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Nouvelle enquête qui intervient sans prévenir dans la vie de Paco ancien flic reconverti dans le journalisme. Paco est le témoin involontaire de l'exécutons de plusieurs personne dans un bar de Marseille. Il ne peut résister à la tentation de l'adrénaline et se lance dans une enquête qui l’emmènera jusqu'à Vienne, dans un trafic serbo-croate, ce qui ne va pas arranger ses relations avec sa belle et tendre qui aimerai bien qu'il se pose un peu. Parallèlement on va suivre via des extraits de son carnet de voyage, le chemin d'un grand reporter François Nessim devenu otage en Afghanistan et dont la libération ne lui portera pas chance.
Toujours un plaisir de retrouver les années 80 vue par Maurice Attia. J'aime découvrir les nombreuses références culturelles, ici cinématographiques mais aussi historiques et politiques qui nous replace dans le contexte. Un polar où l'on retrouve des personnages que l'on connaît ce qui n'est jamais désagréable et qui plus est quand leurs histoires de cœur ou de cul c'est comme vous voulez, les mettent face à leur responsabilité. Des intrigues multiples, c'est sa spécialité qui finissent toujours par se rejoindre et laisse la lectrice que je suis admirative devant tant d'ingéniosité. J'aime les portraits des femmes que l'on rencontre dans ce polar. Elles sont belles, libres, un brin sauvage, à la féminité affirmée. Que ce soit Irène la femme de Paco une rousse flamboyante ou bien Natacha qui fait tourner les têtes de tous les hommes, elles savent mener leur monde. La montée en tension est progressive et se diffuse lentement mais une fois qu'on est sur la crête, il n'y a aucune pitié quand les armes parlent. Un polar qui vient compléter ses précédents titres La blanche Caraïbe et Le rouge et le brun. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2022/03/05/39373100.html
Suite des aventures de Paco, après La blanche Caraïbe et Le rouge et le brun. Et comme à son habitude, Maurice Attia juxtapose plusieurs histoires qui se mêleront s’emmêleront directement ou par ricochet. Ça rend son récit rapide, vivant, mais à force de beaucoup de répétitions le fait également traîner un peu en longueurs. Néanmoins, l'auteur sait comme personne nous replonger -pour les plus anciens- au tout début des années 80, qui ont été riches en événements politiques et géopolitiques.
Au début du roman, on se demande où Maurice Attia veut nous emmener et comment il va faire pour lier ses histoires, celle de Paco à Marseille et celle de François en Afghanistan, puis on suit les deux à coups de courts chapitres dans lesquels deux ou trois narrateurs interviennent à tour de rôle. A mon avis personnel qui est celui qui compte ici, puisque c'est mon blog, la force de ce bouquin, c'est certes la description de ce début de décennie et des changements espérés, mais surtout les personnages créés par l'auteur. Paco en tête, cet ex-flic converti en critique de cinéma qui ne rêve que de partir enquêter, de préférence là où il y a du danger et son ami François qui lui aussi ne vit que grâce à l'adrénaline que lui procure son travail. Mais il y a aussi Irène, la femme de Paco, qui sent que son couple ne va pas bien et qui a elle aussi des envies de liberté. Le tout donne une série originale, singulière qui se distingue dans la littérature policière française et qui n'aurait pas pu trouver meilleur éditeur, Jigal polar, qui sait justement repérer les polars, les voix et les univers originaux.
Un formidable roman, un polar historique comme on en rencontre trop peu. Paco Martinez ancien flic devenu journaliste, part en Italie à la suite de l’enlèvement d’Aldo Moro par les Brigades rouges, nous sommes en 1978. Le président du parti de la Démocratie Chrétienne sera exécuté 55 jours plus tard alors qu’aucun accord n’a été trouvé pour le sauver. C’est toute cette histoire que l’auteur en s’appuyant sur des faits historiques réels nous relate par le biais de son personnage central avec beaucoup de pudeur et une certaine émotion. On retrouve notamment des écrits d’Aldo Moro pendant sa captativité en italique dans le texte, bouleversants. Cette escapade italienne aura des retentissements que l’on n’attendait pas. Une autre partie du roman concerne l’histoire familiale d’Irène, la femme de Paco. Cette histoire nous emmène dans le Paris de 1899 au temps de l’affaire Dreyfus qui a vu la France divisée par l’affaire Dreyfus. Dans le local du Grand occident de France, siège du journal L’antijuif, où se sont regroupés les disciples de Jules Guérin poursuivit pour complot contre la sureté de l’Etat. Une belle idée exploitée avec brio. Partir de faits historiques et rejouer les scènes selon sa propre imagination, en y intégrant ses propres personnages, tout en restant crédible c’est un challenge réussi. Une histoire qui tourne aussi autour des femmes qui traversent la vie de Paco, tout d’abord sa femme Irène mais aussi la belle Léa qu’il rencontre en Italie. Enfin une autre époque, celles des années soixante-dix, dans laquelle on replonge avec délice. Alors certes l’intrigue policière arrive un peu en dessous du côté historique et les puristes pourront ne pas accrocher. Ce n’est pas mon cas, je me suis laissée prendre par les remous de l’histoire, qu’ils soient carrément nauséabonds, antisémites et antimaçonniques ou par cette mouvance droite - gauche des partis politiques où l’on peut encore mourir pour des idées. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/08/09/38879653.html
Retour de Paco Martinez après La blanche Caraïbe, deux ans plus tard. Le lien entre ces histoires est l'extrême qu'elle soit de droite ou de gauche, qui prône la violence et qui ne recule pas devant la mort d'opposants ou supposés opposants. Ces extrêmes qui sont parfois enfouies et resurgissent dans les moments difficiles, parce qu'il est plus facile de trouver un coupable à tout ce qui va mal.
Ce roman est un peu déroutant car on a davantage l'impression de trois nouvelles qui se suivent et peuvent se croiser à certains moments, mais somme toute c'est une bonne idée de l'avoir bâti ainsi, car l'autre construction aurait pu être une alternance des histoires dans des chapitres qui m'aurait sans doute perdu. Si je me souvenais un peu de l'enlèvement d'Aldo Moro -j'étais jeune mais c'était un événement important-, je ne connaissais rien du retranchement des Liguistes antisémites en 1899. Retranchement qui générera l'expression "un fort chabrol". On est en pleine affaire Dreyfus, la révision de son procès à Rennes, qui divise les Français.
Maurice Attia est fort bien documenté et rend les événements dont il parle très vivants par l'intermédiaire de ses deux personnages principaux, Paco et Irène, chacun travaillant séparément. Une fois encore la fiction permet de parler de la réalité et pas forcément la plus glorieuse, d'instruire les lecteurs, de leur rappeler que le pire n'est jamais loin et que même en se dédiabolisant -quel vilain terme-, en usant de techniques de communication éprouvées, les extrêmes restent les extrêmes qui prônent la haine, le repli sur soi, la peur d'autrui surtout s'il n'a pas la même culture ou la même couleur de peau. Mais tout cela est plus finement et plus joliment dit par Maurice Attia.
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