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Encore une fois on notera que ce sont les maisons indépendantes qui font le job, délaissant la recherche de nouveauté à tout prix pour faire notre culture générale et ramener à notre bon souvenir des textes de qualité.
L’Arbre Vengeur nous fait découvrir Murilo Rubião (1916-1991), auteur brésilien reconnu par la critique comme le précurseur du réalisme fantastique dans son pays.
Ce recueil de nouvelles est carrément un coup de cœur pour moi. Murilo Rubião maitrise à la perfection l’art des histoires courtes. Chacune est construite autour d’intrigues marquées par des situations inexplicables, insolites, absurdes, qui contredisent le rationnel. Le lecteur se retrouve alors confronté à des intrigues illogiques contextualisées dans des situations quotidiennes. C’est juste génial.
Tout au long de sa carrière d'écrivain, Murilo Rubião a écrit environ 50 nouvelles dans des journaux et des magazines. Cependant, comme il était perfectionniste, il n'a publié que 33 nouvelles en livres, car il a préféré les réécrire sans cesse dans le but de les améliorer. Il a donc laissé une œuvre maigre mais extrêmement soignée, qui le place comme l'un des plus importants nouvellistes brésiliens.
« La VIE ET LE FANTASTIQUE sont indissociables pour moi qui ai toujours perçu comme réelles des choses qui relèvent de l’absurde aux yeux d’autres personnes. » Murilo Rubião.
Socle et profondeur ce kaléidoscope de nouvelles est un tour de manège dans le Fantastique.
L’étrange qui fait face au quotidien comme un message subliminal.
Murilo Rubião est un artisan du verbe et des carnations. Il est l’alchimiste des résurgences. Ses fragments sont des doubles-lectures dévoreuses et assoiffées de justesse.
« L’ex-magicien de la taverne du Minho » est le charme des poésies expressives. La gestuelle d’un magicien dont les tours ne sont qu’ésotérisme, éclat et bouleversement. Un homme créateur d’un langage qui prend vie. Belle à pleurer tant ses mystères soudainement visibles à l’œil nu sont des métaphores fantastiques et extraordinaires.
« L’illusion ne m’est d’aucun réconfort. Elle ne sert qu’à aviver mon regret de n’avoir pas créé tout un monde magique. »
Ces contes tremblent sous l’écorce des émanations. On pourrait penser à la dérision, au désenchantement. L’ordinaire est troublé par le jeu d’un auteur qui voit le monde d’en haut et qui bouscule les codes afin de nous faire progresser intérieurement.
L’écriture est un palais d’honneur. Ce rare qui octroie un souffle hors norme. On ressent une réflexion appliquée et réfléchie avant le lâcher de la première phrase.
Ces contes qui éveillent, bousculent et interpellent nos figurations prennent sens.
« Elle ne demanda pas la lune, non, mais une minuscule étoile... »
La traversée du miroir, des tours de magie, la normalité enivrée par l’espace d’un imaginaire qui prend place.
« Sous les applaudissements des hommes aux cheveux blancs, des tendres enfants. »
Phénoménal, culte, kafkaën. Choix, traduction du portugais (Brésil) et préface de Dominique Nédellec.
Publié par les majeures Éditions de L’Arbre Vengeur.
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