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D’écriture agréable, Ici finit le monde occidental met en scène des personnages judicieusement travaillés et à la psychologie savamment étudiée. Contrairement à certains romanciers « noirs » ne s’attachant qu’aux faits, l’auteur a ici veillé à ne pas présenter les personnalités de manière manichéenne et ce, malgré leur aspect archétypal : le savant dont la passion pour ses recherches passe avant sa propre sécurité, le soignant animalier inquiet pour ses protégés alors que des humains décèdent à tour de bras, l’investisseur arriviste, cartésien et calculateur, le chef militaire borné et dénué d’empathie, voire déshumanisé ... Chaque caractère finit par dévoiler un certain nombre de strates, à l’instar de Monsieur SADIO, bras droit d’un militaire sans scrupules, père dévoué et grand-père attentionné ou encore de Catherine LORENTZ, épouse bafouée cachant une femme d’affaires coriace et intransigeante. De même, chaque acte a toujours ses motivations.
Chacun semble s’être forgé sa propre échelle de valeurs pour accepter - ou non- la situation.
Plus l’intrigue se noue, plus l’auteur pousse l’analyse des sentiments humains et développe les relations entre les divers protagonistes. L’existence d’un triangle amoureux, de mariages d’intérêt, de jalousies et trahisons fait jouer à ces derniers un vaudeville dont la légèreté contraste avec la gravité du thème principal. Cette comédie se mue toutefois progressivement en tragédie Shakespearienne à mesure de l’avancée du récit et en parallèle avec la détérioration de la conjoncture générale…
Si, dès le début, sont attendues l’accélération du rythme et la montée de l’action, la première partie sert avant tout de phase d’installation du décor. Dans la Brest du XXIè siècle, considérée comme un échantillon particulièrement représentatif de l’Occident actuel, se tisse un canevas au cœur duquel la recherche scientifique prend vie, se meut, étend ses tentacules, impose ses impératifs et finit par contrôler les esprits…
Thomas LE CORRE, jeune vendeur en animalerie, est recruté pour effectuer des tests clandestins au sein d’un laboratoire pharmaceutique. S’ensuit une succession de scènes par lesquelles Matthieu B. GOUSSEFF, qui semble au fait des techniques d’interrogatoire poussé, sans égard pour les droits de l’homme et surtout du ressenti que peuvent en avoir les victimes, fournit des descriptions et explications claires et crédibles à la fois, quel que soit le lieu du déroulé des événements et sa spécialisation. Il offre également un exposé des opérations très élaborées de communication que doivent mener l’armée autant que les politiciens dans la gestion de toute affaire sortant de l’ordinaire.
Le vol de fioles contenant une substance récemment développée et aux effets incertains, perpétré par Théo, le fils du Dr LORENTZ et orchestré par Gwénaël FARJELOT, un investisseur sans scrupules, froid et manipulateur, propulse le scénario à un niveau supérieur – scénario qui bascule ensuite sensiblement lorsque le Dr LORENTZ, prenant au sérieux un défi lancé par Thomas, s’injecte une substance pyrogène (génératrice de fièvre) afin de tester des patches. En parvenant à maîtriser, en l’absence du Dr LORENTZ accidentellement plongé dans le coma suite au dérapage de son auto-injection, la crise subie par les patients alors que l’infirmier lui-même s’avoue totalement dépassé, Thomas LE CORRE, sélectionné pour sa supposée idiotie, se retrouve aussi soudainement qu’incontestablement en position de force.
Lors de l’épilogue, le narrateur omniscient lui cède alors la place et Thomas, l’ex-animalier un peu lent, recruté pour sa prétendue candeur et son apparente absence de perspicacité, se met à parler à la première personne. Ce laborantin sans bagage, formé sur le tas, s’étant tout à tour improvisé aide-soignant, infirmier et anesthésiste, cristallise alors, en un instant, toute la dimension, toute l’importance qu’ont concouru à lui construire les différents événements du récit.
Malgré la présence d’un humour, non pas noir mais franc et plutôt subtil, notamment entretenu par les mots d’esprit que s’échangent certains personnages, l’écriture factuelle, analytique, exempte d’empathie, telle celle d’un compte-rendu expérimental, imprime au récit une rigueur glaciale et inéluctable qui, particulièrement remarquable lors des descriptions d’expériences, de missions militaires ou de scènes impliquant des animaux, représente manifestement une gigantesque métaphore de la distanciation émotionnelle que provoquent délibérément les scientifiques (chercheurs ou médecins) entre eux-mêmes et leurs sujets afin de se protéger psychologiquement des retombées de leurs études.
L’aspect sensoriel est toutefois fortement présent dans la narration, abondamment illustré par les descriptions des odeurs, des sensations, apportant ainsi une dimension physique, presque animale, au texte et lui conférant, par là même, chair et pétulance.
Tout au long du récit, l’auteur dote les événements d’une forte portée symbolique. Ainsi, les différents personnages portés disparus, plongés entre la vie et la mort dans des labos clandestins, morts à l’insu de tous ou, au contraire, ayant secrètement survécu expriment bien l’idée que les faits ont totalement échappé au contrôle des dépositaires de l’autorité, qu’elle soit scientifique, militaire ou civile - l’apogée du symbolisme étant atteinte lorsque le Dr LORENTZ devient involontairement, de par son sommeil aussi artificiel qu’inextricable, son propre - et son meilleur - argument scientifique, se retrouvant en lieu et place de ceux qu’il projetait d’utiliser comme cobayes. De chercheur apte à apporter une solution scientifique au problème d’efficacité des armées, il devient ce corps inutile et encombrant au sujet duquel des choix cornéliens sont à effectuer…
En bref
La subtilité de l’écriture, la minutie avec laquelle les indices constellent l’histoire, l’intelligence de l’évolution des protagonistes, la cohérence dans la construction des chapitres enchanteront les inconditionnels du roman policier. Cependant, bien plus qu’une exquise version bretonne du thriller scientifique à la Robin COOK, Ici finit le monde occidental propose également une réflexion approfondie sur les motivations intimes des actes de tout homme - transposable à un tel éventail de contextes que c’en est vertigineux.
Rendez-vous de la page 100 (Explorateurs de la rentrée littéraire 2020)
L'auteur nous plonge directement au milieu d'un dédale d'intrigues qui se rejoignent autour d'une enquête aux paysages bretons. Cependant les transitions restent abruptes, incompréhensibles et tendent à perdre le lecteur. L'action semble très progressive et est considérablement ralentie par le développement des personnages qui gravitent les uns autour des autres. Un début un peu lent qui laisse sur sa faim, malgré des personnages attachants et une écriture fluide qui maintient tout de même en haleine.
- Explorateurs de la Rentrée Littéraire 2020 -
A Brest, Atlantest est un laboratoire pharmaceutique très peu connu, voire mystérieux, top secret. Car, au sein d'un bâtiment nommé "B2", des tests sont organisés par l'armée pour confectionner soit des matchs totalement innovant contre la fièvre, soit, peut-être, une substance pour devenir plus intelligent, moins émotif pour prendre des meilleures décisions.
Les pronostics vont bon train pour savoir ce qui se trame dans ce bâtiment, et les investisseurs aimeraient en savoir plus. A la tête de cette entreprise, Thierry Lorentz, avec à ses côtés Thomas Le Corre, jeune "animalier" présent pour effectuer des tests sur certains animaux, et Irène Le Naour, médecin spécialisé.
Un jour, après avoir fait des révélations fracassantes, et mis le ministre de l'Economie et le secrétaire général d'un syndicat dans le coma, Thierry Lorentz disparait et une chasse à l'homme est ouverte pour enfin découvrir ce qui se cache dans ce bâtiment si mystérieux...
"Ici finit le monde occidental" de Matthieu Gousseff a été une lecture compliquée, voire difficile à finir. Pourquoi ? Après un long prologue plutôt alléchant, tel un épisode de New York Unité Spéciale où l'on apprend la disparition de Thierry Lorentz et où le personnel se fait torturer pour savoir où il peut bien se cacher, le récit remonte le temps pour nous faire comprendre cette situation. Après une première partie accrocheuse, le récit devient lent, sans réel intérêt, avec de longues descriptions des tests effectués sur les animaux, et des personnages qui se côtoient les uns les autres dans des situations incompréhensibles. Par exemple, le docteur Irène Le Naour est mariée avec un homme qu'elle sait homosexuel, et qui a comme amant son propre patron, Thierry Lorentz, lui-même marié avec la patronne d'Atlantest... Des rapports entre personnages qui ne mènent à rien au final dans l'histoire.
Un style simple et compliqué à la foi, car la plume se lit bien mais l'histoire n'a ni queue ni tête. Pour dire vrai, j'ai dû à plusieurs reprises reprendre des passages pour bien comprendre, et parfois pour ne pas comprendre du tout ce que l’auteur a voulu dire. On passe du coq à l'âne sans transition, d'où la perte de repère dans la lecture. Pourtant, on sent l’auteur engagé dans son récit, mais il n’a pas réussi à m’embarquer avec lui !
Une lecture de ce roman plutôt difficile, à la fois par une histoire que j'ai trouvé sans queue ni tête, des thèmes (armée, dossier top secret, laboratoire pharmaceutique, enjeux financiers) trop compliqués à comprendre, des personnages sans personnalité, sans émotions, à qui je n'ai pas réussi à m'attacher.
Cependant, ce roman ravira les lecteurs de roman noir plutôt loufoque et fantasme, qui les mènera droit dans les dossiers top secret de l'armée. Phobiques des petits rougeurs et défenseurs de la cause animale s’abstenir :).
- Rendez-vous de la page 100 - Explorateurs de la Rentrée Littéraire 2020 -
Dès le départ, on apprend que Thierry Lorentz, responsable d'un laboratoire pharmaceutique assez mystérieux, qui utilisé un grand nombre de souris pour des tests s'est volatilisé ; certains personnes sont a sa recherche, près à le retrouver par tout les moyens.
Après un prologue (assez longue) plutôt attrayant, tel un épisode de New York Unité Spéciale mais à Brest, qui nous mène à résoudre une enquête tout aussi atypique que fantasme, le soufflé redescend plus vite que prévu dès la première partie du roman.
On passe du coq à l'âne sans aucune transition, avec un style assez lent, sans aucun rebondissement pour dynamiser l'histoire, incarner par des personnages banales... A suivre...
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