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Histoire tragique qui se déroule en Louisiane à une époque où les noirs sont les esclaves des blancs .
Aout 1963 Lavina , noire, meurt lors d'une manifestation .
Son fils veut comprendre .
Le roman démarre à l'époque présente puis nous plonge dans le passé .
Mary Jacob élevée par Lavina a enfoui le passé qui ressurgit le jour ou elle va au chevet de son père .
Roman triste , émouvant et les passages qui décrivent les liens entre les personnages sont forts .
Le refuge des souvenirs n'est qu'émotions, guidé par une narration à trois voix. Ce roman c'est l'histoire de Mary Jacob, de Lavina et de Billy Ray. Trois personnages, trois destins liés, soudés par l'amour et les bons sentiments. C'est aussi l'histoire d'une mémoire, de souvenirs, d'un choc post-traumatique. Également l'histoire d'un retour à soi, une quête pour retrouver ses racines, comprendre et pardonner pour pour pouvoir aller de l'avant.
Simultanément nous allons suivre les pensées de Lavina, de Mary Jacob et de Billy Ray. Chacun d'eux a su me toucher, à m'émouvoir, de manières différentes. Malgré la colère, la haine et la rancoeur, l'amour reste le sentiment prédominant dans ce récit. Lavina est le fil conducteur de l'histoire, le lien entre Mary Jacob et Billy Ray, leur ange, leur maman. Lavina est une personne de toute beauté, au grand cœur. Elle est l'amour incarné. À ces mots vous comprendrez que c'est elle qui a retenu le plus mon attention et pour lequel mon cœur s'est attaché. Je n'ai pas pu rester insensible à son personnage. Mary Jacob dit à un moment qu'elle les a infanté, créés et façonnés et d'un côté c'est comme si nous aussi on se révélait.
Nous suivons Mary Jacob, en tant qu'adulte et également en tant qu'enfant. On voit cette adorable petite bouille aux cheveux bouclés, suivant partout Lavina d'une pièce à l'autre, s'épanouir à une belle et jeune fille pour devenir une jeune femme. Une jeune femme amputée d'une partie de ses souvenirs, de ses racines et d'un côté de sa vie. Le récit est découpé en trois parties, mélangeant présent et passé. Nous allons nous replonger dans les souvenirs de cet été 1963 de Mary Jacob. Cette seconde partie est la plus intéressante du récit. C'est toute la partie historique où nous sommes plongés en pleine ségrégation. L'auteure nous décrit toutes les mentalités, les pensées de cette époque qui m'ont à la foie émue et révoltée.
Bien que l'histoire se concentre sur la ségrégation, l'auteure aborde d'autres sujets notamment le lien entre père et fille au travers du personnage de Mary Jacob. Face à sa famille, on comprend le lien fort qui l'unit à Lavina. C'est tellement beau, ce lien m'a particulièrement touché.
Quant à Billy Ray, ce petit garçon noir, est en colère contre les Blancs, contre Dieu, contre la condition des noirs et contre la vie. Rage et révolte se trouvent en lui. Mais quelque chose anime son cœur, son groove, sa belle musique... Billy Ray a un don et il compte bien prendre la revanche sur la vie grâce à lui.
J'ai aimé ces trois personnages, chacun pour des raisons différentes. J'ai beaucoup aimé ce récit et notamment la seconde partie centrée sur l'aspect historique. La dernière partie m'a également plu car nous voyons une Mary Jacob changée et prête pour vivre sa vie sans plus aucun secrets. Ce roman n'a pas détrôné La couleur des sentiments mais j'ai passé un très bon moment de lecture. Mary Marcus relate ici, une belle histoire avec de belles émotions et un beau message. Espoir et amour sont les sentiments qui me restent en mémoire en finissant ma lecture.
Les romans sur la ségrégation et le racisme me touchent profondément, j’y suis particulièrement sensible. J’aime énormément me cultiver à ce sujet, parce que je trouve qu’il est essentiel de se souvenir du passé afin de préserver le présent et d’essayer de le (et de nous) rendre meilleur. C’est donc avec grand intérêt que j’ai plongé dans ce roman qui m’a rappelé le très bon "La Couleur des sentiments" de Kathryn Stockett.
Je me suis attachée à Lavina Davis et Mary Jacob Long, parce que leur relation est touchante, parce que les enfants blancs, qui au temps de la ségrégation en Amérique étaient élevés par des femmes noires, aimaient profondément celles qui remplaçaient leurs propres mères. À leur âge, la couleur n’entrait pas en compte, seuls les sentiments de tendresse et d’amour existaient. Et j’ai retrouvé cette innocence enfantine dans le récit, ce lien si particulier à une époque troublée, mais aussi la bouleversante gentillesse de ces femmes noires pourtant malmenées au quotidien.
« Ses chaussures, elles avaient laissé une traînée sur le lino noir et blanc. On voyait la boue sur les carrés blancs, mais pas sur les noirs. Je me suis demandé si le bon Dieu il nous avait faits foncés pour pas qu’on montre la saleté qu’on nettoyait tout le temps. »
L’alternance du passé et du présent a accentué l’émotion qui découle de cette histoire douloureuse. Ainsi, une bonne partie du roman se déroule dans les années 60 en Louisiane, et l’autre dans les années 90. Nous découvrons la famille Long, ses travers, les non-dits qui gangrènent les liens entre eux, le racisme et la violence qui fait rage, mais aussi la dureté d’un père envers une de ses filles, Mary Jacob, celle-ci même qui ne trouve du réconfort et de l’amour que dans les gestes et les paroles de Lavina, à tel point qu’elle pense à un moment donné que cette dernière est réellement sa mère. La relation entre elles deux est ici largement développée – avec une multitude de souvenirs passés -, tout comme le rejet du père, Jack, envers sa fille. L’ambiance au sein de la famille est souvent pesante, entre dédain, favoritisme et colère. La maladie de la mère alourdit aussi l’atmosphère. Même s’il se lit facilement, le roman aurait pu être édulcoré de quelques pages, j’ai en effet trouvé que l’auteure s’attardait beaucoup sur la description des rapports entre les membres de cette famille alors que ce n’était pas toujours nécessaire.
Puis il y a l’évolution de Billy Ray, le fils de Lavina, plein de colère face à tant d’injustices. Comment ne pas le comprendre… Les chapitres le concernant sont emprunts de familiarité, de revanche, d’énervement mais aussi de groove ; la musique est en effet très présente car il connaîtra le succès et le changement de vie qu’il attendait tant.
Son attitude peut agacer, ce qui n’a pas vraiment été mon cas car j’essayais de me mettre à sa place. Si j’avais vécu ne serait-ce que la moitié de ce que les noirs américains avaient subi, je serai certainement, moi aussi, pleine de rancune, de tristesse et d’animosité. Ces chapitres sont donc à aborder avec la plus grande empathie.
Et vient ce jour brûlant et lancinant d’août 1963 qui va envelopper de violence et de mort Lavina et ses proches. Nul doute que rien ne sera plus comme avant après les incidents raciaux qui ont frappé cette terrible journée. Mary Jacob, du haut de ses douze ans, tiendra pour la première fois tête à son père, même si cela lui vaudra des coups et son envoi en pensionnat. Le choc post-traumatique de la mort de celle qu’elle considérait comme sa mère lui fera tout oublier, certainement par instinct de protection envers elle-même. Jusqu’à ce qu’elle doive revenir sur ses terres natales trente ans plus tard, au chevet de son père mourant. Désormais Mary Jacob devra faire face à ses souvenirs mais aussi face au destin qui la fera croiser de nouveau l’impulsif Billy Ray.
J’ai trouvé la fin trop courte comparé à tout le descriptif de l’été 63. Il y a comme un problème de dosage dans le récit, mais cela n’enlève pas le fait que j’ai dévoré ce roman à trois voix qui m’a littéralement transportée en Louisiane au sein des familles Long et Davis. Mary Jacob, Lavina et Billy Ray se succèdent en effet en tant que porte-paroles de cette histoire, avec chacun un ton propre, un style d’écriture et une personnalité différente. Cela apporte un vrai rythme au roman et un intérêt renouvelé chapitre après chapitre.
En bref, vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé ce roman. Je me suis vraiment projetée dans cette histoire américaine au temps de la ségrégation. Elle m’a passionnée autant qu’elle m’a émue et révoltée. J’aime quand la lecture engendre un bouleversement émotionnel, un chamboulement et une ouverture de l’esprit, et j’ai retrouvé tout cela dans "Le Refuge des souvenirs". Alors merci Mary Marcus pour tout ça.
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2017/05/27/lecture-le-refuge-des-souvenirs-de-mary-marcus/
Mary Jacob revient dans sa Louisiane natale pour retrouver un père mourant qu'elle n'a pas revu depuis une éternité. Elle a peu de souvenirs Mary Jacob, dénigrée durant son enfance, la seule personne qui l'aimait réellement est décédée tragiquement. Ce drame a éloigné Mary Jacob de Murpheysfield et son cerveau a occulté tout ce pan de vie.
Mais avec ce retour, le passé resurgit...
Ce passé se situe dans les années 60, dans le sud des States, en Louisiane donc. Haut lieu de l'esclavage avec la culture intensive de la canne à sucre, puis de la ségrégation raciale et du racisme. Je ne vais pas vous faire un cours d'histoire, nous avons tous en tête l'Histoire des noirs aux États-Unis et ce roman est une chronique familiale mêlant les couleurs.
J'ai adoré ce roman qui est pourtant très triste. Très triste mais tellement émouvant.
C'est un roman à trois voix. Trois visions de la même période de vie, avec trois tons différents, trois personnages attachants.
Mary Jacob est blanche, c'est une jeune ado complexée qui ne se sent ni aimée ni valorisée par sa famille. Elle ne sait pas comment grandir et devenir une femme. Ses seuls amis sont ses livres.
Elle ne comprend pas les "valeurs" qui sont celles de son père et de la majorité des blancs, ce mépris des "nègres" et cette violence aveugle. Surtout quand ces mêmes blancs sont loin d'être purs et droits au sein de leur propre famille.
En fait, elle ne trouve chaleur et affection qu'auprès de Lavina, employée noire qui trime du matin jusqu'au soir pour retrouver son fils, Billy Ray, dans une pauvre masure branlante.
Lavina accepte son sort, avec l'aide de Dieu et de Martin Luther King, avec l'honnêteté et la résignation de ceux qui ont trouvé plus d'obstacles et d'épreuves sur leur chemin que quiconque.
Billy Ray, malgré sa jeunesse, a la faim au ventre et la rage au cœur et seule la musique le transporte vers la joie. Il est en colère, il a la haine de sa condition.
Lavina est le cœur de ce trio. Les deux jeunes gens se disputent à distance son affection. Ils se détestent mais restent liés pour l'amour de cette femme épuisée et généreuse.
Mais Lavina n'est plus et sa voix vient de l'au-delà. Cette voix retrace les derniers jours de savie. Cette voix d'un être quasiment illettré mais qui connaît tellement l'intelligence de l'âme et du cœur. Elle nous touche cette voix, elle nous transperce, elle nous étreint de toute sa douceur!
Quand la voix de Mary Jacob perd de sa naïveté et de sa candeur au fil des événements et que celle de Billy Ray gagne en puissance devant la porte qui s'ouvre devant lui.
Cette chronique familiale est lente comme une marche sous la chaleur écrasante de Louisiane.
Mais par la musique qui habite Billy Ray et le transporte, c'est aussi l'énergie et l'espoir qui nous guident. Mais rien n'est simple à cette époque.
Roman noir (non, aucun jeu de mots lamentable!) sur la vie quotidienne dans le sud des États-Unis dans les années 60 mais surtout un roman d'amour. D'une mère pour son fils, d'un fils en révolte pour sa mère et de l'amour qui unit des personnes au-delà de la couleur et du carcan étouffant et détestable de la société.
Beaucoup de pudeur dans ce récit, et de délicatesse. Aucun jugement partisan. Juste des personnes qui mènent leur existence avec le cœur et le bon sens humain dans un monde de bêtise, de violence et d'intolérance.
C'est une lecture toute en émotions, avec le cœur serré. J'avoue que la fin m'a un peu déçue car trop de non-dits restent dans l'ombre. Mais, après réflexion, elle ne pouvait être autrement...
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