent enfin pour un final noir, avec toutefois une toute petite lueur d’espoir dans les derniers paragraphes. Au centre de ce dernier livre : un document écrit, une liste de noms conspirant contre la Régence et possiblement dévastateur pour la Monarchie Suédoise. Tout cela est bien mené, dans un style élégant et soigné et même si la fin est un peu déprimante, on se console en pensant que de toute façon, il y a avait peu de chance que la happy end soit au rendez-vous. Je ne sais pas si le style de Niklas Natt Och Dag conviendra à tout le monde, c’est un style qui essaie de coller à l’époque, qui déroutera peut-être quelques lecteurs, surtout que les romans sont quand même assez longs. Et puis, dans ce roman comme dans les deux autres, il y a le contexte, Stockholm et sa vie infernale au rythme d’un climat très inhospitalier (la scène des de la fosse aux latrines, quelle horreur !), sa pauvreté, la prostitution, le régime politique de la Régence aux abois, l’espoir en en nouvelle monarchie renouvelée, l’ombre permanente de la Révolution Française, si éloignée par la distance, si proche dans les esprits d’une noblesse terrifiée. Tout cela est certainement connu du lecteur suédois, mais pour nous, c’est assez exotique et très instructif, historiquement parlant. Au final, c’est toute la saga qui doit être lue, et certainement pas ce dernier tome seul car sans les autres tomes, impossible d’entrer pleinement dans le cloaque suédois de la fin du siècle des Lumières.
1793 à Stockholm. La misère est partout. Quant à la saleté, n'en parlons pas. (rien à voir avec cette belle ville propre que nous connaissons aujourd'hui...). J'ai mis un certain temps à rentrer dans l'histoire, à me familiariser avec les personnages, Cardell et Winge, dont la mission est d'enquêter sur un meurtre on ne peut pas plus sordide. le corps repêché a été complètement démembré, tronçonné progressivement. Avant d'en savoir plus, on passe sans transition et avec regret à un autre personnage dans une seconde partie. Alors que je commençais à apprécier les deux autres, celui-là m'agaçait, ne pensant qu'à jouir de la vie et à s'enrichir sur le dos des autres. L'auteur jour avec nos nerfs car on ignore qui il est vraiment et j'ai facilement imaginé une fausse piste. Comprenant ce qu'il lui arrivait finalement, j'ai eu pitié de lui et sans savoir la suite, on passe à un troisième personnage, une troisième partie ! Anna Stina, très attachante dès le départ, contrairement aux autres. Là encore, on se demande ce qu'elle vient faire dans toute cette histoire et une fois de plus, j'ai imaginé une fausse piste... C'est dans tous les cas une jeune fille intègre qui est accusée à tort de prostitution. Pour savoir si elle va s'en sortir, il faut attendre la quatrième partie où tous les personnages se retrouvent, l'enquête reprend et les explications s'enchaînent. Un roman très sombre et déroutant, construit de manière originale. Contente d'être allée jusqu'au bout...
1793. L’année de tous les dangers pour les monarchies européennes qui observent, la peur au ventre, la Révolution française.
A Stockholm, Gustav III a été assassiné l’an passé et quand son fils monte sur le trône, l’ambiance de la capitale est délétère. Paranoïaque, le défunt roi avait missionné des dizaines d’espions chargés de rapporter le moindre propos anti monarchique, dans les cafés fréquentés par le peuple, aussi bien que dans les nobles maisons.
C’est dans ce contexte délétère que Mickel Cardell, boudin de la garde séparée, vétéran de la guerre avec la Russie, manchot et porté sur la bouteille, repêche, dans les eaux nauséabondes du lac Fatburen, le corps d’un inconnu sauvagement mutilé. Les boudins n’ayant pas vocation à résoudre des meurtres, l’affaire devrait s’arrêter là pour Cardell. Mais il ne peut s’empêcher de penser à la pauvre victime et, quand Cecil Winge, de la chambre de police, lui demande son aide, il finit par accepter. Les deux hommes sont aussi différents qu’on peut l’être. Cardell est un bon vivant, Winge un ascète. Condamné par la phtisie, déjà pâle comme la mort, il sait qu’il vit ses dernières heures dans la police qui va passer entre les mains du redoutable Gustaf Adolf Reuterholm, ainsi que ses dernières heures sur cette terre. Mais avant de rejoindre ses ancêtres, Winge est déterminé à trouver l’immonde bête qui a torturé et mutilé Karl Johan, comme l’ont baptisé les deux hommes.
Un meurtre, deux enquêteurs dissemblables et au bout du rouleau…On pourrait penser, a priori, que 1793 est un polar comme les autres. Ce serait une grave erreur ! 1793 est bien plus qu’un simple polar historique. C’est une plongée dans la misère et la violence d’une société suédoise qui voit les riches se livrer aux pires bassesses quand le peuple lutte au jour le jour pour sa survie.
Aucune tendresse, aucun espoir dans ce roman où règnent la noirceur, la haine et la folie. D’une écriture nerveuse et très sensorielle, Niklas Natt och Dag nous entraîne dans les bas-fonds, dans la fange, la crasse et les excréments, à travers le destin de personnages complexes, torturés, ni tout blancs, ni tout noirs. Son roman, en quatre parties, est un puzzle qui peut déconcerter, mais toutes les pièces se réunissent à la fin pour ‘’éclairer’’ une histoire tragique où la lumière ne brille jamais.
On l’aura compris, 1793 est un polar historique sans concessions, dur et réaliste, à ne pas mettre entre toutes les mains tant il faut avoir le cœur bien accroché pour en supporter les relents putrides, la noirceur des âmes, l’absence d’espoir. Un livre qui bouscule.
Roman policier dont l’action se situe à Stockholm en 1793.
Très noir mais captivant. J’ai adoré et pourtant pas très portée sur les policiers.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !